Le collectif Contre Les Abus Policiers déroule le film.
Juillet 2011-Mai 2012 : 6 noyés dans la Garonne en 2 ans, dont 5 étudiants
7 caméras déjà installées sur les quais pour vous protéger…Souriez, derrière les caméras : des écrans de CONTROLE…
Juillet 2012 : Traduction de la délibération du 16 juillet 2012 de la ville de Bordeaux (1)
Plus 8 caméras à l’initiative de la ville pour sécuriser le site des quais de Garonne (6 caméras en bord de Garonne et 2 autres aux bassins à flots) surf politique sur la vague des noyades – Coût estimé 94.570,81 € HT.
Plus 5 caméras à la demande de l’Etat, soit la direction départementale de la sécurité publique pour contrôler le centre ville, Victoire et Paludate/gare et déplacement de 2 caméras - Coût prévisionnel 101.923,07 € HT, l’Intérieur pique dans la caisse des Bordelais
Octobre 2012 : Communication politique, ça tourne
Le journal Sud-Ouest nous rassure (2) « Au moindre problème, le PC de la police municipale est alerté. 15 caméras de vidéosurveillance surveillent en permanence, jour et nuit, les quais des Bassins à flots, ceux du port de Lune, de la rive gauche et de la rive droite. Équipées de zoom, ces caméras permettent de localiser précisément le lieu de l'accident, de vérifier la véracité et la gravité des faits, d'enclencher immédiatement les secours et même de suivre ces derniers à distance » et semble fier de sous-titrer « 32 bouées sont à portée de main le long de la Garonne. Avec les 15 caméras et la brigade fluviale, le dispositif de sécurité prévu est bouclé »
Mai 2013 : ça tourne et moi, je me noie
Disparition de Cédric à Bordeaux, l’étudiant de 21 ans disparaît sur les quais vidéo-protégés de la Garonne, et sera retrouvé noyé en juin.
Le journal Sud-Ouest passe aux aveux entre les lignes (3)
« Mais Cédric est ensuite apparu, sur des caméras, le long des quais, quelques centaines de mètres plus loin. Jusqu’au niveau du hangar qui abrite Cap Sciences. Là, il s’était approché de la barrière. Mais la caméra qui l’a filmé tourne à 360° en un peu plus de deux minutes. Lorsqu’elle est revenue dans l’axe où il se trouvait, il avait disparu. Et la caméra suivante ne l’a pas filmé. »
Et au parisien de préciser (4)
« Selon les images de vidéosurveillance, Cédric, une fois qu'il s'est retrouvé seul, a enjambé la rambarde de sécurité qui longe la Garonne pour aller uriner dans le fleuve. Il l'a ensuite réenjambée pour revenir sur ses pas. Vers 3h45 du matin, il déambulait encore seul en bordure du quai vers le pont Chaban-Delmas. Ce sont les dernières images que les caméras ont pu saisir de lui »
Dernier échange humain avec l’agent de sécurité en fonction au niveau de la Maison éco-citoyenne, qui l’a incité à s’éloigner du bord de Garonne et qui a répondu à l’appel à témoin, en posant le Pont de Pierre comme point de départ à l’exploitation des images.
« 160 heures de caméra surveillance sont visionnées » pour quelle intervention immédiate ? « Douze jours après la disparition de Cédric,…, les images de la vidéo de surveillance localisent plus précisément le jeune homme » publie le 30 mai 2013 France3 Poitou- (5) Charentes
Sud-Ouest se reprend et souligne que « Néanmoins, la vidéo aura joué un grand rôle dans l’enquête pour tenter de retrouver Cédric. Grâce à elle, les policiers ont pu déterminer qu’il s’était beaucoup éloigné de son point de départ » (6) Super ! en fait ceux sont les victimes qu’on peut suivre à distance et non les secours, et ce 12 jours après.
S’écarter de son groupe d’amis et déambuler en solitaire en état d’ébriété sur 3 km le long des quais, du Pont de Pierre au Pont Chaban d’où il est très probablement tombé,
qu’ont fait les images ?
Les images ont relancé toutes les hypothèses sans jamais vous lancer une bouée
Les images ont déterminé la distance parcourue sans jamais vous raccompagner
Les images ont perdu votre trace sur le pont sans vous retenir par le bras
Qu’ont fait les 15 caméras des quais (et les 14 caméras du Pont Chaban) ?
Les caméras élargissent le champ des recherches
Les caméras enregistrent votre présence mais même s’ils vous en coûtent au sens propre, elles n’assistent pas les personnes en danger.
Que va-t-on encore nous vendre pour notre sécurité et pour remplacer notre humanité ? logiciel de reconnaissance, drone…qui va encore profiter de nos peurs, se remplir les poches, nous contrôler dans l’intérêt collectif et communiquer sur son action politique?
Quand oserons nous de nouveau nous regarder dans les yeux et nous bien-veiller plutôt que de nous laisser regarder et vidéo-surveiller ?
Pour votre sécurité, retrouvez votre humanité
R.I.P. Cédric
A BAS BIG BROTHER
Le Collectif Contre Les Abus Policiers – C.L.A.P 33 – le 3 juillet 2013, publié sur http://clap33.over-blog.com/
Vos contributions : collectif.clap33@gmail.com
(1) Délibération D-2012/375 du 16 juillet 2012
http://www.bordeaux.fr/images/ebx/fr/CM/5613/10/acteCM/35818/pieceJointeSpec/88234/file/acte_00015188_D.pdf
(2) SudOuest.fr :
http://www.sudouest.fr/2012/10/31/les-bouees-sont-a-quai-866033-2780.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20121031-[zone_info]
(3) SudOuest.fr :
http://www.sudouest.fr/2013/05/23/un-parcours-incertain-1061384-2780.php
(4) Leparisien.fr
http://www.leparisien.fr/faits-divers/bordeaux-l-etudiant-disparu-apres-une-soiree-trop-arrosee-a-ete-retrouve-noye-01-06-2013-2857285.php
(5) France 3 Poitou-Charentes :
http://poitou-charentes.france3.fr/2013/05/21/un-etudiant-du-poitou-charentes-disparu-bordeaux-depuis-ce-week-end-254795.html
http://poitou-charentes.france3.fr/2013/05/30/disparition-de-cedric-bordeaux-un-nouvel-temoins-est-lance-260405.html
(6) SudOuest.fr :
http://www.sudouest.fr/2013/05/24/recherches-toujours-vaines-1062631-2733.php