Presse-Océan
samedi 25 juillet 2009 sécurité.
Le débat sur la vidéosurveillance est relancé. N'en déplaise à Jean-Marc Ayrault, une brèche se crée.
Plus de cent caméras rivées sur la ville, accessibles instantanément aux policiers en cas de signalement d'un délit : c'est l'un des projets-phares du futur contrat local de sécurité discuté entre l'État, la ville de Nantes et le patron de l'hôtel de police de Nantes. Le projet sera finalisé à la rentrée : les caméras du réseau de transport de l'agglomération de Nantes vont être raccordées à Waldeck-Rousseau. « Deux types d'installations seront reliés au commissariat, confirme-t-on du côté de la Tan. D'un côté, les 55 caméras surveillant l'ensemble des parkings relais de l'agglomération. De l'autre, la cinquantaine de caméras réparties au niveau des stations principales de tram, de Busway et des voies d'aiguillage, déjà reliées au poste de contrôle installé au siège de la Tan. »
Une véritable révolution à Nantes. Jusqu'alors, c'est peu dire que Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, se montrait hostile à un tel dispositif.
« Précédent »
« L'important, c'est la présence humaine sur le terrain », objectait-il au début de l'année 2008 après une nouvelle offensive du préfet de région, Bernard Hagelsteen, sur la question. « Ce qu'il faut, avant tout, c'est que l'on rétablisse la police de proximité. Or, c'est l'État qui a supprimé la police de proximité. » La ville se défend d'ailleurs de se rallier à la vidéosurveillance. « On ne rajoutera pas de caméras », tient-on à préciser.
« Premier pas important »
« C'est une brèche qui s'ouvre », se félicite néanmoins un fonctionnaire du commissariat nantais, qui relève « une évolution favorable de la ville sur le sujet même si personne ne tient à le crier sur les toits ».
« C'est un premier pas important vers l'acceptation d'un système de vidéosurveillance généralisé », veut espérer un autre représentant de l'État. En coulisses, les policiers se font un plaisir d'égrener « les occasions où la présence de la vidéosurveillance aurait facilité la réactivité des forces de l'ordre ». Notamment la flambée de violence qui a embrasé le centre de Nantes fin mars. Des jeunes avaient alors notamment défoncé la vitrine du Monoprix à coups de poteaux de signalisation arrachés.
D'autres devantures avaient « dégusté » et des magasins avaient été pillés. De bonne guerre, les partisans de la vidéosurveillance ne manquent pas non plus de rappeler « que de nombreuses villes, de gauche comme de droite, se sont engagées dans la mise en place d'un système de vidéosurveillance ».
Yan Gauchard
Un pas important vers l'acceptation d'un vrai système de vidéosurveillance
Source :
http://www.presseocean.fr/actu/actu_detail_-Cent-yeux-sur-la-ville-_9182-1015501_actu.Htm