Le 7 mars 2014
Un policier, soupçonné de s'être assis sur un homme dans une voiture après l'avoir interpellé dans des conditions controversées, a été mis en examen le 24 février, a annoncé ce vendredi une source proche du dossier.
Cette mise en examen a été prononcée pour "coups mortels par personne ayant autorité", selon cette source, confirmant une information de France Bleu Pays d'Auvergne et de La Montagne.
Wissam El-Yamni, 30 ans, avait été interpellé la nuit de la Saint-Sylvestre 2011. Il est décédé 9 jours plus tard, après être tombé dans le coma le soir de son arrestation.
Selon sa famille, il aurait été victime d'une pratique policière appelée "le pliage", qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux lors de son transport en voiture. "C'est la première fois que la famille a le sentiment que la justice se penche sur le dossier, c'est une lueur d'espoir dans la recherche de la vérité", a réagi Me Jean-Louis Borie, l'un des deux avocats de la famille El-Yamni.
Selon Me Borie, la décision de mise en examen a été prise collégialement par les deux juges d'instruction en charge du dossier. Le policier mis en examen est celui qui a reconnu s'être assis sur le dos de la victime ce soir-là, à l'arrière de la voiture de police, a précisé l'avocat.
Le procureur a envisagé la piste d'une mort consécutive à une "compression des artères carotides internes" lors de ce transport, après l'interpellation. Un rapport d'experts a également pointé l'hypothèse du "pliage", avec compression de la carotide comme cause du décès. Un second rapport a toutefois dit que "cela n'expliquait pas tout".
L'affaire avait provoqué plusieurs nuits de tension dans les rues de Clermont-Ferrand et une forte colère contre la police. Le corps de Wissam El-Yamni n'avait été restitué à sa famille que six mois après son décès. Il a été inhumé au Maroc.
Il y a quelques mois, les avocats de la famille avaient demandé, en vain, l'audition de témoins qui avaient assité à l'interpellation depuis leur fenêtres. "On est plus intéressés par la vérité que par la condamnation des gens", a réagi Farid El-Yamni, frère de la victime, sur France Bleu Pays d'Auvergne, se réjouissant toutefois que "les choses deviennent normales, c'est peut être un commencement".
Source :
http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/07/1834283-clermont-ferrand-policier-mis-examen-coups-mortels-apres-deces-homme.html