Le 16 avril 2019
Plusieurs personnes interpellées lors de l’acte 22 des « gilets jaunes » comparaissaient ce mardi. L’un d’entre eux a été condamné à dix mois de prison avec sursis pour avoir notamment dissimulé son visage.
- Samedi, 43 personnes ont été placées en garde à vue à Toulouse samedi lors de la manifestation des « gilets jaunes ».
- Certaines étaient jugées ce mardi en comparution immédiate, notamment pour avoir dissimulé leur visage, une des dispositions de la loi anticasseurs.
- Un des prévenus, un étudiant espagnol, a été condamné à dix mois de prison avec sursis pour avoir jeté une bouteille sur les forces de l’ordre et dissimulé son visage.
Les deux salles d’audience où se tenaient les comparutions immédiates affichaient complets ce mardi après-midi au tribunal correctionnel de Toulouse. Dans l’assistance, de nombreux « gilets jaunes » venus soutenir l’un des leurs, interpellés lors de l'acte 22 qui s’est déroulé dans les rues de la Ville rose.
Au total, 43 personnes ont été placées en garde à vue ce jour-là. Parmi elles, un Albigeois de 46 ans accusé d’avoir assené un coup de poing à un membre de la brigade anticriminalité qui l’interpellait.
Ou encore Fernando, un étudiant espagnol qui a reconnu lors de son audition avoir jeté une cannette de bière sur les forces de l’ordre. Comme plusieurs autres prévenus du jour, parmi les autres reproches qui lui sont faits figure aussi la « dissimulation volontaire du visage », une des dispositions de la loi anticasseurs tout juste entrée en vigueur le 11 avril.
Dix mois avec sursis
Ce kinésithérapeute de formation a expliqué tout au long de son procès que le jet de bouteille était « un acte irréfléchi », qu’il se trouvait là, avec son chien, plus par curiosité que par conviction politique, indique-t-il, parfois maladroitement. « C’est la 15e manifestation à laquelle vous participez, vous n’en êtes plus au stade de la curiosité », l’interpelle le président.
Et de lui demander dans la foulée pourquoi il déambulait avec un tour de cou sur le nez. « Pour les gaz lacrymogènes… Il est nécessaire d’avoir quelque chose pour marcher en centre-ville », indique le jeune homme, contrit dans le box, mais qui assure qu’au moment de son arrestation il n’avait pas le visage couvert.
« Cette disposition de la loi n’est pas ce qui va changer les enjeux de cette procédure. Au-delà de la simple dissimulation de visage, il y a deux autres qualifications délictuelles, notamment des violences contre une personne dépositaire de l’autorité publique », relève de son côté le représentant du parquet.
Comme le jeune homme n’avait aucun antécédent, il a requis un an de prison avec sursis, deux ans d’interdiction de manifester dans l’agglomération toulousaine et cinq d’interdiction de détention d’arme.
Finalement les juges l’ont condamné à dix mois de prison avec sursis, et l’ont interdit de manifestation dans l’agglomération pour les deux prochaines années ainsi qu’une interdiction de détention d’arme.
Il devra verser aussi des dommages et intérêts de 1.100 euros aux trois policiers qui s’étaient portés parties civiles ainsi que rembourser leur frais de justice.
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