Elle s'appelait Maëva.
Elle avait 21 ans.
Elle était animatrice périscolaire.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, elle a été fauchée par une voiture de police roulant à toute vitesse, alors qu'elle traversait un passage piéton à Rennes. Elle est morte jeudi dans la matinée au CHU
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Le 9 janvier 2020
Un grave accident de la circulation impliquant une voiture de police de la brigade cynophile s’est produit cette nuit vers 0 h 30 à Rennes.
Alors qu’ils s’engageaient sur le passage protégé de l’écluse de la Chapelle-Boby, entre les avenues Aristide-Briand et Sergent-Maginot, deux piétons ont été fauchés par un véhicule de police banalisé.
Le bilan de l’accident est lourd.
Une jeune femme de 21 ans est décédée ce jeudi matin après avoir été admise dans un état grave au CHU de Pontchaillou.
Le jeune homme de 23 ans qui l’accompagnait a été grièvement blessé. « Son pronostic vital n’est pas engagé », indique le procureur de la République de Rennes. Les tests d’alcoolémie et de stupéfiants se sont révélés négatifs sur le conducteur du véhicule de police.
L’IGPN saisie de l’affaire
Le parquet de Rennes a saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.
Selon un témoin cité par Ouest-France, le gyrophare du véhicule de police était activé.
L’accident serait survenu alors que le véhicule de police croisait un bus qui quittait son arrêt.
Les deux piétons auraient traversé derrière le bus avant d’être fauchés par la voiture, selon une source policière.
« Le chauffeur a entendu un grand bruit alors qu’il quittait son arrêt. Il est descendu du bus et les policiers lui ont dit qu’ils avaient percuté des piétons », détaille un porte-parole de Keolis.
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Piétonne tuée à Rennes: La police devait-elle actionner sa sirène ?
Une femme de 21 ans a été tuée dans un accident causé par une voiture de police dans la nuit de mercredi à jeudi
Elle traversait sur un passage protégé, pour rentrer chez elle. Jeudi matin peu après minuit trente, une femme de 21 ans a été tuée dans un accident de la route à hauteur du pont de Châteaudun, à Rennes.
La victime, qui était animatrice dans une école rennaise, a été percutée par un véhicule de police qui partait en intervention.
Un homme de 23 ans qui traversait avec elle a également été gravement blessé. Son pronostic vital n’est pas engagé, a précisé le procureur de la République Philippe Astruc.
D’après les premiers éléments de l’enquête, la voiture banalisée de police circulait bien avec son gyrophare sur cette voie réservée aux bus et aux véhicules d’urgence.
« L’équipage a été sollicité à 0 heure 36 par une autre patrouille pour intervenir au soutien de leur action dans le quartier de Villejean. Il a pris immédiatement cette direction en actionnant ses avertisseurs lumineux, mais sans faire usage de l’avertisseur sonore deux tons », précise le parquet de Rennes dans un communiqué.
« Le véhicule de police s’est arrêté 23 mètres après l’impact »
Les deux agents de la brigade cynophile assis dans la Ford Mondeo banalisée n’auraient pas vu les piétons traverser, ces derniers étant masqués par un bus à l’arrêt. Ils venaient de descendre d’un bus et ont traversé derrière un second véhicule, qui n’a pas marqué d’arrêt.
« Les constations ont permis d’établir que le véhicule de police s’est arrêté 23 mètres après l’impact sur une route humide », précise le parquet.
Entendus dans la nuit par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), les deux agents expérimentés de 48 et 50 ans ont expliqué ne pas avoir vu les piétons traverser, comme en attestent des témoins.
Devaient-ils circuler avec leur sirène à cette heure de la nuit ?
La loi précise que oui « dans les cas justifiés par l’urgence de leur mission et sous réserve de ne pas mettre en danger les autres usagers de la route ». Ce qui semblait être le cas jeudi.
« Ne pas créer de climat anxiogène »
Dans les faits, les patrouilles ne l’utilisent qu’en cas de nécessité. « En pleine nuit, on réveillerait tout le quartier tous les jours », précise un policier rennais.
En 2017, le préfet de police de Paris Michel Delpuech avait même adressé une circulaire aux policiers, leur demandant de ne pas abuser de leur « deux tons ».
L’objectif était alors « de ne pas créer de climat anxiogène » et d’éviter les nuisances pour les riverains. « L’usage de ces équipements, pour être crédible, doit être justifié », précisait le préfet parisien. Ce sera à l’IGPN de déterminer si l’usage de la sirène était nécessaire.
Dans un communiqué envoyé ce jeudi, la direction départementale de la sécurité publique a tenu à apporter « son soutien » aux familles et à leurs proches.