Transmis par Libre Lucha le 7 janvier 2013
STRASBOURG (Reuters) - Quatre policiers poursuivis pour homicide involontaire après la mort d'un homme qu'ils tentaient d'interpeller à Valentigney (Doubs) en 2009, ont bénéficié d'un non-lieu, a-t-on appris lundi auprès des avocats des deux parties.
La famille de la victime, Mohamed Boukrourou, a fait appel devant la chambre de l'instruction de Besançon.
Ce Marocain de 41 ans souffrant de troubles psychiatriques était mort d'une défaillance cardiaque dans le fourgon des policiers, deux hommes et deux femmes, qui avaient été appelés par un pharmacien avec lequel la victime s'était querellée pour un problème de médicaments.
Trois des fonctionnaires s'étaient placés en position assise ou debout sur le corps de ce père de famille, qu'ils avaient menotté, pour parvenir à le maîtriser.
"Pour le juge d'instruction, il n'y a pas d'infraction constituée et l'interpellation de M. Boukrourou était légitime, mais, surtout, les policiers ne pouvaient pas connaître ses difficultés psychologiques et autres", a expliqué à Reuters Me Randall Schwerdorffer, l'avocat des quatre fonctionnaires.
"On n'est pas dans la violence excessive, on est dans la force strictement nécessaire", a-t-il ajouté.
Me Alain Dreyfus-Schmitt, avocat de la famille Boukrourou, voit au contraire dans cette affaire "la volonté du parquet et du juge d'instruction de couvrir ce (qu'il) appelle une bavure policière".
"Ce sont le stress et les coups portés qui ont causé la mort", rappelle-t-il.
"Le pharmacien d'abord, les policiers ensuite n'ont pas vu que c'était un malade mental. On ne traite pas un psychotique comme un délinquant, on appelle le Samu", estime l'avocat.
Cette affaire avait été relevée fin 2011 par le collège "Déontologie de la sécurité" du Défenseur des droits qui avait demandé des sanctions contre les policiers en leur reprochant "un recours inadapté et disproportionné à la force".
Amnesty international France s'était ému, à la même époque, du sort de cinq personnes, toutes étrangères ou d'origine étrangère, décédées lors de leur interpellation par la police entre 2004 et 2009 sans que la lumière ait été faite sur les circonstances ayant entraîné leur mort.
Source :
http://www.rmc.fr/editorial/336076/non-lieu-pour-des-policiers-apres-une-interpellation-fatale/