[Mexique]Témoignage de la répression

Depuis Rebellyon le 9 décembre 2012

Le 1er décembre 2012, une violente répression s’est exercée envers les organisations et les individus qui sortirent manifester contre l’investiture du nouveau Président mexicain Enrique Peña Nieto. Témoignage.

Ci-dessous, la traduction de plusieurs communiqués :

- Comité juridique du mouvement Yosoy132
- Cruz Negra Anarquista
- Coordination étudiante anarchiste

Mexico, le 2 décem­bre 2012

Le samedi 1er decem­bre, EPN est offi­ciel­le­ment rentré en fonc­tion comme Président du Mexique.

Au matin, je suis des­cen­due dans la rue comme des mil­liers de per­son­nes.

Pas seu­le­ment parce que EPN a été “élu” à tra­vers une élection frau­du­leuse en juillet der­nier, mais parce que son arri­vée à la Présidence du Mexique est la goutte d’eau qui fait débor­der le vase.

La répres­sion mas­sive et conti­nue, la mili­ta­ri­sa­tion du pays, la cor­rup­tion géné­rale entre narcos, poli­ti­ques et mili­tai­res qui n’est même plus cachée, l’insé­cu­rité ambiante qui insi­nue la peur et la méfiance et qui empê­che toute prise de cons­cience. La dic­ta­ture du consu­mé­risme qui asser­vit la popu­la­tion et la pro­pa­gande média­ti­que qui sou­tient tout ca.

Le samedi au matin, je suis donc allée devant le Congrès où avait lieu la pas­sa­tion de pou­voir. A 8h, je sors du métro, les ven­deurs ambu­lants sont là, comme tou­jours, comme s’il ne se pas­sait rien. Une fois dans la rue, je me rends compte de l’ampleur de la situa­tion. Un mur pro­vi­soire de métal a été dressé pour empê­cher tout accès au Congrès.

Des mil­liers de poli­ciers fédé­raux sont postés face aux mani­fes­tants, de chaque côté du mur. Les mani­fes­ta­tions ont com­mencé depuis 4h du matin et à 8h, les affron­te­ments durent depuis quel­ques heures déjà. D’où je me trouve, il m’est impos­si­ble de rejoin­dre la foule qui mani­feste. Des poli­ciers fédé­raux sont postés de tous les côtés, cer­tains sont sur un pont, et poin­tent notre groupe avec le viseur des armes à balle en caou­tchouc. Le temps pas­sant, la situa­tion devient de plus en plus tendue.

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