Transmis par le CAAMLG, le 17 décembre 2011
L’État français se prépare à une lutte de classe
« Ramener la guerre sur le front intérieur ». C’est un slogan entendu durant toute la période de la guerre au Vietnam. Une formule gagnante, du moins temporairement dans ce qu’elle exprimait et renforçait la combativité de ceux et celles qui contestaient la guerre. L’idée étant que mouvement anti-guerre devait obliger les États-Unis et les autres pays occidentaux industrialisés à confronter en miroir leurs actions impérialistes à l’étranger [1].
En France, cette idée prend un tour surprenant, la guerre est ramenée sur le front intérieur par le président lui-même.
La propension à descendre dans la rue pour combattre les institutions oppressives fait partie d’une longue tradition politique française. C’est encore le cas, mais par ailleurs la répression de l’État fait aussi partie de cette tradition.
L’histoire est ponctuée de révoltes et de révolutions, suivies de l’écrasement sanglant des mouvements populaires.
Il faut se souvenir de 1789, de 1830, de 1848, de la Commune de 1871 et de 1936. Sans oublier les opérations militaires de « pacification » génocidaires perpétrées contre les populations en Indochine, en Algérie, au Maroc et à Madagascar, qui ont fait des émules parmi d’autres États impérialistes, les États-Unis en tête.
Dans un pays comme la France, qualifié de « laboratoire politique du monde » par Karl Marx, le gouvernement français actuel met les bouchées doubles pour mettre en place un « État policier » dans lequel les forces de répression ne sont pas seulement centralisées, mais militarisées au sens strict du terme. L’État perfectionne le pouvoir policier en gérant les « perturbations civiles » par la militarisation du contrôle de la population.
Pour ce faire, deux modèles servent à cette démarche.
Le premier est le PATRIOT ACT étatsunien qui centralise les agences de « renseignement » sous les auspices du Département de sécurité intérieure et efface toute distinction entre une intervention internationale et et le maintien de l’ordre à l’intérieur du pays.
Le second est l’organisation des forces de sécurité nationale en Israël où le principe opérationnel est l’occupation d’un territoire hostile.
Note et suite :
http://divergences.be/spip.php?article2772