Le 24 avril 2013.
Karen, porte-parole du Collectif des prostituéEs de Gerland veut faire part de son exaspération face la répression exercée par la police ces dernières semaines.
Depuis le 19 mars dernier, les prostituées sont la cible quasi-quotidiennement de contrôles de grande ampleur. Ce qu’explique Laura Garby, membre de l’association Cabiria qui accompagne les travailleurs du sexe. "Ils quadrillent le quartier, mettent les voitures au travers des routes et contrôlent toutes les personnes présentes dans la zone. Ensuite ils emmènent toutes les camionnettes à la fourrière. Un hélicoptère survole parfois même le périmètre".
Et à chaque fois, les prostituées doivent subir le même rituel pour récupérer le véhicule. "Il y a une procédure de fichage, la police relève les empreintes et même les ADN des personnes en prétextant lutter contre le trafic", continue Laura Garby. Entre 30 et 60 policiers se déplaceraient lors de chaque opération.
De nombreux PV pour racolage sont aussi délivrés. Un procédé surprenant selon Karen. "Ca fait 20 ans que je suis sur le trottoir et c’est maintenant que la loi va être abrogée que je prends des PV". En effet, le Sénat a récemment adopté une proposition de loi visant à supprimer le délit de racolage passif, instauré par la loi de 2003.
Hasard du calendrier ou non, une importante opération policière a eu lieu à Gerland mardi juste avant et pendant la conférence de presse organisée par les prostituées. Le préfet Jean-François Carenco, qui s'était montré très véhément contre la prostitution qu'il ne considère pas "comme un métier", semble embarqué dans un rapport de force.
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http://www.lyonmag.com/article/52614/les-prostituees-de-lyon-denoncent-la-repression-qui-les-vise