Transmis par Hacktivismes, le 4 juin 2013.
Depuis quelques mois, des policiers arrêtent des couples dans la rue ou lors d'un contrôle routier, et obligent les filles à passer un test de virginité. Une pratique humiliante et illégale, s'indigne El-Watan.
"Elles étaient terrorisées. Choquées d'avoir été interpellées par les forces de l'ordre et de devoir passer ce type d'examen !" Un gynécologue de garde dans un hôpital de l'est algérois s'avoue lui-même sidéré : les cas d'examens de virginité à la demande des agents de police se multiplient. Dans ce cas, l'absence des parents des deux mineures, manifestement paniquées, alerte les médecins. Les jeunes filles assurent qu'elles n'ont subi aucun viol et précisent qu'elles rentraient simplement d'une soirée d'anniversaire.
"Ce type d'examen se fait d'habitude en présence de la mère, dans des cas de viol", explique le médecin. A la sortie de la salle d'examen, un des policiers se présente pour obtenir le résultat, que la loi impose de remettre dans une enveloppe cachetée, d'un vulgaire "Wech ?" [alors ?]. Devant l'incrédulité du médecin, le policier poursuit : "Il faut bien que je sache quoi écrire sur le PV !"
D'après le groupe Facebook "Algerie fait", début mars, trois jeunes filles de 18 à 20 ans auraient "été soumises à des tests de virginité par les autorités, après avoir été interpellées pendant un pique-nique à El Mridj (Constantine)". Selon la Direction générale de sureté nationale (DGSN), cinq personnes se trouvaient à bord du véhicule contrôlé le 6 mars dernier à 1h05 du matin et un examen a été pratiqué sur deux jeunes filles mineures. Une troisième jeune fille, majeure au moment des faits, n'a pas été inquiétée.
Toujours selon la DGSN, l'une des deux mineures avait fugué de son domicile et était recherchée par sa famille. Ses parents auraient déposé plainte contre les deux jeunes hommes qui l'accompagnaient. Et il n'a été procédé à la vérification de leur virginité que sur demande des parents et après accord du procureur de la république. Le tribunal de Chéraga a ainsi ouvert un dossier dès le lendemain pour "incitation à la débauche".
Aucune loi ne permet de procéder à ce genre d'examen
Joint par téléphone, le médecin qui a ausculté la jeune femme conteste. "Absolument pas sur demande des parents. Ils n'étaient pas là!" Ce médecin a procédé plusieurs fois à des examens de ce type, y compris sur des majeures. Il se souvient d'une femme divorcée qui avait subi cet examen après avoir déposé plainte contre son conjoint pour coups et blessure : "Elle disait ne pas comprendre pourquoi elle subissait ça, alors que celui qui l'a frappé était déjà en liberté".
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