
Reçu le 3 mai 2019
Bonjour,
Je souhaite apporter mon témoignage concernant une nasse qui a eu lieu hier après-midi 1er mai, sur les boulevards à Bordeaux, à hauteur de la caserne Xaintrailles (boulevard Maréchal Leclerc).
Le cortège venait de descendre par la rue de Saint-Genès, en direction des boulevards.
Cette direction a été prise en raison des nombreux barrages policiers qui nous interdisaient toute autre possibilité.
Aux boulevards, nous avons pris à droite.
Il a été question ensuite de revenir vers le centre, mais nous voulions éviter les petites rues.
Il y avait un barrage policier nous interdisant la rue de Pessac, ainsi que toutes les rues en direction du centre.
Un barrage policier avec de nombreux fourgons avait été installé en travers des boulevards, au carrefour après la caserne Xaintrailles (juste après la rue Dandicolle, elle même barrée), ce qui a stoppé le cortège.
Quand nous avons voulu revenir en arrière, des gendarmes s'étaient positionnés pour empêcher toute retraite.
Voyant que quelques manifestants paniqués envisageaient d'entrer dans le parking du n° 185 dont la grille était ouverte, un groupe de policiers de la bac a couru dans la petite rue juste après pour les prendre de vitesse et les empêcher de s'échapper par le parking.
Ils ont ensuite resserré le dispositif entre les rues du 144ème RI et Dandicolle.
Nous nous sommes retrouvés nassés sur les boulevards.
Tout le monde avait peur, on s'attendait à tout moment à être gazés, mais les gens restaient calmes.
Beaucoup ont fini par s'asseoir sur le terre-plein central.
Au bout de quelque temps, les gendarmes ont commencé par laisser sortir quelques personnes, puis ils ont refermé, et nous ont dit de sortir par l'autre côté.
De l'autre côté une dizaine de personnes sont sorties aussi, puis ils ont refermé.
Ensuite ils ont décidé de fouiller tout le monde.
On est donc sortis un par un, tous les sacs ont été fouillés, les jeunes ont subi une fouille au corps. Après la fouille, photo de la carte d'identité.
Une femme a fait une crise d'épilepsie juste après être sortie du dispositif.
Pendant l'opération, les policiers de la BAC ont fait 3 ou 4 irruptions dans le groupe de manifestants nassés pour s'emparer de l'un d'entre eux, qui était ensuite emmené pour être fouillé.
J'ai eu l'impression que c'était totalement arbitraire, car ces personnes étaient au centre du groupe, assez éloignées des FDO, en train d'attendre, comme nous tous. Je ne sais pas ce qu'il est advenu d'eux par la suite.
Je précise qu'il n'y avait aucun casseur dans le cortège.
Comme les autres, j'ai été soulagée de l'issue de cette nasse, sans gazage et sans brutalités physiques.
Mais finalement, la police nous a amenés à cet endroit là, juste pour nous faire peur et nous humilier.
Cela s'est passé entre 14 heures et 15h30.
M-C
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Crédit photo
Loïs Mugen - https://www.facebook.com/loismugen
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