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Le 14 juiller 2011
Au 1er juillet 2011, la France comptait 73 320 personnes "sous écrou", soit 6,8 % de plus que l'année précédente. Si l'on met de côté les placements à domicile sous bracelets électroniques, restent 64 726 détenus dans les prisons françaises, soit 4,2 % de plus que l'année précédente. Les statistiques pénitentiaires (consultables ici) indiquent que c'est un nouveau record pour un début d'été. L'année 2011 s'annonce ainsi comme la plus punitive de notre époque, après les chiffres déjà "records" ou "historiques" atteints en 2003, en 2004 et en 2008.
C'est l'occasion de faire un peu de publicité à ce livre "Prisons sous tensions" qui vient de sortir en librairie. Un travail universitaire collectif (11 des meilleurs spécialistes français) qui dresse un bilan des connaissances sur différentes problématiques : histoire de la prison contemporaine, travail des détenus en prison, violences à l'intérieur des prisons, privatisation des prisons, santé en prison, sport en prison, études en prison, etc. Ci-dessous la petite présentation officielle de l'ouvrage.
Réformer la prison... un serpent de mer
Le 24 novembre 2009, le Parlement français a voté une loi pénitentiaire présentée par la Garde des Sceaux comme la « source essentielle d’un droit pénitentiaire clarifié, modernisé, en phase avec les attentes de notre démocratie ». En faisant de l’individualisation des peines et de la lutte contre la récidive les deux piliers du service public pénitentiaire, cette loi était censée poser les jalons de la modernisation tant attendue des conditions de détention.
Et pourtant… La France essuie toujours de sévères critiques sur l’état de délabrement de son parc pénitentiaire. Le nombre de suicides en détention se maintient à un niveau élevé. Les condamnations de personnes souffrant de pathologies psychiatriques avérées ne fléchissent pas. La construction de nouvelles prisons se poursuit, les peines s’allongent et continuent de punir les plus pauvres. Le credo des promoteurs de ce système tient en une phrase : il faut protéger la société contre les dangers représentés par certains de ses éléments.
Et pourtant… Par-delà ses réformes successives, la prison ne change pas : c’est une cocotte-minute, travaillée de l’intérieur par des logiques paradoxales qui lui donnent le visage intemporel d’un lieu a-démocratique. La prison n’est ni un instrument de défense sociale, ni un outil de réhabilitation : elle est l’un et l’autre à la fois, porteuse d’une mission paradoxale, contenir et réinsérer, maintenir sous écrou et faire émerger un projet post-carcéral. Les tensions sont constitutives de l’institution carcérale : elles en forment l’armature quotidienne et le fondement politique.
C’est munis de cette grille de lecture que onze contributeurs, sociologues, juristes et politistes, livrent ici le fruit de recherches empiriques originales.
Commander ce livre sur le site de l'éditeur :
http://www.champsocial.com/ouvrages/ouvrage.jsp?id=635
Source :
http://insecurite.blog.lemonde.fr/2011/07/14/letat-des-prisons-et-des-detenus-ne-sarrange-pas/