Le 22 septembre 2016
Le scandale récurrent de la surpopulation carcérale a ancré dans les esprits l’idée qu’il n’y avait pas, en France, suffisamment de places de prison.
L’urgence de bâtir s’est imposée dans le débat public comme une solution évidente, que l’on soit séduit par des arguments sécuritaires ou humanitaires.
Selon le Garde des Sceaux, il faudrait construire « entre 10 309 et 16 143 nouvelles cellules d’ici à 2025 ». Le gouvernement pense ainsi mettre un terme à la surpopulation endémique des prisons et faire respecter le principe de l’encellulement individuel, promis depuis la fin du 19e siècle.
L’intention humanitaire est louable, mais l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Depuis 1980, près de 30 000 nouvelles places ont été mises en service.
Certes il fallait remplacer un parc immobilier insalubre ; mais aucun de ces plans de construction n’a résorbé la surpopulation carcérale. On observe au contraire une tendance qui s’est toujours confirmée à remplir les places de prison disponibles, au-delà même de la capacité prévue.
Entre 1980 et 2016, le nombre de personnes incarcérées dans les prisons françaises a doublé.
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