Transmis par Odette
Le 13 août 2011
Info terrible à diffuser pour que ça se sache !
Ce matin à 6 heures Marius B, de nationalité roumaine a été retrouvé pendu.
Il était au CRA depuis le 31.
Il disait ne pas comprendre pourquoi il était enfermé alors qu'il était européen.
Agé de 45 ans il était depuis 2007 en France et avait tout vendu en Roumanie pour travailler sur des chantiers.
Sa femme et ses deux enfants (en Roumanie) n'étaient pas au courant de sa rétention.
Nous l'avions rencontré une fois en début de rétention, il ne voulait pas être reconduit en France.
D'après les autres retenus il n'allait pas bien depuis 3 jours.
Je pense que ce n'est que le début.
Catherine (La cimade)
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Sara s’est suicidée mercredi 10 août.
Article et vidéo ici :
http://www.ldh-france.org/section/loudeac/tag/sara/
Samedi 13, Marius B., enfermé au centre de rétention de Nîmes, s’est pendu.
La Cimade réagit à ce drame par un communiqué :
Ce samedi 13 août, Marius B., privé de liberté depuis 13 jours au centre de rétention de Nîmes, s’est donné la mort.
Marius B. avait 45 ans, était marié et père de 2 enfants. D’origine Rom et de nationalité roumaine, il avait vendu tous ses biens pour venir travailler en France sur des chantiers. Il disait ne pas comprendre pourquoi il était ainsi retenu alors que citoyen européen il était seulement venu en France pour travailler.
La Cimade alerte depuis de trop nombreuses années sur les conséquences des agissements de l’Etat en matière d’immigration : arrestations arbitraires, personnes expulsées alors qu’en situation régulière, violation de décisions judiciaires…
Elle témoigne de la violence et de l’inhumanité des procédures administratives : banalisation de la privation de liberté, familles séparées, malades renvoyés dans un pays où ils n’auront pas d’accès à un traitement indispensable…
Le drame qui a eu lieu ce samedi est la conséquence directe de la violence que constituent les politiques françaises de l’enfermement des étrangers. Il est la conséquence d’un système qui ne considère plus les hommes en humains.
La Cimade rappelle que les droits fondamentaux nous concernent tous, étrangers comme français, et qu’en acceptant cette banalisation de la privation de liberté nous acceptons que les droits de tous soient bafoués.
http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2011/08/17/suicide-au-centre-de-retention-de-nimes-reaction-de-la-cimade/
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Pioché sur Le Midi Libre
Le 17 août 2011
Nîmes - Après le suicide de Marius, la Cimade quitte le centre de rétention
Sur leur visage, une même émotion, la tristesse, mais aussi de la colère. Trois jours après le suicide de Marius B., au centre de rétention de Nîmes (Midi Libre de dimanche), les membres de la Cimade veulent alerter l’opinion publique. Hier, en début d’après-midi, ils ont annoncé qu’ils se retiraient durant trois jours du centre de rétention (CRA) de Nîmes.
Intervenant au quotidien pour aider les étrangers placés au CRA, les membres de la Cimade ont appris "par la rumeur" le décès de Marius qui s’est donné la mort dans la nuit de vendredi à samedi, par pendaison. "Marius se trouvait au centre depuis quinze jours, précise Catherine Vassaux, qui intervient au quotidien auprès de ces étrangers. Et il ne comprenait pas pourquoi en tant que citoyen européen, il était enfermé. A aucun moment, nous n’avons été informés de son décès."
Jean-Paul Nunez : "Ces centres sont à mettre au musée des horreurs de l’humanité"
Agé de 45 ans, Marius B., d’origine Rom et de nationalité roumaine, était marié et père de deux enfants. Selon la Cimade, il était arrivé en France en 2003, après avoir vendu tous ses biens pour venir travailler sur des chantiers. "Les étrangers se trouvent dans une situation de néant, sont considérés comme du superflu, déclare Jean-Paul Nuñez, choqué. Toutes les considérations humaines sont mises de côté. Ces centres nouvelles générations sont à mettre au musée des horreurs. Il faut les fermer."
Mais en quittant durant trois jours le CRA, la Cimade ne risque-t-elle pas de pénaliser avant tout celle qu’elle aide, les retenus ? Car depuis l’application de la loi dite Besson (publiée le 16 juin) qui durçit les conditions de défense des retenus, le juge des libertés et de la détention dispose de cinq jours pour rencontrer les étrangers (au lieu de 48 h auparavant). Entre temps, c’est le néant administratif.
Catherine Vassaux : "Pendant quelque temps, nous avons eu l’illusion d’avoir le droit pour défendre les personnes mais en réalité, elles sont privées de tous les droits administratifs, et nous ne pouvons plus rien faire." "Nous n’avons pas d’autres solutions, reprend Jose Lagorce. L’administration a les mains libres. Et c’est actuellement notre seul moyen de refuser la banalisation de la privation de liberté, l’inhumanité et la violence des procédures." Ce retrait, avant tout politique, de la Cimade est le premier du genre à Nîmes. Concernant Marius B., une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de son décès.
Source :
http://www.midilibre.fr/2011/08/16/apres-le-suicide-de-marius-la-cimade-quitte-le-cra,372552.php