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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 18:25

Transmis par Pierre

Le 20 mai 2009

Chroniques judiciaires
Morceaux choisis de l'actualité judiciaire par Sylvie Véran



Compte-rendu d'audience

De curieux « amusements » ont animé la brigade J3 du commissariat de Vélizy (Yvelines)...Jusqu'à ce que deux gardiennes de la paix se décident à porter plainte, fin 2007, pour harcèlement moral et sexuel contre trois de leurs collègues. Et jettent ainsi l'opprobre sur des comportements que l'on croyait réservés aux seuls gardés- à- vue... Les trois hommes, qualifiés de « grandes gueules » qui se prenaient pour des « cow boys » et dont « les conversations portaient essentiellement sur le sexe », selon un policier, étaient jugés hier par le tribunal correctionnel de Versailles.

Physiquement, tous ont l'air de freluquets mal dans leur peau
et pas d'armoires à glace à la sensualité explosive. Cédric.G, 25 ans, ne se distingue que par une mâchoire aussi carrée que ses lunettes de vue au look années 1980. Frédéric.C, 21 ans, le plus jeune et le plus petit des trois, cheveux déjà rares et coupés en brosse, semble tout juste atteindre la taille réglementaire. Grégory.V, 24 ans, épaules tombantes, visage long et yeux enfoncés dans des orbites proéminentes, affiche une mine effarouchée qu'on ne lui connaissait guère au moment des faits.

De décembre 2007 à octobre 2008, les deux victimes, Caroline et Pascale (NDLR: les prénoms ont été modifiés), la trentaine, ont dû subi les réflexions graveleuses et machistes des prévenus mais aussi, pour l'une d'elles, des attouchements sexuels. Caroline était devenue le souffre-douleur de ses collègues. Chaque matin, elle était accueillie par un : « Bonjour pouffiasse »! Puis elle s'entendait traiter, au fil de la journée, de « connasse », de « sale P. », ou de « pue le fromage».

Timide et introvertie, nouvellement arrivée au commissariat et rêvant d'être acceptée par le groupe, Caroline ne parvenait pas à trouver les mots pour se défendre. Au fur et à mesure que temps a passé les insultes et les propos déplacés sont montés crescendo, telles les allusions aux fesses et à la poitrine un peu ronde de la victime, qui recevait par ailleurs chez elle des catalogues de lingerie adressés par ses collègues et voyait traîner des revues porno sur son bureau.

« On avait tous focalisé sur les seins de Caroline », a expliqué Grégory. V, à l'audience.

Sans cesse, les trois policiers exigeaient que la jeune femme leur montre sa poitrine, lui disaient, « tu baises? » , ou encore, « suce moi la b... ! » Frédéric. C, reconnaît qu'il demandait tant à Caroline qu'à Pascale, « de me bouffer la q... ».
Pour ce qui concerne cette dernière, baptisée « Cul sur pattes », et qui, heureusement, ne croisait ses agresseurs qu'au moment des relèves, les choses se sont arrêtées là...

Pour Caroline en revanche qui, elle, partait en équipe sur la voie publique avec ses tourmenteurs, les obscénités sont petit à petit montées d'un cran. Cela a commencé par des attouchements au niveau des fesses avec une règle ou une matraque, puis les hommes se sont enhardis en lui caressant subrepticement la poitrine et le sexe.

Lors d'une patrouille en voiture, Cédric. G glisse une main dans l'entrejambe de la jeune femme alors au volant et, plus tard, une autre sous son blouson. Au bureau, Frédéric. C, sort son pénis devant elle. Et, comble de tout, toujours au poste de police, la jeune femme est un jour menottée par les trois sbires qui, à son adresse et devant d'autres collègues tous hilares, y compris des femmes, miment des gestes obscènes avec leurs matraques. Ambiance. Cette scène se déroule en octobre 2008. Sur le moment, Caroline est persuadée qu'elle va être violée.

Elle se décide enfin à parler à son supérieur hiérarchique, un certain Monsieur. U, qui, depuis, a fait l'objet d'une procédure disciplinaire. Devant la commission de déontologie de la Direction départementale de la sécurité publique des Yvelines, équivalent local de la police des polices, l'adjudant-chef reconnaîtra qu'il entendait les insultes proférées à l'encontre de Caroline ainsi que les propositions qui lui étaient faites. Il avait même vu Grégory .V et Frédéric. C, toucher les fesses de la jeune femme. " Mais, osera t-il soutenir, Je ne pensais pas que ces agissements étaient une souffrance pour Madame (X). Je n'ai pas pris, suffisamment tôt, conscience de la gravité de la situation ».

Inutile donc de se demander pourquoi, lorsque le juge d'instruction a voulu connaître la raison pour laquelle Caroline avait tant attendu pour dénoncer ses agresseurs, celle-ci a répondu : « Je ne savais pas à qui m'adresser ».

A l'audience, les prévenus, ont tenté  de minimiser leurs actes. Pourtant, tous les trois sont passés aux aveux durant l'enquête. Désormais, ce n'est plus une main glissée entre les cuisses mais « posée sur une cuisse ». Ni un attouchement sous le blouson. Juste une  vérification destinée « à voir si elle portait son gilet pare- balles ». L'intimité exposée de Frédéric. C ? Lors de ses aveux, celui-ci avait admis : « J'ai sorti mon pénis et j'ai crié : « hé, Caro!» . A l'audience, il ne s'agit plus que d'un mauvais rhabillage : « Je revenais des toilettes, j'avais encore la main dans mon caleçon ».
Commentaire acide de la présidente Anne Demortière, qui s'indigne que les trois policiers aient si peu conscience de ce qu'ils ont fait : « En principe, quand on sort des toilettes on a déjà refermé son pantalon » !  

Pour éviter une condamnation, les prévenus ont tenté de rejeter la faute sur l'atmosphère plus que particulière qui régnait au commissariat de Vélizy où, parler de sexe, semblait presque plus fréquent que de discuter des dossiers en cours : « C'était une ambiance, l'esprit de la brigade », s'excuse l'un. « Un moyen de communiquer avec Caroline, glisse un autre. Il aurait simplement suffit qu'elle nous dise je souffre, pour qu'on cesse ». Et le troisième : « Ca a commencé banalement, je dirai presque amicalement (...). Pour l'aider car on l'aimait bien».

Aujourd'hui, les deux victimes ont été mutées ailleurs mais elles continuent à consulter un psychologue. A la remarque d'un témoin qui considère que Caroline « se défendait mollement » lors des faits, celle-ci a répondu, en pleurs : « J'essayais de leur pardonner parce que je pensais qu'ils allaient me laisser tranquille. Je leur pardonnais parce qu'ils avaient un bon fond. Il y avait quand même une bonne ambiance jusqu'aux premiers dérapages » ! Sur la carte d'anniversaire de Grégory. V, signée par l'ensemble de ses collègues, Caroline, pour se venger, avait inscrit : « Fils de P..., pédé, connard ». Et, quand elle n'en pouvait décidemment plus, il lui arrivait de traiter l'un de ses harceleurs de « sale type », allant jusqu'à lancer un : « va te faire enc...» ! Sans pour autant parvenir à faire cesser les humiliations dont elle faisait l'objet.

Piètre révolte dont s'est emparé l'avocat de Cédric. G pour essayer de démontrer que la victime était capable de ne pas se laisser faire : « Elle répond du tac au tac, elle ne va pas voir sa hiérarchie, elle n'a pas l'air affecté ». Que pourrait-on, dès lors, reprocher à son client ? Ce même avocat a ensuite déclaré que cette affaire n'était à ses yeux qu'une « une idiotie ». Or, « le mot idiotie ne figure pas dans le code pénal », a-t-il lancé, visiblement fier de cette sortie accueillie avec une froideur glaciale par les juges. Le conseil de Frédéric. C, a, quant à lui, parlé « d'un chahutage » (sic) et de «poésie devenant lourde » . Oui, de... poésie! Avant de plaider, comme ses confrères, la clémence, donc la relaxe.

Actuellement suspendus avec maintien de leur solde, les trois gardiens de la paix ont entendu le procureur requérir à leur encontre, de 18 à 24 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer dans la police.
Le ministère public estimant totalement inappropriée l'attitude de ces « représentants de l'ordre, chargés de protéger les individus ». Le délibéré sera rendu le 9 juin. On saura alors si la mansuétude dont font hélas trop souvent preuve les tribunaux à l'égard des policiers s'appliquera à ces fonctionnaires devant lesquels personne ne souhaiterait se retrouver en garde-à- vue.

SV

Source :
http://chroniquesjudiciaires.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/05/20/harcelement-sexuel-de-collegues-au-commissariat.html
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commentaires

A
<br /> C'est vraiment désolant de voir ça. Des abus sexuels de la part de policiers. Et dire que nous leur faisons confiance.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> comme quoi même les hommes de loi aiment se faire plaisir derrière leur air sérieux<br /> <br /> <br />
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