Le 24 juillet 2012
Ces CRS qui ont peut-être fait perdre Michèle Alliot-Marie aux législatives.
C'est certainement le sujet en tête du hit-parade des conversations dans les cafés de la baie depuis plusieurs mois. La présence des CRS devant l'appartement de Michèle Alliot-Marie, quai Ravel à Ciboure, déchaîne les passions même chez les partisans de l'ancienne ministre et députée.
« Les électeurs ne sont pas aveugles. À chaque fois qu'ils passent devant chez elle, sur cet axe très fréquenté, ils voient les deux camions de CRS. Ce dispositif était toléré par les citoyens quand MAM était ministre d'État. Mais quand elle est partie du gouvernement, rien n'a changé. Cela a irrité beaucoup de monde et je pense que cela a joué dans le résultat des élections législatives », analyse un élu encarté à l'UMP.
Voici pour la version « soft ».
Mais il suffit de faire un tour sur le site Internet de « Sud Ouest » et de lire les commentaires des lecteurs à la suite des articles sur Michèle Alliot-Marie pour comprendre que la présence des agents de la Compagnie républicaine de sécurité agace plus que de raison : « Combien le contribuable paye pour garder une maison qui n'est habitée que quelques jours par mois ? » demandent-ils.
Le ministère ne veut rien dire
La nouvelle députée socialiste, Sylviane Alaux, qui répétait à l'envi pendant la campagne qu'« elle était dans la vraie vie » (contrairement à d'autres ?), a certainement bénéficié de ce vent de défiance qui a poussé MAM vers la sortie.
Évidemment, la seule présence des fourgons de CRS n'explique pas le premier revers électoral de l'ancienne ministre de l'Intérieur.
Mais à l'heure où les citoyens ne transigent plus sur le devoir d'exemplarité des élus, ce dispositif n'a certainement pas fait le jeu de Michèle Alliot-Marie dans l'isoloir. Il n'empêche, à l'heure où ETA a annoncé la fin de la lutte armée et que MAM n'occupe plus de fonctions au gouvernement ou à l'Assemblée, ces deux camions sont presque devenus anachroniques.
Il y a un an, cette dernière assurait que son domicile cibourien n'était gardé en réalité que par un fourgon de CRS. Mais avec le système des relèves, ce sont deux camions qui sont presque en permanence devant l'immeuble où elle habite quelques jours par semaine.
Silence du ministère de l'Intérieur
De surcroît, les agents postés sur la rive gauche, près de la vierge Muskoa, ne peuvent pas intervenir sur d'autres points chauds en cas de besoin. Alors combien de policiers sont détachés pour assurer sa protection ? Combien coûte ce dispositif ? Jusqu'à quand ? Des questions restées sans réponse dans la mesure où le ministère de l'Intérieur n'a jamais daigné répondre à nos multiples sollicitations depuis dix-huit mois.
C'est Michèle Alliot-Marie, elle-même, qui apporte le plus d'éléments : « En tant qu'ancienne ministre de l'Intérieur, je peux bénéficier d'une protection rapprochée (service de protection des hautes personnalités) à vie, comme tous mes prédécesseurs (deux agents en permanence). Pour la protection du domicile, il n'y a pas de règles. C'est les services du ministère qui jugent de la dangerosité de la situation. »
Reste à savoir si le nouveau ministre Manuel Valls donnera de nouvelles consignes sur le quai Ravel de Ciboure.
Source :
http://www.sudouest.fr/2012/07/24/mam-si-bien-gardee-777336-652.php
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Complément d'info
Les CRS ont plié bagage
http://www.sudouest.fr/2012/07/31/-783455-4583.php