Le 23 mai 2013.
En octobre 2011, un drone américain tuait Anwar Al-Awlaki, un citoyen américain résidant au Yemen. Quinze jours plus tard, une seconde attaque assassinait son fils de seize ans. Aux Etats-Unis, la polémique fait rage.
C’était un secret de Polichinelle. Les Etats-Unis ont tué volontairement quatre citoyens américains dans des attaques de drones. C’est ce que l’administration Obama a reconnu hier dans une lettre adressée au Sénat américain, à la veille d’un discours important que doit tenir jeudi 23 mai le président Barack Obama.
Obama « juge, jury et bourreau »
Anwar Al-Awlaki, né aux Etats-Unis, a été clairement visé et volontairement tué en octobre 2011. Jusqu’à ce mercredi 22 mai, soit vingt-deux mois après les attaques meurtrières, comme pour les armes chimiques de Saddam Hussein, l’administration Obama a toujours refusé de donner des explications sur cette exécution extra-judiciaire d’un citoyen américain.
Plus grave encore pour Amnesty International ou encore la puissante Union américaine des libertés civiles (ACLU), Anwar Al-Awlaki n’a jamais été inculpé de quoi que ce soit. Cet imam américain, qui en 2001, apprécié, avait les faveurs de la presse au point d’être convié par le Washington Post à expliquer à ses lecteurs le mois de ramadan, a été tout bonnement condamné à mort par Barack Obama, qui, à l’image d’un empereur romain signifiant la mort du gladiateur en tournant le pouce vers le bas, a été « son juge, son jury et son bourreau » (« his judge, jury and executioner »), selon le mot de l’avocat Glenn Greenwald dans un article publié sur le site Salon.com.
Abdulrahman, 16 ans, innocent
A contrario, selon l’administration Obama, son fils de 16 ans Abdulrahman al-Awlaki, Samir Khan et Jude Kenan Mohammed n’étaient pas spécialement pris pour cible par les Etats-Unis. « These individuals were not specifically targeted by the United States », peut-on lire dans la lettre d’Eric Holder. Tués, mais pas spécialement visés. Allez comprendre.
Bien que non visé (sic), son fils a été tué quinze jours après son père, alors qu’il dînait dans un restaurant en compagnie de son cousin, adolescent comme lui. Outre les deux cousins, sept autres civils, absolument innocents, ont été tués dans l’attaque du drone américain.
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