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L'AVOCATE YOLANDA MOLINA VICTIME DE PRESSIONS DE LA PART DES "AUTORITES ESPAGNOLES"
Le 3 novembre dernier, l'avocate Yolanda Molina a été abordée dans une rue de Bayonne par un homme qui s'est présenté comme venant de la part des "autorités espagnoles" et lui a demandé de collaborer secrètement avec elles. Ils lui ont donné un mois pour répondre.
Nous rappelons le cas de Juan-Mari Mujika enlevé en décembre 2008 pendant quelques heures par des agents s'étant présentés comme des policiers français mais qui ne s'exprimaient qu'en espagnol et qui l'avaient menacé pour qu'il collabore avec eux.
Comment ne pas penser également à Jon Anza, enlevé en avril 2009 et retrouvé onze mois plus tard pourrissant dans une morgue toulousaine, dont nous sommes intimement convaincus qu'il a été enlevé et séquestré par les forces de sécurité espagnoles avec la protection bienveillante des autorités françaises qui ont aidé à cacher son corps durant tout ce temps.
Par ailleurs, plusieurs cas de ce type ont été dénoncés ces deux dernières années en Hego Euskal Herria par des militants, souvent anciens prisonniers politiques, ayant été victimes de chantage, pressions, menaces et parfois de tortures physiques.
Ce nouveau cas est extrêmement grave et représente pour nous une nouvelle preuve de la présence d'agents espagnols sur le territoire de l'Etat français se permettant pressions, menaces et chantage en toute impunité.
Ces activités menées hors de tout cadre légal, ne sont possibles de ce côté des Pyrénées que parce qu'elles sont cautionnées, encadrées et protégées par les autorités françaises. Nous dénonçons ces pressions comme un nouvel acte de guerre sale, permis par la collaboration tant glorifiée des deux Etats.
Nous exprimons tout notre soutien à Yolanda. Nous exigeons la fin du harcèlement des citoyens basques et le départ immédiat de toutes les sortes de tortionnaires d'Euskal Herria.
Euskal Herria, le 26 novembre 2010
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Des pressions sur une avocate bayonnaise provoquent le tollé chez les avocats
Le 3 novembre dernier un homme se présentant comme représentant les «autorités espa-gnoles» a abordé à Bayonne une avocate qui défend de nombreux militants basques et tenté de l'intimider. Le Conseil de l'Ordre du barreau de Bayonne, le Syndicat des avocats de France et l'Union des jeunes avocats ont condamné les agissements dont a été victime Me Yolanda Molina.
Dans son communiqué le Syndicat des avocats de France (SAF), dont est membre l'avocate, explique : «Le 3 novembre dernier, alors qu'elle se rendait seule à son véhicule, elle aété abordée par un homme, qui a surgi derrière elle, s'est présenté comme venant de la part des autorités espagnoles, puis lui a demandé de façon directive de faire l'intermédiaire entre l'un de ses clients, détenu à Paris, et lesdites autorités». Le communiqué ajoute que l'homme a fait entendre à l'avocate «qu'il pouvait se rendre à son cabinet, et la recontacter à tout moment, en tout lieu, et de quelque manière que ce soit.»
Le Saf s'insurge contre ce «type de procédés destiné à déstabiliser la défense, place notre consoeur en situation de danger et porte atteinte aux règles de son exercice professionnel.»
L'avocate a confirmé les faits affirmant que l'homme s'était présenté comme venant de la part du «gouvernement espa-gnol». Il lui aurait remis un mail, «jeand1982@yahoo.fr», pour communiquer avec «eux» et lui aurait fixé un délai d'un mois pour répondre. Ce qui signifie que le délai expire ce vendredi.
L'homme aurait également affirmé à l'avocate que nous étions «en temps de paix» avant de faire pression sur elle pour qu'elle accepte d'exercer comme «intermédiaire» avec son client.
Surveillée et suivie
L'avocate estime «que de toute évidence» elle était «surveillée et suivie de façon à pouvoir [l'] aborder [...] quand [elle] était seule et dans un lieu peu fréquenté.» Pour elle, «l'homme qui a refusé de s'identifier» a voulu l'«intimider et [lui] imposer une mission contraire à [son] rôle d'avocate et aux règles de la profession.»
La section du barreau de Bayonne de l'Union des jeunes avocats a également réagi, tenant à condamner «ces graves agissements qui portent atteinte au principe de libre exercice de la profession d'avocat et à son indépendance.»
Quant au Conseil de l'Ordre, il entend «rappeler solennellement que nul, quel qu'il soit, ne peut attenter au libre exercice de la profession d'avocat par quelque moyen que ce soit.» En outre, le Conseil «condamne fermement de tels agissements et assure Maître Yolanda Molina-Ugarte de son entier soutien.»
Giuliano CAVATERRA
Le Jourmanl du Pays Basque - 01/12/2010