Transmis par Romain
Le 12 mai 2010
Les compères auraient volé plus de 50 000 euros en 2 ans
Dans chaque troupeau, il y a des brebis galeuses. Mais quand il s'agit de la "famille" de la police nationale, cette maxime a du mal à passer. Car le procès pour escroqueries et fausses déclarations aux assurances de deux gardiens de la paix, jette forcément et c'est regrettable, le discrédit sur l'institution policière toute entière.
D'autant que si André, Saint-Andiolais de 34 ans, qui comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Tarascon pour escroqueries et dénonciations mensongères, a été révoqué de la police, sa complice Delphine, est toujours en poste au commissariat d'Avignon. "Elle n'a fait qu'une seule fausse déclaration, parce qu'elle a été manipulée par son ex-mari.
Elle qui est très bien notée dans son travail est couverte de honte" l'a défendu son avocat, maître Rouvière. En effet, si Delphine a été l'auteur d'une fausse déclaration de vol à l'assurance, c'était à la demande d'André, le véritable instigateur de toute cette affaire qui porte tout de même sur plus de 50 000 euros entre 2005 et 2007.
La technique d'André était bien rodée: adepte de belles voitures, il achetait des véhicules haut de gamme à crédit et patientait à peine quelques mois avant d'enlever les sièges et de déclarer un vol à son assureur. "Ça permet de se faire rembourser presque la totalité de la voiture, puis on remet les sièges" a expliqué le prévenu, qui reconnaît les faits après les avoir longtemps niés.
Les pseudos vols avaient toujours lieu à la gare TGV d'Avignon et il était plutôt facile d'aller déposer plainte auprès de collègues de boulot, d'autant qu'André vit désormais avec l'une d'elles. Pour "ne pas attirer l'attention" sur un gardien de la paix qui n'avait pas les moyens de s'acheter des grosses cylindrées, André demandait à ses "amies" de les enregistrer à leur nom.
Pour cela, l'ancien gardien de la paix utilisait son sens de la séduction, semble-t-il très développé. Cet homme brun, coiffé à la mode et qui arbore une barbe de trois jours savamment taillée, a été le mari de Delphine, mais aussi le concubin d'une autre jeune femme, poursuivie elle aussi pour complicité car elle a accepté de faire une fausse déclaration pour elle, et son père. "J'ai accepté de faire ça pour lui rendre service. À l'époque, j'étais très amoureuse, il aurait pu me demander n'importe quoi. Mais ça ne m'a rien rapporté financièrement, seulement des problèmes" a raconté la serveuse, en larmes.
Autant d'éléments qui ont laissé à penser à la substitut du procureur, Anne Tertian, qu'André préméditait ses actes, comme un "escroc professionnel". Elle a donc requis cinq ans de détention dont 30 mois avec sursis, avec mandat de dépôt à l'audience contre le principal prévenu, un an avec sursis contre Delphine la serveuse et 8 mois avec sursis contre Delphine la policière (sans interdiction d'exercer).
Maître Michel, pour la défense d'André, a souligné la différence de traitement entre son client et Charles Pasqua, ancien "premier flic de France" condamné à 18 mois de prison seulement. On saura si la comparaison tenait la distance, le 8 juin, date à laquelle le délibéré sera rendu.
Aveline LUCAS
Source :
http://www.laprovence.com/article/arles/deux-policiers-juges-pour-escroquerie