Depuis LDH-Toulon, le 20 janvier 2013.
Un homme de 40 ans a été mis en examen le 18 janvier 2013 pour meurtre, viol et séquestration, dans l’enquête sur le meurtre d’Elodie Kulik, une directrice d’agence bancaire violée et étouffée en 2002 dans la Somme à l’âge de 24 ans.
Cette information ne mériterait pas un traitement particulier si elle n’inaugurait une utilisation nouvelle des tests ADN.
Cet homme faisait en effet partie de l’entourage du principal auteur présumé du crime, mort quelques mois seulement après les faits mais qui a pu être identifié dix ans après les faits, par le biais des empreintes génétiques de sa famille, notamment de son père.
Le rôle joué par l’ADN dans cette enquête ouvre le champ des réflexions sur l’usage qui est fait de ces techniques. Deux chercheurs en génétique, Catherine Bourgain et Pierre Darlu, viennent opportunément de publier un ouvrage qui contribuera à « libérer l’espace démocratique des débats ».
En soixante ans d’existence, l’ADN s’est échappé des laboratoires de génétique pour devenir un acteur essentiel des séries télévisées de police scientifique.
Il est désormais présent au premier plan dans nombre de questions de société. L’ADN est là pour parler d’identité, de liberté individuelle, de sécurité et de gestion de populations par le fichage.
L’ADN est encore là pour promettre une nouvelle médecine personnalisée, pour proposer ses réponses aux interrogations sur les origines familiales et sur les mouvements migratoires.
En illustrant par de nombreux cas les enjeux sociaux, économiques et politiques qui entourent ces usages, les auteurs, tous deux chercheurs en génétique humaine, souhaitent remettre l’ADN à sa place, pour mieux libérer l’espace démocratique des débats.
Catherine Bourgain est chercheuse en génétique humaine et statistiques à l’Inserm. Présidente de la Fondation Sciences Citoyennes, elle a témoigné dans plusieurs procès pour refus de prélèvement ADN.
Pierre Darlu est directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de génétique des populations humaines et d’évolution. il est très impliqué dans les recherches à l’interface de la biologie et des sciences humaines.
Source :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5037
"Comment l'enquête sur le meurtre d'Elodie Kulik a été relancée par l'ADN d'un parent" :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/02/21/comment-l-enquete-sur-le-meurtre-d-elodie-kulik-a-ete-relancee-par-l-adn_1642851_3224.html
Où trouver l'ouvrage :
http://www.seuil.com/livre-9782021093650.htm