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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 19:46
Transmis depuis le blog de l'info libre et contestataire

Yves Patrick Delachaux

En 2005, un policier suisse a passé plusieurs semaines dans un commissariat du 9-3. Il témoigne aujourd’hui de son effarement face à des policiers qui se comportaient comme “une armée d’occupation”.

10.09.2009 | Sylvain Besson | Le Temps

Le livre s’appellera Grave Panique. En souvenir d’une remarque entendue dans une voiture de la brigade anticriminalité (BAC), qui avait frôlé une vieille dame en roulant trop vite, une nuit de patrouille à Saint-Denis : “Je l’ai grave paniquée, la mémé…” “Là, j’ai su que j’avais mon titre”, raconte Yves Patrick Delachaux, ancien policier genevois devenu romancier et scénariste. Juste après les émeutes urbaines de 2005, alors qu’il était responsable de l’éthique et des droits humains pour la police genevoise, il a passé plusieurs semaines en observation dans un commissariat de Seine-Saint-Denis, le département le plus violent de France.

Son témoignage, qui [lui] a inspiré un roman*, en dit long sur l’état de tension qui règne entre jeunes et policiers dans les banlieues françaises. Et sur l’échec, désormais avoué à demi-mot, de la politique mise en place par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, en 2002 [et poursuivie sous sa présidence]. En arrivant à Saint-Denis, Yves Patrick Delachaux a vite compris que quelque chose clochait : “Le commissariat est un blockhaus carré, tout est barricadé, grillagé. C’est une armée d’occupation.” A l’intérieur, des locaux “saccagés”, avec “chiottes arrachés” et bureaux lépreux, antédiluviens. Dans la cuisine, minuscule, des frigos cadenassés, de vieilles affiches syndicales, des posters de films policiers. “Une ambiance de caserne, de labeur, de souffrance, raconte le policier suisse. On sent que ça leur pèse sur les épaules.” Il y a une poignée de vieux ordinateurs pour 260 hommes.

Patrouiller en banlieue comme en Afghanistan

Un autre détail frappe : tous les policiers ont moins de 30 ans. Et pas un seul n’habite en Seine-Saint-Denis, ni même à Paris. “Celui qui vivait le plus près était à 60 kilomètres, s’étonne Yves Patrick Delachaux. Le premier truc qu’ils font en arrivant, c’est de demander une nouvelle affectation pour aller ailleurs. Ils restent deux ans au maximum. Ils ne vont pas boire une bière à la fin du boulot, ils ne vont pas au restaurant du coin, ils ne vont pas faire leurs courses au supermarché. Ils font tout ça ailleurs, là où personne ne connaît leur métier. Moi, dans mon immeuble, tout le monde savait que j’étais flic.”

Le Suisse demande à voir la Cité des 4000 à La Courneuve, devenue mythique. Sur le trajet, la tension monte : on lui dit de se méfier des objets lancés depuis les toits, d’être prêt à appeler de l’aide… En sortant de leur voiture, les policiers se déploient en tirailleurs, “comme en Afghanistan”. Lorsqu’ils croisent un groupe de jeunes d’origine africaine, l’ambiance est glaciale. Pas un mot, juste des regards mauvais. En queue de peloton, Yves Patrick Delachaux lance un “Bonjour !” sonore, qui ne reçoit pas de réponse. De retour dans la voiture, les reproches pleuvent : “Celle-là, tu nous la refais pas. Tu vas à la confrontation !” Yves Patrick Delachaux est atterré : “Je disais juste bonjour. Mais il y a chez eux ce côté : ‘Il y a des éducateurs pour ça, nous on est des flics !’” Un autre jour, la BAC arrive dans un appartement qui vient d’être perquisitionné. Un groupe d’hommes cagoulés et vêtus de noir embarque un “grand frère” soupçonné de trafic de drogue. “Il y a les parents, ça gueule tout de suite, les lumières s’allument, se souvient Yves Patrick Delachaux. Il n’y a pas un uniforme qui reste pour expliquer ce qu’on fait, pourquoi on l’arrête. Que va penser sa petite sœur de 6 ans, qui aime son frère ?” A nouveau, ces remarques sont balayées : “C’est pas notre boulot ! Mais t’es de quel côté ?”

“La politique du chiffre, c’est la pire des méthodes”

Tout au long de son séjour à Saint-Denis, le policier suisse entendra très peu de réflexions sur l’état des banlieues, la difficulté du travail ou les moyens de l’améliorer. “Ce n’est pas un milieu où l’on réfléchit à la société, dit-il. On ne se demande pas : ‘Qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui, qu’est-ce que j’ai fait ?’ Ce n’est pas la culture. C’est une immense faiblesse, d’ailleurs entretenue par les hiérarchies.” Faute de discuter, d’extérioriser, les policiers s’enferment souvent dans un mutisme morne, entrecoupé de réflexions désobligeantes sur les habitants : “T’as vu cette sale gueule… Ah, cette pute…”

Il n’incrimine pas ses collègues français, des jeunes gens “motivés” et pleins d’allant selon lui. Le problème réside plutôt dans “l’immense immaturité organisationnelle” d’une structure où “tout le poids et la responsabilité sont mis sur des types de 22 ans”, obligés de multiplier contraventions et contrôles d’identité pour gonfler les statistiques chères à Nicolas Sarkozy. Le Suisse n’a jamais entendu, dans la bouche des policiers, de remarque raciste. Mais force est de constater que tous étaient Blancs, à l’exception d’un Antillais préposé, à cette époque, à l’accueil des touristes venus visiter la basilique. Et la majorité des contrôles se concentre sur des jeunes issus de l’immigration, porteurs de sacs à dos et de capuches. Cela peut-il changer ? Un sentiment de malaise commence à s’exprimer chez les policiers. “La méthode du chiffre, en matière de sécurité, c’est la pire des méthodes, estime Nicolas Comte, du Syndicat général de la police. Le lien avec la population, le discernement ne peuvent pas faire l’objet de statistiques.”

Yves Patrick Delachaux, Grave Panique, Editions Zoé, Genève. Parution prévue au printemps 2010.

Source :
http://www.courrierinternational.com/article/2009/09/10/un-helvete-chez-les-flics-de-banlieue
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