Pioché sur le blog Police etc...
Le 23 février 2010
Les sénateurs apprécient-ils le peu de cas que l’on fait d’eux ? En effet, la LOPPSI 2, qui encadre l’utilisation de scanners dans les aéroports, ne leur sera soumise que d’ici quelques semaines. En attendant, le temps presse. Aussi le gouvernement a-t-il déjà installé à Roissy cette petite merveille de la technologie moderne qui va nous permettre enfin de voyager en toute sécurité.
J’espère qu’ils vont bien voter les sénateurs…
Les premiers passagers interrogés à la sortie de la cabine vitrée semblaient tous ravis. « Je préfère ça et voyager en sécurité », a dit en résumé une charmante jeune femme au micro de l’A2.
En sécurité ?
L’appareil testé à Roissy émet des ondes millimétriques. Il ne peut donc pas, en principe, provoquer de dégâts dans l’organisme. Avec un petit bémol, nous dit le docteur Erard de Hemricourt, dans SantéNews, la revue de l’association Les docteurs de demain : « Récemment une équipe de scientifiques américains a montré qu’il était possible, in vitro, d’induire indirectement des lésions de la double hélice d’ADN par un effet de résonance (…) Ces résonances provoquent la formation de microbulles qui peuvent entraîner des ouvertures spontanées dans la structure de double hélice de l’ADN (…) ce qui pourrait avoir un impact sur l’expression génétique. »
Et du coup rendre caduc le fichier génétique… Non, là, je blague.
L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail a rassuré les inquiets. Pour elle, « il n’y a pas de risque avéré ». Toutefois, elle préconise des contrôles réguliers du matériel et une information du public, et surtout du personnel de l’aéroport.
Mais en dehors d’un risque éventuel pour la santé, cet appareil permet-il au moins une sécurité quasi-totale dans les avions ?
Les ondes millimétriques traversent les vêtements, mais pas la peau, car elles sont arrêtées par l’eau de notre organisme. On peut donc en déduire que l’appareil ne permet pas de détecter un objet placé à l’intérieur du corps, sauf à en augmenter considérablement la puissance.
Alors, je me pose une question. On justifie la fouille à nu, lors de la garde à vue, par la possibilité de dissimuler dans une cavité naturelle un objet dangereux. Le risque serait-il différent en avion ?
C’est vrai qu’on imagine assez mal un contrôle à l’embarquement, genre : baissez votre slip, penchez-vous, toussez…
Position pourtant guère moins grotesque que de se camper jambes écartées, bras au-dessus de la tête, immobile dans une cage en verre, le corps offert au regard fureteur d’un employé anonyme dissimulé dans les bas-fonds de l’aéroport.
D’ailleurs, pour la grippe A, on a vu Mme Bachelot se faire vacciner, mais à ce jour, on n’a pas encore vu M. Hortefeux les bras au ciel.
Du moins pas dans la cabine du scanner.
Source :
http://moreas.blog.lemonde.fr/2010/02/23/scanner-corporel-la-charrue-avant-loppsi-2/#xtor=RSS-32280322#xtor=RSS-3208