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Collectif bordelais Contre les Abus Policiers

[Analyse]A l'approche des régionales, le couplet sécuritaire de Sarkozy




Transmis par Hacktivismes cet article de Libération
24/11/2009

Lors d'une table-ronde au Perreux, dernière étape de sa tournée du jour en banlieue parisienne, le Président a notamment appelé à systématiser «la vidéosurveillance, le policier référent, la lutte contre les décrocheurs, le fait que nous n’acceptons pas l’absentéisme».

A trois mois des régionales, le dossier sécuritaire est de saison à droite. Enfilant, ce mardi, son costume de «premier flic de France», Nicolas Sarkozy a effectué un déplacement en banlieue parisienne pour rappeler ses priorités en matière de sécurité et d’immigration.

Le scénario est désormais rôdé. Comme à l’approche des élections européennes lorsque, en visite à Nice, il avait affirmé vouloir «engager une lutte sans merci contre les voyous et les délinquants», le chef de l’Etat a repris le chemin des commissariats et des gendarmeries pour afficher de nouveau sa ligne de fermeté en matière de lutte contre la délinquance.

«Ces messieurs qui ont de belles voitures»

Première étape de la tournée présidentielle de ce mardi, le siège de la police municipale d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). «Je suis venu pour vous dire que nous allons prendre toutes les mesures nécessaires», promet Nicolas Sarkozy cité par l’AFP, mettant en garde: «tous ces messieurs qui ne travaillent pas et qui ont de belles voitures devront s’expliquer». «Tous ceux qu’on prendra pas sur le fait, on les prendra par les éléments de train de vie, les voitures, les montres...», ajoute-t-il.

Puis direction Bobigny et sa direction territoriale de la sécurité de proximité pour une visite de la salle de commandement. «La Kalachnikov, vous l’avez trouvé où?», s’inquiète-t-il, «c’est quand même pas mal, c’est des armes de guerre.» Et enfin, le Perreux-sur-Marne, où le président de la République a participé à une table-ronde, aux côtés notamment de ses ministres, Michèle Alliot-Marie (Justice) et Brice Hortefeux (Intérieur).

L’occasion pour le chef de l’Etat de pointer d’abord, la nécessité de «sanctuariser» les écoles. «Ce sera systématique, la vidéo, le policier référent, la lutte contre les décrocheurs, le fait que nous n’acceptons pas l’absentéisme», annonce-t-il.

Concernant les élèves qui quittent le système scolaire sans diplôme, il a rappelé son intention de mettre en place un accompagnement: «A la prochaine rentrée, plus un jeune ne quittera l’éducation nationale sans qu’on sache ce qu’il devient et que ne lui soit proposé un cursus, une éducation ou une formation. On les suivra, on ne les laissera pas sans rien ni dans un établissement où eux-mêmes s’enfoncent et où ils enfoncent la classe.»

«Franchement ça traumatise qui ?»

Sarkozy affiche aussi sa volonté de lever le secret professionnel à propos de l’éventuel casier judiciaire d’un élève pour permettre aux enseignants d’en être informés. Et d’accentuer la coopération entre l’établissement scolaire et la police: «Les enseignants et les policiers sont fonctionnaires, je ne vois aucun problème à ce qu’ils travaillent ensemble», estime-t-il, arguant que voir un policier dans un collège ou un lycée, «franchement ça traumatise qui ?» «Arrêtons le petit système qui consiste à tout vouloir expliquer (...) il n’y a rien à expliquer quand on vient avec une barre de fer à l’école», lâche-t-il encore sous les applaudissements.

Pour protéger les commerçants, même solution, la vidéosurveillance. «Notre objectif, c’est de tripler le nombre de caméras (22.000 aujourd’hui) installées sur la voie publique d’ici 2012», annonce Sarkozy, «et désormais tout wagon acheté par la RATP ou la SNCF sera équipé de six caméras».

Le chef de l’Etat en profite pour égratigner les «grands penseurs qui ne vont pas dans vos quartiers» et voient dans la généralisation de la vidéosurveillance une mesure liberticide. «Ceux qui seront contre, qu’ils l’assument devant la population», lance-t-il. Visant clairement la campagne électorale de 2010: «Il va y avoir des régionales, que ce soit un moment de débat» sur le sujet.

Au passage, un petit coup de menton: «Nous avons une responsabilité, c’est d’assurer la sécurité des Français Et de se dresser quelques lauriers: «Il n’y a pas d’idéologie avec ça, mais des résultats et du pragmatisme.»

«A-t-on vu quelque chose de plus scandaleux, de plus déplacé, de plus choquant ?»


Enfin, le chef de l'Etat a profité de ce déplacement pour demander à la ministre de la Justice de réfléchir à un «toilettage» du régime juridique des manifestations, après les incidents autour de la distribution annulée de billets de banque le 14 novembre à Paris.

«J'ai été extrêmement choqué de cette initiative invraisemblable de deux individus qui avaient décidé d’organiser une distribution d'argent au Champ-de-Mars. A-t-on vu quelque chose de plus scandaleux, de plus déplacé, de plus choquant?», a-t-il déclaré, demandant à la ministre de la Justice «de réfléchir au régime juridique des manifestations sur la voie publique».

L’ex-premier secrétaire du PS, François Hollande, n’a pas même daigné attendre le discours présidentiel - maigre en annonces - pour dénoncer son action en la matière. Nicolas Sarkozy «tente de reprendre l’initiative» sur la sécurité «en allant en banlieue» alors que sa politique est, selon lui, «un échec» dans ce domaine: «ça fait des années que Nicolas Sarkozy laisse penser que, par un déplacement, il va régler le problème», a dénoncé le député de Corrèze sur i-Télé.

Source :
http://www.liberation.fr/politiques/0101604836-a-l-approche-des-regionales-le-couplet-securitaire-de-sarkozy
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