Le 21 février 2019
L'ancien chargé de mission de l'Élysée bénéficie d'une cellule individuelle, à l'inverse de Vincent Crase, placé en détention provisoire à la prison surpeuplée du Bois d'Arcy, dans les Yvelines.
Alexandre Benalla, un détenu ordinaire... Ou presque. Depuis mardi, l'ancien chargé de mission de l'Élysée est en détention provisoire pour non-respect de son contrôle judiciaire. Il a rejoint la prison de la Santé, dans le 14ème arrondissement de Paris, tout juste rouverte en début d'année. Son compère Vincent Crase, a eu moins de chance. Il a été placé à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy, établissement connu pour une surpopulation carcérale chronique.
À son arrivée à la prison, l'ancien proche d'Emmanuel Macron est passé, comme le veut le règlement par le quartier des nouveaux arrivants. Décrit comme "détendu" et "préparé à l'idée d'aller en prison", selon une source pénitentiaire auprès du Parisien, il a consulté un médecin puis a rencontré la directrice de l'établissement, Christelle Rotach.
Détenus médiatiques ou fragiles
Comme un prisonnier banal, il a demandé à avoir accès à la télévision, aux livres et à la salle de sport... Moins banal en revanche, Alexandre Benalla a ensuite été intégré au quartier "des personnes vulnérables".
Ce quartier réservé aux détenus "particuliers" accueille à la fois des personnalités médiatiques ou fragiles afin de les protéger d'éventuelles violences d'autres prisonniers. Les policiers récemment condamnés dans la retentissante affaire du viol au 36 Quai des Orfèvres y sont par exemple incarcérés. En revanche, les individus condamnés pour des faits de terrorisme en sont exclus.
Il n'a pas de codétenu et peut pratiquer des promenades à l'écart des autres détenus. Dans sa cellule moderne de 9 mètres carrés, un téléphone fixe est mis à sa disposition tandis que des brouilleurs de portable sont présents dans tout l'établissement. Un dispositif qui évitera la tentation de contacter Vincent Crase, motif pour lequel son contrôle judiciaire a justement été révoqué.
Violence, bruit et surpopulation carcérale
À 30 kilomètres de là, l'ancien salarié de La République en Marche est donc lui détenu à la maison d'arrêt de Bois d'Arcy, dans les Yvelines. Des actes de violence y sont régulièrement signalés, comme l'agression de surveillants en avril dernier. Inaugurée en 1980, elle n'a pas connu de grands travaux comparables à ceux de la prison de la Santé et est notamment réputée pour des problèmes d'insonorisation, comme l'évoquait récemment L'Obs.
Avec une densité carcérale de 160,8%, selon l'Observatoire International des Prison (OIP), les détenus dorment souvent à deux ou trois dans une cellule individuelle. Vincent Crase n'aura donc, lui, probablement pas le privilège de dormir seul.