[Actu]Un jeune décède à la suite d'un tir de balle en plastique de la police basque

Transmis par Mari le 12 avril 2012 depuis Le Journal du Pays Basque

Le décès, survenu ce lundi, à l’hôpital de Basurto, du jeune supporter bizkaitar de 28 ans, Iñigo Cabacas Liceranzu, gravement blessé à la tête suite à une charge de l’Ertzaintza le soir de la rencontre d’Europa League, jeudi dernier, entre l’Athletic Bilbao et Schalke 04, suscite une importante polémique.

Les méthodes de la police de la communauté autonome basque et l’usage par cette dernière de “pelotes”, projectile en gomme comparable à une balle de flash ball, sont au cœur de la controverse.

“Iñigo Cabacas est victime de la violence policière dure”. C’est par ces mots que Eusko Alkartasuna, Aralar, Alternatiba et Ezker Abertzalea ont condamné, lundi, quelques heures après l’annonce du décès du jeune supporter, l’action de l’Ertzaintza et apporté leur soutien aux proches du Bizkaitar.

Pour les quatre formations, “le décès d’Iñigo Cabacas n’est pas un cas isolé”. Elles ont rappelé que le 29 mars dernier, jour de la grève générale, à Gasteiz, c’est Xuban Nafarrete, 19 ans, qui a été transporté en “unité de soin intensif” après avoir été touché à la tête par une “pelote” de l’Ertzaintza. Le débat sur l’usage par la police autonome basque de ce projectile, une “véritable balle qui atteint la vitesse de 720 km/h” comme le rappelle le quotidien Gara, est réactivé avec cette nouvelle victime.

En juin dernier, le gouvernement basque a reçu une requête de la Commission européenne pour qu’il renonce à ce type d’armements. Une décision déjà prise par la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Norvège et la Suisse. Le décret pour la suppression de cette arme au Pays Basque devrait intervenir à la fin de l’année 2012. Trop tard pour Iñigo Cabacas Liceranzu.

Les interrogations se concentrent aussi sur le scénario des affrontements qui ont eu lieu, jeudi dernier, dans les rues de Bilbo après la qualification de l’Athletic pour les demi-finales de l’Europa League.

Selon les éléments fournis par les amis de la victime et quelques anonymes, l’intervention de l’Ertzaintza aurait pour origine une altercation entre deux personnes. Ces mêmes témoins expliquent que la police est intervenue de façon “très violente” et que, si des projectiles ont été lancés en direction des forces de l’ordre, ceux-ci auraient été jetés “en réponse à la charge policière, pas avant.” Impossible de confronter ces éléments à la version officielle… puisqu’il n’y en a toujours pas.

Rodolfo Ares, conseiller de l’intérieur du gouvernement basque, a indiqué que “l’enquête reste ouverte” et a justifié la charge policière “pour garantir la sécurité des agents.”

Le syndicat LAB a appelé à sa démission. Une demande défendue en masse sur les réseaux sociaux. La coalition Bildu a proposé l’élaboration d’une “déclaration institutionnelle”, une motion pour soutenir la famille d’Iñigo Cabacas, réclamer que lumière soit faite sur les événements et enquêter sur les responsabilités. Au parlement de Navarre, où un vote a eu lieu hier après-midi, elle a été bloquée par le parti populaire (PP), le parti socialiste (PSN) et l’union du peuple navarrais (UPN).

Les clubs de l’Athletic Bilbao et de la Real Sociedad ont, de leur côté, envoyé leurs condoléances à la famille d’Iñigo Cabacas.

Les résultats de l’autopsie réalisée, hier, sur le corps de la victime seront connus “dans deux ou trois jours” ont précisé les sources gouvernementales. D’ici là, la polémique n’est pas près de s’apaiser.

Source :
http://www.lejpb.com/paperezkoa/20120411/333878/fr/Polemique-apres-le-deces-d%E2%80%99un-jeune-supporter-l%E2%80%99Athletic-Bilbao