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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 17:13

 

http://souriez.info/local/cache-vignettes/L280xH124/arton363-a9452.jpg


Suite à la répression du 15 janvier à Tours, témoignages et communiqués pleuvent sur la boite du C.L.A.P33

Voir ici :
http://0z.fr/Kh0bH

Et là :
http://0z.fr/BdXPp

Et maintenant ce témoignage transmis par le Codedo
http://codedo.blogspot.com/

J'ai été interpellé samedi 15 janvier, à 16h35 sur la place Jean Jaurès, en tentant d'échapper à une charge policière. Deux flics infiltrés dans la manif m'ont mis à terre, puis donné un coup de matraque sur la cuisse droite. (j'ai appris pendant ma garde à vue qu'ils étaient de la BAC de Rouen, détachés spécialement pour l'occasion). Un garçon de 20 ans portant un autocollant NPA est interpellé en même temps que moi. Nous sommes immediatement conduits au commissariat, où l'on nous signifie notre garde à vue.

Au bout de peut-être dix minutes, nous sommes interrogé, par deux personnes differentes, dans le même bureau. On nous accuse tous les deux d'avoir lancé des pavés sur les CRS. Si l'autre reconnait immediatement avoir lancé une canette de bière, je nie catégoriquement les faits : je n'ai rien lancé en direction de qui que ce soit. Pendant qu'une employée de police prend ma déposition, celle chargée d'auditioner l'autre garçon lance des commentaires dans ma direction: "je ne vous crois pas monsieur ; faute avouée est à moitié pardonnée; vous pouvez sortir d'ici rapidemment si vous vous montrez raisonable, etc.".

A la fin, mon interlocutrice me dit que j'ai le droit de voir un avocat et un médecin,  mais elle me le déconseille:  "c'est une perte de temps, ça ne changera rien et ne fera qu'allonger votre temps ici". Je décline pour le médecin mais accepte de voir un avocat. J'ai sur le bras le numéro de 2 avocats recommandés par la "legal team", mais je n'ai pas le reflexe de le dire, et on m'assigne donc un avocat commis d'office.

Je retourne en cellule. Seul au départ, je vois défiler 2 autres personnes en lien avec la manif : un cénétiste vendéen, qui sera relaché au bout de quelques heures, et un tourangeau souffrant visiblement de troubles psychiatriques (il me confie avoir un dossier "long comme le bras" à la police, et un autre de taille comparable à l'HP). Il partira au bout d'une dizaines d'heures, sans que je sache s'il a été liberé ou transferé dans une autre structure.

Il y aura beacoup de passage et d'agitation tout au long de la soirée. A un moment, j'entend un policier dire que toutes les cellules de garde à vue sont pleines (nous sommes alors 3 dans la mienne), et qu'il s'agit de faire de la place. La plupart partiront en effet dans les heures suivantes. L'attitude des flics est correcte, exceptée pour deux-trois d'entre eux, que le cénétiste reconnait comme étant les membres de la BAC qui l'ont arreté, et qui se comportent en cow-boys ("Toi, debout ! Viens ici ! Ton nom, ton adresse !", etc).

Je rencontre ensuite l'avocate commise d'office. Comme elle n'a pour l'instant pas accès au dossier, elle ne peut pas faire grand'chose. Elle me conseille néanmoins de demander à voir un médecin pour faire constater le bleu à ma cuisse droite, consécutif au coup de matraque. Elle part en me disant de ne pas m'inquieter et que je serais bientôt dehors.

Aprés un bref retour en cellule, on me crée une fiche (photo, empreintes digitales, mais pas de prelevement ADN). Je suis desormais "connu des services de police".

Vers la fin de ma première tranche de 24 heures de garde à vue, un avocat (Maitre Esmel, l'un de ceux recommandé spar la "legal team"), contacté par des camarades, vient me voir. Nous nous entretenons brievement. Lui aussi pense que je vais bientôt sortir. Il me dit qu'il va se renseigner sur mon cas auprés du parquet, puis qu'il repassera me voir dans la soirée, si du moins je suis encore au poste à ce moment. Je n'aurais plus de nouvelles de lui.


Quelques heures plus tard, on m'annonce que ma garde à vue va être prolongée, et que je passerais devant le juge demain (lundi 17), dans la matinée ou en début d'aprés-midi. J'ai alors encore une fois la possibilité de voir un médecin et un avocat. J'accepte pour les deux.

Le médecin passe, je lui fait constater le bleu. Il en prend note en me disant que j'ai "dû le sentir passer". En revanche, Maitre Esmel est injoignable, et le commis d'office n'aura pas le temps de venir me voir avant mon transfet au tribunal.

Je suis ensuite emmené voir "l'enqueteur social", chargé de dresser un tableau de ma personalité qui sera ajouté au dossier. Je lui demande s'il travaille pour la justice ou pour la police. Réponse : aucun des deux, c'est un independant. Je décide donc de ne rien lui dire que je ne dirais pas à un flic. Lors du procès, j'apprendrais qu'il m'a décrit, aprés un entretien de 10 minutes, comme étant quelqu'un "d'idéaliste, convaincu et determiné". Il part en me disant que mon combat contre le FN est juste mais qu'il y a d'autres moyens, etc...

Au lendemain de ma seconde nuit en cellule, je suis de nouveau auditionné. Je persiste dans ma version des faits. Mon interlocutrice m'annonce que j'ai été "formellement reconnu" par les flics qui m'ont interpellé comme étant l'auteur d'un jet de pavé.
 
Vers 15h, on me fait signer mon PV de fin de garde à vue, puis je suis reconduit en cellule pour environ une heure, avant d'être transferé au tribunal. On me rend alors mes affaires, à l'exception de mon téléphone portable.

Devant le bureau de la substitut du procureur, je retrouve deux personnes arretées lors des émeutes, dont le garçon ayant été arreté avec moi. Lui et l'autre ayant reconnu leur culpabilité, ils se sont vu proposés une Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (quelques mois de sursis et des TIG) qu'ils ont tous les deux acceptés. Celui qui a été arreté avec moi m'apprend que les flics croyaient qu'on était de mèche et qu'ils ont essayé de lui faire reconaitre qu'on avait lancé des objets ensembles.

Vient mon tour d'être reçu par la substitut. L'ambiance est glaciale. Elle m'annonce que je suis accusé de "violences aggravées sur personnes dépositaires de l'autorité publique", ce qui est passible de 3 ans fermes. Elle coupe court à mes dénégations : j'ai, de toutes manières, été formellement reconnu par les policiers, donc le cas est clos.

 

Mon seul choix est donc de me montrer raisonable et de reconaitre les faits. Je ne change pas ma version d'un iota, et argumente que l'on peut consulter les bandes d'enregistrement des cameras de videosurveillance de la place Jean Jaurès. Elle me dit que cela a déjà été envisagé, mais "qu'aucun de ces enregistrement n'est exploitable". Je sors de son bureau avec le moral dans les chaussettes, car si c'est juste ma parole contre celle des flics, la situation est critique... Heureusement, l'un des policier m'annonce qu'un "comité de soutien" est dans la salle pour moi, ce qui est quand même un reconfort.

Je rencontre l'avocat commis d'office quelques heures avant de passer en jugement. Je lui fait part de mon intention de demander un délai pour préparer ma défense, et notamment de demander au tribunal de consulter les bandes de vidéosurveillance. Sa réponse : c'est une mauvaise idée, cela nécéssiterait une expertise couteuse et le tribunal, disposant déjà de la parole d'un flic, n'allait pas s'embeter à aller chercher plus loin. Il faut mieux passer aujourd'hui, car je n'aurais pas d'éléments nouveaux à présenter dans quelques mois, ce qui risque d'aggraver mon cas. Je décide de suivre son avis.

La comparution devant la cour sera brève, moins d'une demi-heure. Le procureur veut montrer que je suis venu pour me castagner avec les flics ("Quand une manifestation commence à dégénerer, une personne normale quitte les lieux, vous ne l'avez pas fait, donc..." ; "Que pensez-vous des Black Blocs ?", "Faisiez-vous parti d'un groupe de manifestants ?"...). L'avocat rappelle que la déposition du flic qui m'accuse a été faite 24h aprés les faits, et non immediatement aprés, et que des incoherences s'y trouvent (ex : je suis décrit comme étant "porteur d'un haut noir", ce qui est exact, à ceci prés que ce haut était difficilement visible puisque je portais un blouson marron par dessus).

 

Le proc réclame finalement la même peine que pour les deux autres : 2 mois de sursis et 100 heures de TIG.


Au déliberé, la présidente dit qu'il lui faut plus d'élements pour juger l'affaire, et repousse le jugement à une nouvelle audience, le 24 fevrier. En attendant, j'ai l'interdiction de manifester.

A la sortie du tribinal, je suis accueilli par une délégation de la "legal team", qui se demène depuis samedi soir pour savoir combien de personnes ont été arretées et où en sont leurs procédures respectives. Ils m'annoncent avoir d'or et déjà lancé un appel à témoin au sujet de mon interpelation, et être en relation avec plusieurs militants ayant filmé ou photogrphié la manif pour me disculper. Je leur en suit extremement reconaissant.


Pour l'instant, affaire à, suivre...

Juste quelques remarques au sujet de tout ça : j'ai pris conscience que si j'avais une certaine connaissance théorique de ce qu'il convient de faire et de ne pas faire en GAV, celle-ci n'a pas vraiment fait le poids contre la grosse pressions des flics et mon ignorance du déroulement pratique des faits.

J'ai accepté un avocat commis d'office, j'ai initialement décliné l'offre de voir un médecin, j'ai accepté la comparution immediate... Un effort de formation dans le parti est à faire à ce sujet !

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