Le 19 septembre 2012
Le ministre de l'Intérieur a confirmé mercredi la mise au placard de la proposition de récépissé en vue de lutter contre les contrôles au faciès.
"L'idée était intéressante mais difficile à mettre en œuvre du fait notamment du risque de fichage", lâche un cadre de la police à la sortie du discours du ministre, "il ne faut pas que le policier soit à l'origine d'un problème".
Quelques minutes plus tôt, à l'Ecole militaire, le ministre de l'Intérieur venait de présenter aux hauts cadres de la police et de la gendarmerie "les grandes orientations de sa politique de sécurité".
Et de préciser sa pensée sur le fameux récépissé du contrôle d'identité.
L'idée : délivrer un récépissé lors de tout contrôle d'identité pour laisser une "trace" et lutter contre les contrôles au faciès.
Mais si Manuel Valls a assuré que l'engagement du président de la République en matière de lutte contre les contrôles au faciès "sera tenu", ce sera sans le récépissé. Car s'il a du "respect" pour les défenseurs de cette proposition, elle lui semble finalement "beaucoup trop bureaucratique et lourde à gérer", sans compter les "difficultés juridiques" concernant la "traçabilité des déplacements" et la "constitution de nouveaux fichiers."
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http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120919.OBS2899/controle-d-identite-valls-enterre-le-recepisse.html
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Le 20 septembre 2012
Dix raisons pour la mise en place du récépissé de contrôle d’identité
C’est une promesse de campagne, massivement agitée dans les banlieues pendant les élections présidentielles, notamment en direction des jeunes, et largement plébiscitée par les électeurs. Elle a été confirmée par le premier ministre Jean-Marc Ayrault lors des premières semaines suivant sa prise de fonction.
1 - Au-delà des idées et des accointances de Manuel Valls avec des icônes de la politique sarkozyste comme Alain Bauer, il est temps pour la Gauche d’assumer ses responsabilités et d’être capable d’incarner une action crédible sur les questions de sécurité, sans jamais sacrifier les valeurs auxquelles elle prétend se référer, au premier rang desquelles se trouvent le respect de la diversité et la lutte contre toutes les discriminations.
2 - Le contrôle au faciès n’est pas efficace : il est pratiqué non pas en fonction de ce que les gens font mais plutôt de ce qu’il sont. Il n’a donc qu’une valeur de visibilité sécuritaire, encore plus lorsqu’il s’applique à une classe ethnique en particulier.
3 - Dans certains quartiers, le contrôle au faciès est utilisé par des agents de police comme un instrument d’intimidation, se livrant de façon abusive à des contrôles d’identité répétés sur les mêmes personnes. Contrôler l’identité d’une personne que l’on connaît apparaît dès lors un paradoxe acceptable.
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http://www.rue89.com/2012/09/20/dix-raisons-pour-mettre-en-place-le-recepisse-de-controle-didentite-235492