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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 18:31

Transmis par Témoin

Retour sur la manifestation pour exiger la vérité sur la mort suspecte de Farid Lamouchi et contre les violences policières à Givors, ce samedi 26 Février. Probablement furieux de ne pouvoir intervenir sur les manifestants, les flics de Givors se sont rabattus sur un mariage, où des participants ont été gazés, insultés et ont pris des coups de matraque et de taser, ainsi qu’une convocation en justice !

Manifestation à Givors : nous exigeons la vérité sur la mort suspecte de Farid Lamouchi

C’est parce qu’il est de notre devoir de condamner fortement la guillotine carcérale que l’association Faites la Lumière en Détention appelle à une manifestation non silencieuse le samedi 26 février 2011 à 14h30 place Charles de Gaulle (quartier des Vernes) à GIVORS.

Le 10 jan­vier 2011, Farid LAMOUCHI a été retrouvé mort dans une cellule du quar­tier arri­vant (depuis deux jours seu­le­ment) de la prison de Corbas, près de Lyon, alors que celui-ci pré­sen­tait une fra­gi­lité cer­taine.

Une fra­gi­lité confir­mée par un méde­cin de la Maison d’Arrêt de Corbas qui avait isolé Monsieur LAMOUCHI en disant qu’il ris­quait d’être dan­ge­reux pour autrui et pour lui-même. Si Farid était dangereux pour lui-même, com­ment se fait-il qu’il n’ait pas été placé à l’UHSA ou au SMPR (ser­vice médi­cal psy­cho­lo­gi­que régio­nal) ?

Comment se fait-il qu’aucune des 20 recom­man­da­tions sur la prévention suicide n’est été mise en place, comme le maté­riel adapté « kit de protection d’urgence » que le minis­tère de la Justice avait mis en avant comme une des solu­tions phares ?

Comment se fait-il que son cou ne porte pas véri­ta­ble­ment les traces de pendaison, mais plutôt de coups portés sur lui ?

Comment se fait-il que l’administration pénitentiaire ait prétendu qu’il ait fait une lettre d’adieu, ce qui est complètement faux, puisqu’au contraire, dans sa lettre, il rassure sa famille et il leur demande même de l’argent pour cantiner ?

Comment se fait-il qu’on n’ait pas tenu compte, juste avant son incarcération, de la violence de l’interpellation des policiers de la BAC de Givors ?

Les questions demeurent pour la famille qui ne peut croire au suicide de leur proche et qui est déterminé à faire toute la lumière sur cette tragédie.
______________

« Ils viennent nous provoquer même une fois qu’ils ont fini leur service »

Une soixan­taine de personnes sont présentes place Charles de Gaulle pour prendre le départ de la manifestation dans le quartier des Vernes, là-même où habi­tait Farid, et beau­coup sont des proches. Dans la cité, les gens s’arrêtent pour nous dire que c’est ce qu’il faut faire, il ne faut pas fermer sa gueule devant les coups de pression des flics et leur brutalité.

Ici, tout le monde se connaît. À travers la mort de Farid, les habitants envisagent ce tragique accident pour tout à chacun, dans les confrontations avec la police, en service ou non… « Ils viennent nous provoquer même une fois qu’ils ont fini leur service. Y en a un là, il vient taper des freins à main juste en bas des immeubles les soirs… »

Apparemment Givors, pour la police c’est une espèce de zone de non droit depuis bien long­temps, où les flics se permettent beaucoup plus d’exactions qu’ailleurs.

Départ de la manifestation avec un maximum de bruit ! C’est chouette. On n’est pas beaucoup, mais la manif se fait remarquer. « Police assassin » « Justice nulle part », quelques doigts d’honneur quand les flics (peu nombreux) se rapprochent un peu trop, les gens sont motivés. Tout se passe bien dans le centre de Givors jusqu’au lâché de ballons devant la mairie, on applaudit en mémoire de Farid.

Le Maire vient serrer des paluches, la famille Lamouchi le reçoit cordialement.


Enfin les gens se séparent et rentrent au quartier.

Réunion stratégique dans un appartement pour savoir ce que l’on va faire pour poursuivre la lutte et exiger la justice. Les gens présents débattent… Soudain quelqu’un nous annonce qu’une vingtaine de minutes après notre passage place de la Mairie, les flics viennent de gazer un mariage ! Alors on décide de sortir.

« Ils n’acceptent pas qu’on puisse bien vivre ! »

Des personnes présentes au mariage sont retrouvées et elles se confient rapidement à nous. Elles nous expli­quent brièvement la situation et on peine à les croire. « Ils n’acceptent pas qu’on puisse bien vivre, c’est parce qu’on est des Arabes qu’ils nous font chier ! »

Curieusement, dans le centre de Givors, la présence policière s’est renforcée après le départ des manifestants. Il semblerait que deux camions de CRS étaient planqués derrière l’église, probablement pour la manifestation.

Le cortège de bagnoles qui prenait part au mariage entravait apparemment un peu trop la rue, alors les flics n’ont pas hésité à gueuler sur une des voitures. A l’intérieur il y a Medhi qui conduit et sa femme, enceinte.

Medhi n’a même pas le temps d’obtempérer que la police hausse le ton directement en l’insultant et qu’un flic le chope par l’avant bras.

Medhi esquive une première droite du flic. Il sort de la voiture et reçoit plusieurs coups de pieds et des coups de tonfa par derrière. Un des flics sort son Taser et le shoote. « Je suis resté tétanisé, je ne pouvais rien faire » !

Pendant ce temps la voi­ture est copieusement gazée ainsi que le cortège qui proteste. La jeune soeur de Medhi, 16 ans, qui veut l’aider reçoit des coups de matraque. Sa grand mère est malmenée elle est poussée par des policiers, sa tante qui est asthmatique sera même transportée à l’hôpital.

Medhi est embarqué au commissariat qui est à deux pas. Les portes du fourgon s’ouvrent, les insultes racistes fusent, les menaces aussi :
« Allez descend, je vais te niquer, dans la cellule , je vais te prendre et te défoncer ! »

- Medhi : « Du coup j’ai repensé direct à cette affaire de Farid… Je voulais pas descendre du camion poings liés, j’aurai pas pu me défendre, alors un flic m’a mis sa gazeuse à 2 centimètres du visage et j’ai dû m’exécuter. Une fois dans le commico, un des flics fait remarquer aux autres qu’ils auraient dû me sécher depuis le début, j’aurais fait moins d’histoires. Je lui ai fait remarquer qu’il n’avait pas à dire ça, alors il s’est énervé et m’a sorti des trucs que je ne répéterai pas parce qu’il y a ma mère à côté de moi… Entre autres « sale arabe ! »… et ce genre de choses. » [1]

Medhi est relâché aux alentours de 18h30, son père a négocié sa sortie auprès du commissariat, selon le bon vouloir des fonction­naires. Il ressort avec une convocation. Des gens l’encouragent à porter plainte auprès du procureur et à faire attester ses blessures par un médecin. Medhi semble le premier convaincu de la nécessité de poursuivre les flics. « Si tu ne le fais pas, ça va se retourner contre toi. »

Medhi et sa famille décide d’aller à l’hôpital et de terminer ce mariage. Aucune raison que la peur du flic vienne parasiter encore un peu plus cette journée.

Un après-midi ordinaire en fait.

Voilà, il est 20h, on repart sur Lyon et on laisse la cité des Vernes à son quotidien :

- Un commissariat de Givors qui visiblement fait ce qu’il veut même si c’est complètement illégal, dans l’attente, espérons-le, d’une enquête sérieuse de l’IGPN [2] et de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité.

- Des policiers de la BAC qui font chier les gamins qui rentrent de l’école.

- Des coups de pression et des coups tout court comme cet après midi.

Comment ne pas avoir les boules quand on grandit ici ? Il n’y a pas une famille qui n’ait jamais eu des ennuis avec la police.

Tout le monde a en tête les meurtres déguisés, les affaires bâclées, les cousins, les frères ou les voisins humiliés.

Dans ces villes de banlieues ouvrières où l’industrie a déserté, la campagne avoisinante ne peut même pas servir de refuge. On n’a pas idée du degré de violence des rapports de force entre le pouvoir et les habitants des quartiers populaires, et pourtant ça semble être la norme.

Notes

[1] par exemple : « fils de pute , je vais t’enculer. »

[2] Inspection Générale de la Police Nationale (la police des polices)
 

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