Le 22 juillet 2015
« Madame la présidente, j’ai six mois de sursis au-dessus de la tête. Cela n’aurait pas été très malin de ma part d’aller au-devant des policiers et de les insulter.»
Les explications de David, 28 ans, n’ont pas convaincu lundi le tribunal correctionnel de Versailles. Cet ancien militaire a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir insulté et menacé des policiers vendredi dernier à Conflans.
Ce jour-là, deux gardiens de la paix aperçoivent un jeune homme en train de faire du rodéo à moto sans casque dans la cité Bleue dans le quartier Fin-d’Oise. Les policiers l’interpellent et procèdent à son contrôle quand une quinzaine de jeunes de 25 à 30 ans se dirigent vers eux avec l’intention de récupérer le deux-roues. Les deux fonctionnaires sont acculés contre un mur. Les jeunes continuent d’approcher, vociférant des menaces, prêts à en découdre.
Parmi eux, David, identifiable à son tee-shirt orange, lâche. « Vous n’êtes que deux, nous sommes quinze. On va vous tuer. On va vous démonter. » Sans échappatoire, l’un des deux agents fait usage de son flash-ball. David est touché au flanc et interpellé, les autres jeunes se dispersent. Une fois les renforts arrivés, les agents tentent de menotter le jeune homme qui se débat et appelle à l’aide. Il est finalement entravé, mais dans la bataille a une dent cassée.
Dans le box des prévenus, David nie les faits. « Si j’avais voulu faire cela, j’aurais au moins mis une capuche. La seule erreur que j’ai commise, c’est d’avoir été curieux. J’ai une fille de 7 mois, je n’ai pas le temps pour outrager les policiers », explique le père de famille avant d’évoquer les « violences policières ».
Son conseil souligne la fragilité des témoignages et fait état du passé professionnel de son client. « Il a passé cinq ans sous les drapeaux. Je ne le vois donc pas réfractaire aux forces de l’ordre. » Pourtant, son casier judiciaire compte quatre condamnations dont deux pour rébellion et violences à l’encontre de policiers.
Le procureur a jugé les faits inadmissibles évoquant « une mini-émeute dans un quartier qui ne veut pas d’ordre public, ni des lois de la République. » L’ancien militaire a déclaré son intention de porter plainte pour violences policières.