Le 12 novembre 2013
Et un de plus…. Hier devait se tenir devant la cour d’appel de Paris un nouveau procès – le quinzième ! – de militants appelant au boycott des produits israéliens. Cette fois, ils étaient quatre à la barre, dont Olivia Zemor, confondatrice de l’association EuroPalestine, tous poursuivis pour avoir mis sur Internet des vidéos d’actions menées dans des supermarchés.
En première instance, ils avaient été relaxés.
Las, le parquet a décidé de faire appel. Ce qui n’étonne pas Olivia. « Cela fait des années que nous sommes victimes d’un véritable harcèlement judiciaire. »
Lancée en 2005, la campagne Boycott Desinvestissement Sanctions (BDS) s’inspire de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Et consiste à mener des actions non violentes, notamment dans les hypermarchés. Les militants y distribuent des autocollants, chantent des slogans et traquent les produits – souvent maquillés sous de fausses provenances – importés des territoires occupés. Des actions citoyennes qui « ne visent pas la société israélienne ni les individus qui la composent mais la politique coloniale d’occupation israélienne et ses partisans », soulignent les militants.
Mais voilà. Alors que ce mouvement ne cesse de s’amplifier dans le monde entier, il fait l’objet d’une répression surréaliste en France. Où une mécanique judiciaire bien huilée s’est mise en place depuis février 2010. À l’époque, Michèle Alliot-Marie est ministre de la Justice.
Et, sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, elle adresse aux procureurs généraux une circulaire leur demandant une répression « ferme et cohérente » de ces appels au boycott qu’elle assimile à une « provocation publique à la discrimination envers une nation ». Un délit passible d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
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