Pioché sur Le Monde
Le 11 février 2011
Le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, a détaillé, jeudi 10 février, un plan pour renforcer la sécurité routière, après une forte hausse de la mortalité sur les routes en janvier. Un plan qui correspond à une "réponse à l'urgence d'agir", a jugé vendredi l'association Prévention routière, tandis que la Ligue contre la violence routière estime "indispensable d'analyser la situation" pour "relancer une nouvelle politique".
En annonçant le déploiement de "mille radars supplémentaires" sur les routes d'ici à 2012 lors d'une visite au péage de Saint-Arnoult (Yvelines), à quelques jours des départs pour les vacances de février, M. Hortefeux a confirmé le bond de "21,2 %" sur un an du nombre de morts sur les routes en France métropolitaine en janvier 2011, soit trois cent trente et une personnes tuées.
Les associations lient ces mauvais chiffres de janvier à quatre mois de débat sur l'assouplissement du permis de conduire à points, un volet qui a été adopté mardi soir par le Parlement dans le cadre du vote de la loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2).
"PASSER SOUS LE SEUIL DES TROIS MILLE MORTS"
Le président Nicolas Sarkozy avait répété fin janvier avoir comme "objectif de passer sous le seuil des trois mille morts sur la route en 2012", demandant une multiplication des actions pour "amplifier" les résultats de 2010. L'an dernier, le nombre de tués sur les routes avait baissé pour la neuvième année consécutive, passant pour la première fois sous le seuil des quatre mille morts.
Dès février 2010, le Conseil interministériel sur la sécurité routière (CISR) avait annoncé l'installation de huit cents nouveaux radars fixes d'ici à 2012, dont quatre cents dès 2011. Le gouvernement avait ensuite annoncé la mise en place en 2011 de vingt-cinq radars tronçons (mesurant la vitesse moyenne d'un véhicule sur un trajet de plusieurs kilomètres) et de quatre-vingt-dix radars discriminants (permettant de différencier les poids lourds des véhicules légers et de désigner la voie empruntée par le véhicule en infraction).
ÉDUCATION ET PRÉVENTION
L'"éducation et la prévention" seront renforcées, a également promis M. Hortefeux, avec, "dès la rentrée 2011, un module 'sécurité routière' obligatoire dans les lycées". Pour les pilotes de motocyclettes légères, "la formation obligatoire passe désormais de trois à sept heures", tandis que "pour les conducteurs novices ou les personnes âgées, la mise en place de formations complémentaires sera favorisée", a-t-il poursuivi. Le ministre a aussi confirmé la généralisation des procès-verbaux électroniques.
Par ailleurs, les préfets devront établir, "département par département, un diagnostic approfondi des causes des accidents, et une cartographie des axes routiers les plus dangereux sera réalisée pour adapter la politique de sécurité routière aux réalités locales".
Le ministre a également rappelé que, selon des dispositions de la Loppsi 2, les préfets pourront "immobiliser ou mettre en fourrière les véhicules des conducteurs ayant eu un comportement particulièrement dangereux". La durée d'une suspension administrative du permis de conduire passera de six mois à un an.
Source :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/11/mille-radars-de-plus-d-ici-a-2012-sur-les-routes_1478770_3224.html#xtor=RSS-3208