Transmis par Hacktivismes, le 10 juillet 2013.
C’est un vrai passage à tabac qu’a subi Yannick, 15 ans, dans une cellule du commissariat du 19e. Avec un bras cassé par les policiers et de nombreuses contusions, les médecins ont conclu à 31 jours d’ITT. Une enquête de l’IGS est en cours.
Pour une « cigarette roulée », un joint peut-être, Yannick est interpellé devant son collège. Dans le véhicule de police déjà, les agents dépassent la limite : quelques claques et des insultes jetées à la figure de l’adolescent insolent. Mais c’est arrivé au commissariat du 19e que son calvaire commence vraiment. Plusieurs policiers le rouent de coups. Il sortira de 24 heures de garde à vue, le visage en sang et le coude cassé. L’Inspection générale des services, a ouvert une enquête.
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« Regardez ce qu’ils ont fait à mon fils ! » Ousmane(1) tend une photo. Sur l’image, le visage de l’adolescent semble comme déformé. Sa peau, d’ordinaire ébène, a viré au bleu autour de l’œil. Quelques croutes ici où la témoignent de la violence des coups. « Vous vous rendez compte, ce sont les flics qu’ont fait ça. » D’une épaisse pochette, l’homme tire une liasse de documents : son dossier médical.
Quatre jours d’hospitalisation pour une fracture causée par une torsion du bras gauche, assorti de complications et 31 jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail). Une durée exceptionnellement longue. Dans le petit appartement du 19e arrondissement, le principal intéressé n’est pas là. « Il a envie d’oublier », explique son père. « En public il fait son fier. A 15 ans c’est normal ! » Mais en privé c’est autre chose. « Il pleure la nuit et il me demande ‘papa, pourquoi moi ?’»
Quelques jours après, Yannick (1) accepte finalement de nous rencontrer. T-Shirt imprimé, jogging noir, baskets. La dégaine banale d’un adolescent de 15 ans, si ce n’est le plâtre qui lui immobilise le coude. « Encore presque deux semaines, ils doivent me l’enlever le 19 », lâche le gamin visiblement soulagé d’en voir le bout. Déjà plus d’un mois qu’il a le bras en écharpe. « Ca m’empêche de dormir », lâche-t-il laconique. Tandis qu’il engloutit une glace, il raconte son histoire. Le ton est monocorde, le visage fermé. Il concèdera à peine « y repenser souvent » et ne « pas trop aimer en parler».
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