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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 10:42


L'étudiante, après son "lynchage"

Le 8 mai 2016

Charlotte Victoire, 26 ans, étudiante aux Beaux-Arts à Paris, était place de la République le 28 avril, là où se trouve le mouvement Nuit debout. Ses blessures lui valent 15 jours d’ITT. Lundi, elle a porté plainte pour violences policières.

"Ce jeudi 28 avril, l'ambiance est joyeuse et festive : il y a un concert, des enfants… Je suis avec mes amis des Beaux-Arts, là où se construit une cabane. L'arrêté nous permet de rester jusqu'à minuit.

Mais dès 22h30, la place est cernée par des CRS.

Vers 23h30, des lacrymos sont tirées.

Du fond de la place, les CRS font la voiture-balai à coups de grenades de désencerclement.

Certains attrapent des gens un par un, les frappent. On panique. Un fumigène tombe tout près. Je me rabats vers la zone où se tiennent les AG.

Je suis loin du terre-plein, quand une charge de CRS provoque un mouvement de foule. J'arrive à m'extirper.

Derrière, un ami a le crâne en sang.

"Une voix dit : 'Les gars, on va faire ça proprement, on est filmés de partout.'"

Je remonte l'avenue de la République.

À chaque coin, ça crie : "Pas par ici !"

Dans la panique, j'accélère, même si je n'ai rien à me reprocher.

Au carrefour de Richard-Lenoir, une haie de gyrophares, de CRS et de policiers bloque tout. Des gens courent. Je ralentis. Je ne fuis pas.

Des CRS hurlent de se mettre au sol.

L'un me pousse. Je suis docile : je m'allonge sur le dos. "À terre !" J'y suis…

Sans sommation, il m'assène cinq ou six coups de matraque sur les jambes, avec de l'élan. Un autre sur ma main, placée devant mon visage.

"Sur le dos ! Sur le ventre ! Les mains dans le dos ! Sur la tête !" J'obéis. Nous sommes quatre allongés.

Une voix dit : "Les gars, on va faire ça proprement, on est filmés de partout."

Des journalistes de Taranis News filment la scène, choqués.

"Le policier me dit de crier un bon coup, tire sur mon doigt et le remet à peu près"

Les CRS semblent paumés. Que faire après ce coup de pression ?

Ils nous menottent avec un serre-flex.

Ma main droite ne réagit plus bien. Ils m'assoient dos au mur. Ils arrachent mon bonnet et réalisent que je suis une femme…

Ils me demandent d'enlever mon sac à dos pour fouiller. Je réponds : "OK, mais je crois que vous m'avez cassé la main." Un gradé dit : "On va voir ça." Il ôte le serre-flex. Mon doigt fait un angle droit. Je le sens embarrassé.

Dans mon sac, rien, à part mes outils de travail, une caméra et un appareil photo. Il me propose de me replacer le doigt. Difficile de lui faire confiance… et aussi de refuser. Il me dit de crier un bon coup, tire sur mon doigt et le remet à peu près.

Enfin, ils me libèrent.

Aux urgences de Lariboisière, vers 3 heures, le médecin opère une "réduction" sur ma fracture, entre le métacarpien et la phalange. J'ai un plâtre pour six semaines. Sur mes cuisses, d'énormes hématomes. Les traces de matraque sont visibles.

"Je n'avais jamais éprouvé cette violence de guerre dans mon corps"

Très vite, un mot me vient : lynchage. Je vais porter plainte. J'ai conscience que l'impunité des violences policières décourage la plupart des victimes, surtout si elles sont de banlieue, noires, arabes ou avec un casier…

Certaine de prouver mon innocence avec les vidéos, je veux profiter de mon statut pour dénoncer ces faits que d'autres vivent souvent.

Lundi, à l'IGPN, le policier qui me reçoit est calme, doux, précis, bien intentionné. Plus je raconte, plus je le sens choqué. Je sors au bout de trois heures. Ils vont enquêter, me disent-ils.

Mardi, le photographe a témoigné.

Je sais que les plaintes sont souvent classées mais je remuerai ciel et terre. Je n'avais jamais éprouvé cette violence de guerre dans mon corps. Mes blessures sont ostensibles. Aux urgences médico-légales, on m'a mis 15 jours d'ITT.

Mais ce soir-là tous mes amis ont pris des coups ou été gazés. Or plus les policiers sont violents, plus ils nous radicalisent dans l'union."

Source :
http://www.lejdd.fr/Societe/Charlotte-26-ans-a-Nuit-debout-Sans-sommation-il-m-assene-cinq-ou-six-coups-de-matraque-784505

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 10:15

Depuis Paris Luttes Info le 17 juin 2016

48h après la manif du 14, les images sont toujours bien présentes. Relayées sur les réseaux sociaux mais aussi en boucle dans ma tête. Enfin pas toutes, parce qu’après avoir reçu un coup de matraque sur le crâne, j’ai perdu connaissance. Alors forcément, il y a comme un léger voile, une brume qui se dissipe au fur et à mesure que les témoignages arrivent.

Ce dont je me souviens me laisse encore un goût de sang dans la bouche avec des arômes de rage et de larmes salées qui mettront du temps à sécher.

Je revois ce gars que je ne connais pas, que je n’ai jamais vu mais qui, instinctivement, humainement devient un camarade. Il gît à même le sol. Un trou béant dans le dos.

Suffisamment béant pour se dire que là, quelque chose de terrible vient de se produire. Nous sommes quelques unes et quelques uns à le rejoindre, l’estomac noué en nœud de marin. Nous crions. "Médics ! Médics !".

Ceux-là, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, je les prendrais bien dans mes bras, toutes et tous, les unes après les uns et même les autres si je le pouvais.

On se laisse guider par les ordres donnés. Des ordres justes. Pas des ordres criminels qui permettent de telles blessures. Des ordres qui vont dans le sens de la vie d’un gars, qui nous parait mort, assassiné par la police.

On me demande de faire un point de compression. Je m’exécute. Si j’avais été devant un écran, j’aurais sans doute tourné la tête pour ne pas regarder. Mais là, non. C’est Bizarre. Cette envie commune de lui donner les premiers soins est bien plus forte que la peur qui nous pétrifie sur place.

Nos gestes sont coordonnés, peut-être pas au millimètre près, mais ils s’harmonisent les uns avec les autres.

Au-dessus de nous, ça se resserre et ça piétine.

Je lève la tête et je les vois. Ils arrivent en nombre, droit devant le bouclier qui s’était formé autour de nous. Filles et garçons se tiennent par la main. Courageusement et fermement. Ils préviennent. "Y a un blessé grave, là !".

Mais ceux que j’ai vu arriver en nombre s’en foutent. Ils ne sont pas la pour ça. Ils ont des cibles devant leurs yeux et ils les choisissent, impunément. Je me relève, cédant ma place à un autre. Je prends place dans le bouclier.

Je croise le regard de l’un deux. Je lui montre la personne qui est au sol en insistant sur le fait que oui, là, c’est chaud.

Et puis soudainement, tout le monde s’est tu. Plus un bruit.

J’ai senti un truc chaud couler le long de mon visage et j’ai vu le sol se rapprocher à une vitesse grand v avant de fermer les yeux pour les ouvrir quelques minutes plus tard.

Il y a des gens au-dessus de moi. Des gens qui me regardent, des gens qui me parlent et qui s’activent à me mettre des compresses sur la tête.

Je ne sais pas où je suis ni ce que je fais par terre.

J’essaye de répondre aux questions que l’on me pose mais les mots ne veulent pas sortir. Une lacrymo tombe, pas très loin. Suffisamment proche pour me couper la respiration.

On me met un masque sur la bouche, on me protège, on m’entoure.

C’était sans doute toi, toi et toi aussi.

Des visages inconnus et pourtant si bienveillants.

Je reviens à moi avec le son qui va avec. Le bruit est assourdissant. Des cris de rage, de désespoir. Et des ordres donnés. Les mêmes ordres justes que je recevais je ne sais plus trop combien de temps avant.

Ça m’a paru interminable, conscient du danger autour de moi mais en sécurité grâce à ce petit groupe qui faisait bloc pour me sortir de là.

Je m’en suis sorti avec un trauma crânien et quelques agrafes. Mais j’en suis sorti avant tout grandi. Et infiniment reconnaissant. Car ce qu’il faut retenir dans tout cela, c’est Vous.

Vous, ces inconnu(e)s, que l’on ne voit pas, que l’on ne montre pas parce que c’est plus vendeur de montrer des types qui cassent des vitres que de montrer des gens qui peuvent sauver une vie.

Vous qui, sans sourciller, bravez le danger pour porter secours à la première ou au premier venu qui en aurait besoin.

Vous, les street-medics, les camarades, les anonymes, les concerné(e)s.

Vous, qui ne faites qu’un pour faire bloc pour un seul.

Merci.
Merci d’avoir été là.

N’abandonnons pas.

Gaël

Source :
http://paris-luttes.info/ce-qu-il-faut-retenir-dans-tout-6178

***
D'autres témoignages
Retours sur la manifestation nationale du 14 juin contre la loi Travail à Paris
http://paris-luttes.info/mardi-14-juin-manifestation-6129

Témoignage d’un Lyonnais blessé à Paris le 14 juin : les grenades peinent à entamer ma détermination
http://rebellyon.info/Temoignage-d-un-lyonnais-blesse-a-Paris-16667

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 10:05

Depuis Les Inrockuptibles le 9 juin 2016

Dans une vidéo publiée par Streetpress, Marco, Théo, Mariam et Aurélien racontent la journée de manifestation du 17 mars dernier.

Des étudiants de l’université de Tolbiac s’étaient faits charger par des CRS qui tentaient de les expulser d’un amphithéâtre. C’est le directeur de l’établissement qui avait demandé aux forces de l’ordre d’intervenir.

Un retour en images sur les débordements de plus en plus nombreux en marge des manifestations contre la loi travail. Bras dans le plâtre, incapacités temporaires de travail (ITT)…

Les manifestants témoignent des violences de la police lors de l’évacuation.

Deux d’entre eux ont été mis en examen et sous contrôle judiciaire, ils devraient faire appel de ces décisions.

Source :
http://www.lesinrocks.com/inrocks.tv/etudiants-de-tolbiac-temoignent-violences-policieres/

Complément d'info
Quand Valls envoie ses CRS SS : fin de manifestation ensanglantée à Tolbiac !
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-valls-envoie-ces-crs-ss-fin-179005

L'intervention musclée de la police à la fac de Tolbiac à Paris, mobilisée contre la loi travail
http://www.huffingtonpost.fr/2016/03/18/video-tolbiac-manifestation-paris-images-police-loi-travail_n_9495910.html

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15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 11:21

Le 11 mai 2016

Attentats, état d’urgence, manifestations contre la loi travail… Un CRS raconte son ras-le-bol après un an et demi d’opérations de maintien de l’ordre.

"J’ai de la chance, j’habite près d’une grande forêt." Vissé sur son canapé, Pascal (le prénom a été modifié), la quarantaine, une taille de géant, se fige un court instant. Puis confesse : "J’y vais souvent me promener en famille. Ça permet d’évacuer le stress, de retrouver un peu de calme."

Dans une vitrine à côté de lui, des médailles disposées en évidence encerclent un fanion rouge sur lequel est inscrite la devise des CRS : "Servir". De préférence sans discuter.

Lui, a décidé de sortir un peu du bois. Comme un besoin de vider son sac pour éviter l’ulcère. Avec une condition : garder l’anonymat. Le gradé doit bientôt prendre du galon, il ne veut pas prendre le risque d’une sanction disciplinaire.

Depuis janvier 2015, il est en première ligne.

Du renforcement du plan vigipirate, après les attentats de janvier, à la mise en place de l’état d’urgence après ceux de novembre, en passant par les mouvements sociaux contre la loi El Khomri… Un an et demi d’opérations de maintien de l’ordre et aujourd’hui un énorme ras-le-bol. Pas contre la "haine anti-flic", comme le scandent certains syndicats de police qui appellent à la mobilisation le 18 mai. Mais contre les donneurs d’ordre.

Depuis le début des conflits autour de la loi Travail, il les accuse de jouer avec le feu.

Alors que le gouvernement a dégainé mardi l’article 49.3 pour passer en force son texte et que de nouvelles journées de mobilisations sont attendues partout en France, Pascal confie ses inquiétudes au JDD.

Et, révèle en filigrane, un sentiment de défiance de plus en plus croissant dans les rangs des forces de l’ordre.

"Du ni fait ni à faire"

Il en est persuadé : de nombreux débordements auraient pu être évités depuis deux mois. Aussi bien la casse que les blessés côté policiers… Et les violences sur des civils, même si lui préfère le terme de "dommages collatéraux". Comme lors du 1er-Mai, où les ordres ont été donnés de couper le cortège en cours de route pour isoler un groupe de casseurs.

Dans le cortège saucissonné, bon nombre de manifestants se sont retrouvés pris au piège sous les gaz lacrymogènes. "Du ni fait ni à faire", tranche le CRS.

D’autant que certaines bandes pourraient être interpellées bien avant.

Comme pendant la manifestation du 9 avril.

Ce jour-là, son équipe est en faction à proximité de la place de la République, où un cortège de manifestants doit prendre le départ vers la place de la Nation.

Vers 13h30, il reçoit un appel. Un groupe cagoulé s’apprête à prendre la tête du cortège. "On les connaît bien, ce sont des ultras connus des services de renseignement", précise le CRS.

Encore maintenant, il enrage de la gestion des événements : "On avait un signalement précis. On s’est dit qu’on n’allait pas les laisser passer… On n’a jamais reçu l’ordre”, rapporte-t-il.

"Au lieu de ça, on les a laissés progresser tranquillement. Ce jour-là, un collègue officier a été blessé gravement à la jambe par un tir de mortier."

"On interpelle juste pour les images du 20 heures"

Un scénario qui se répète au fil des manifs. "Ces gars-là sont entre 200 et 300 maximum", fulmine le gradé. "Il suffirait de les interpeller avant le départ des cortèges, pas la peine d’être un grand tacticien pour comprendre ça", souffle-t-il.

Blasé, il compare la situation avec les forces de l’ordre allemandes qui, le 30 avril, ont procédé à près de 400 arrestations en marge d’un rassemblement du parti populiste AfD.

Une opération qu’il juge impossible actuellement en France faute de courage politique. "Ici, on interpelle juste pour les images du 20 Heures, pour faire croire qu’il y a de la fermeté de la part du gouvernement."

Une situation qu’il interprète comme une volonté de pourrir le mouvement. "Une manifestation qui se passe bien, on parle du fond. Quand vous avez des casseurs, on se focalise sur les violences et les vitres cassées."

Et de s’interroger : "Est-ce que le gouvernement est assez vicieux pour faire ça ?" Une question à laquelle il se gardera de répondre.

"On était comme des sauveurs"

Ce qu’il sait en revanche c’est qu’à ce rythme, la situation peut vite devenir très inconfortable.

Dans son propre entourage, des voix l’interpellent. "Certains ne comprennent plus ce que je fais", lâche-t-il, désabusé. Avant de reconnaître : "J’ai l’impression d’être devenu un pion politique."

Un virage à 180 degrés par rapport à l’après Charlie et aux scènes de communion du 11-Janvier.

"Les gens avaient oublié ce que ça pouvait être un attentat d’ampleur. Face à la peur, on était comme des sauveurs", se rappelle le CRS.

Un état de grâce limité. "Assez vite, tout le monde est retourné dans son train-train. Il fallait être naïf pour croire que ça allait durer."

Selon lui, l’image protectrice a commencé à s’écorner avec la seconde vague d’attentats de novembre. Un électrochoc sans 11-Janvier. "A ce moment, j’ai senti un basculement dans la tête des gens", avance le fonctionnaire de police. "Ils se sont rendus compte qu’on ne pouvait pas tout empêcher. On aura beau s’entraîner, on ne peut pas leur dire : "Dormez sur vos deux oreilles." L’incertitude s’est installée." Voire plus chez certains ?

"Tout le monde déteste la police"

A ses yeux, la défiance est une part inhérente du métier. "On provoquera toujours du rejet chez certains, c’est comme la pluie et le beau temps", phosphore le CRS.

Mais avec le climat sécuritaire de l’état d’urgence, l’opposition donne l’impression d’être montée d’un cran.

Dans les cortèges, le slogan d’hier "CRS avec nous" a laissé place au refrain "Tout le monde déteste la police".

Rien de bien nouveau, nuance le gradé, qui reste prudent sur la thèse d’une banalisation de la "haine anti-flic". "En Mai 68 c’était 'CRS = SS'. Les slogans, ça va, ça vient… jusqu’au prochain attentat", résume-t-il froidement.

"Mais pour les nouvelles recrues, c’est différent", prévient Pascal. "Ils arrivent dans un climat explosif sans forcément voir le bout du tunnel. Ils me demandent : 'C’est ça être CRS ?'"

Sans compter la fatigue. Un an et demi après Charlie, elle n’a jamais été aussi grande. Lui assure tenir le coup mais averti : "J’ai des jeunes collègues qui ont déjà demandé leur mutation."

Et la menace est bien présente.

Dans moins d’un mois débute l’Euro 2016. "On se prépare comme jamais auparavant", glisse le gradé les yeux dans le vide.

Source :
http://www.lejdd.fr/Societe/Un-CRS-temoigne-J-ai-l-impression-d-etre-devenu-un-pion-politique-784991

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12 juin 2016 7 12 /06 /juin /2016 09:11

Le 8 juin 2016

Le porte-parole des pompiers dans la capitale raconte l'évacuation de Romain, le 26 mai, et la soudaine dégradation de son état de santé.

C’est un témoignage inédit qui éclaire les circonstances dans lesquelles Romain D., 28 ans, a été blessé le 26 mai dernier, près du cours de Vincennes à Paris, après une manifestation contre le projet de loi travail.

Gabriel Plus, porte-parole des pompiers de Paris, décrit l’intervention de ses hommes et la dégradation soudaine de l’état de santé de Romain.

Ce dernier, vraisemblablement blessé par une grenade de désencerclement utilisée par un fonctionnaire de la compagnie d’intervention de la préfecture de police de Paris, est désormais conscient, mais pourrait subir d’importantes séquelles.

Romain D. s’est en outre joint à la plainte contre X déposée par sa famille.

Gabriel Plus, quant à lui, raconte la scène.

« On est appelés en fin d’après-midi pour intervenir auprès d’un jeune homme blessé. Il est recueilli dans un état stable, il est conscient et on le fait monter dans le véhicule des pompiers.

Le premier rapport, à 19h25, fait état de secours apportés à un homme dans un état léger, mais qui peut évoluer.

On décide de lui apporter les premiers soins à l’intérieur du véhicule, pour le stabiliser, évaluer la gravité de ses blessures afin de l’évacuer vers le bon hôpital.

Mais au bout de dix minutes, le blessé est pris de convulsions.

Le rapport explique ensuite qu’il s’agit d’un homme épileptique qui fait une crise déclenchée par le dégagement de gaz lacrymogènes [quelques minutes auparavant, alors que Romain gisait au sol, les forces de l’ordre ont lancé des gaz autour du lieu de l’attroupement, ndlr].

C’est très clair : des lacrymogènes ont un effet néfaste sur un homme blessé (1).

« Nos deux secouristes à l’intérieur du véhicule se retrouvent débordés. Une crise d’épilepsie, c’est violent : il faut être costaud pour maintenir la personne, qui peut se blesser si elle ne contrôle plus ses nerfs.

C’est pourquoi les secouristes ont appelé deux gendarmes mobiles à l’intérieur du véhicule pour les aider à maintenir les jambes du blessé. Il ne s’agissait que de cela. Cela nous a permis de le calmer et de lui refaire son pansement à la tête.

Après cette intervention, le blessé avait retrouvé ses esprits, mais il était épuisé, quasiment endormi.

On a ensuite demandé le concours de l’ambulance de réanimation qui se trouvait sur place lorsqu’il a perdu connaissance. Il a été décidé de l’évacuer vers l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière avec une escorte.

A 19h48, le rapport des pompiers fait état d’une urgence absolue. »

(1) Mise à jour 15h50: Gabriel Plus a tenu à apporter cette précision en milieu d'après-midi :

« Le rapport d'intervention fait apparaître que les convulsions du blessé sont similaires à une crise d'épilepsie et c'est pour cette raison que les pompiers font appel aux gendarmes pour les aider à le maintenir. On peut supposer qu'il y a un lien entre le lancer de gaz lacrymogènes et ces convulsions. Ce qui est évident, c'est que de tels gaz ont un effet néfaste sur un homme blessé.»

Source :
http://www.liberation.fr/france/2016/06/08/manifestant-blesse-a-paris-le-temoignage-inedit-des-pompiers_1458098

Ce qu'en dit l'avocat des policiers :

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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 10:51


Photo - Jonathan Konitz

Le 28 mai 2016

Nous avons retrouvé l'homme qui s'est présenté, nu devant les policiers, à Caen, lors des manifestations de jeudi. David*, père de famille, chorégraphe, a bien voulu nous expliquer le sens de son geste : faire baisser la tension avec la police, substituer une autre image que celle de la violence, rappeler l'humanité de ceux qui protestent contre loi Travail. Témoignage.

Le 26 mai dernier, vers midi et demi, je me suis interposé, nu, entre la brigade de CRS "1b" et les quelques 500 manifestants refoulés le long de l’Orne, à Caen.

Cet acte, je ne l’avais pas prémédité. Ce fut une décision de combat, prise sur l’instant, mais nourrie d’une série de réflexions. Sur le coup, elle m’a paru évidente.

Pas de casseurs, pas de dégradations

Deux camps se faisaient face. D’un côté, des hommes et femmes casqués, bottés, recouverts de kevlar de plexi et d’acier, la matraque à la main, tendus, lance grenade braqué, visière abaissée, bloquant l'accès au pont, accompagnés de monsieur Papineau (le directeur de la police du Calvados, ndlr) qui nous sommait de déguerpir dans son mégaphone.

De l’autre, 500 manifestants, poursuivant leur marche au-delà de l'itinéraire prévu, venus défendre leur démocratie : une fanfare de percussion, des ouvriers, employés, chômeurs dont une trentaine de jeunes, préparés à subir l’affrontement, l’attendant sans doute ou l’espérant peut-être, foulards sur le visage pour se protéger des gaz. Pas de casque, pas de manches de pioches.

Exaltés, en colère, mais calmes.

Ces mêmes jeunes qui avaient entamé un "le peuple hait la police !" un peu plus tôt mais qui s’étaient immédiatement arrêtés quand le percussionniste en chef les avait menacé d’arrêter de jouer s’ils ne changeaient pas de slogan.

Cette scène, je l’ai déjà vécue d’innombrables fois depuis 1986, date de ma première manifestation ; la plupart du temps, elle se termine sans heurts. Mais cette année 2016, elle s’achève systématiquement dans la violence, les gazages, les matraquages, et les interpellations de la BAC.

Et pourtant, à Caen, pas de casseurs, pas de dégradations… Mais des interventions policières systématiques, violentes et dénuées de légitimité.

Une autre image que celle de la violence

Alors comment faire baisser la tension ? En substituant une autre image que celle de la violence.

Depuis des semaines, les seules images véhiculées et mises en avant par la plupart des médias sont celles de violences. Comme s’il fallait cacher le fond de l’affaire : les raisons pour lesquelles les hommes et les femmes de ce pays descendent dans la rue. Comme si la seule actualité de ce mouvement, c’était la peur des casseurs, la peur de manquer de carburant, la peur que l’économie française vacille…

La peur. Qu’est-ce qui peut faire moins peur qu’un homme nu ? Un homme simple, avec son corps qui, sans les avoir portés, a eu quatre enfants, a travaillé, s’est fatigué et blessé au contact de la vie, s’est usé au bénéfice d’autres.

Le corps lambda d’un citoyen lambda. Un de ces corps que les matraques policières frappent pour créer la peur ; que l’on maltraite pour en extirper les idées. Un de ces millions de corps dont on voudrait faire du bétail à consommer, une chair à bosser, qu’on voudrait essorer et abandonner au gré des besoins économiques.

Alors oui, nu. J’ai laissé mon sac, mes chaussures et vêtements à des camarades venus comme moi de leur campagne manifester leur révolte et je me suis avancé vers le cordon d'hommes en armes. Nu face aux casques et gilets pare-balles, nu face aux puissants, aux cyniques, nu devant et avec mes camarades de lutte.

Mon corps est mon outil de travail

Je suis danseur et chorégraphe. Mon corps est mon outil de travail, un outil d'expression que j'ai l'habitude d'exposer. C'est avec lui et au travers de celui de mes danseurs que je crée et milite. Ce corps, une fois encore, je l'ai mis en scène, au service de la cause que nous défendions.

On me demande si j'ai ressenti de la peur, de la pudeur. Curieusement, non, ni l'un ni l'autre. Mais j'ai éprouvé très nettement le ridicule de la situation : le ridicule des ces guerriers harnachés pour la guerre, prêts à être lâchés sur... un type à poil ?

Certains crient à la pornographie, s’insurgent que des enfants auraient pu apercevoir mon sexe. Je trouve moi que la pornographie est dans la chair déchirée par les matraques, les flash-balls et les grenades de désencerclement. La pornographie est dans la violence faite aux citoyens de ce pays dont on nie la dignité et l’intelligence.

Au fond, c’est bien ce qu’ils veulent non ? Nous foutre à poil ?

Alors nu, oui, mais… debout !
****
* David a choisi de rester anonyme pour sa "tranquilité professionnelle et familiale" – ce qu'il a fait est passible de poursuites –, et parce qu'il ne veut pas "que son geste éclipse l’engagement des gens qui, chaque semaine font grève ou manifestent avec courage pour préserver notre avenir à tous".

Source :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1520844-loi-travail-je-suis-le-nu-debout-de-caen-voici-pourquoi-je-me-suis-deshabille.html

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15 mai 2016 7 15 /05 /mai /2016 15:30

Le 14 avril 2016

Sandrine Lucain : Lettre ouverte à Monsieur Patrick Strzoda, Préfet d’Ille et Vilaine.

Nous ne sommes pas des casseurs et pourtant nous nous sommes fait casser !!!

Monsieur le Préfet,

J’ai 50 ans et je suis cadre du secteur privé. Si aujourd’hui, je prends la peine de vous écrire c’est que je ne peux pas rester muette face à l’extrême brutalité et la violence dont nous avons été victimes de la part des forces de police, ma famille et moi-même lors de la manifestation du 9 avril dernier sur Rennes.

Nous sommes des gens pacifiques mais déterminés à user de notre droit républicain et démocratique de dire haut et fort notre mécontentement face aux politiques ultra-libérales menées par notre gouvernement actuel et ceux qui l’ont précédés.

Nous étions donc dans la rue pour participer à la manifestation qui avait lieu ce samedi, comme je l’ai fait à maintes reprises depuis ma jeunesse lorsque cela me semblait justifié. Jamais jusque-là, je n’avais constaté une telle agressivité des forces de police chargées d’assurer la sécurité et l’ordre public.

Tout au long de la manifestation, nous avons reçu de leur part des jets de bombes lacrymogènes, sans raison apparentes puisque la foule défilait dans le calme.

Sachant que les jeunes s’échauffent facilement, comment ne pas entrevoir là une tentative intentionnelle de générer les débordements que vous dites craindre et vouloir éviter à tout prix ?

Et en effet, en début d’après-midi, nous nous sommes retrouvés place des Lices et j’ai pu constater que quelques esprits s’échauffaient (représentant une cinquantaine de manifestants sur les 2 000 que nous étions environ).

J’ai alors pris la décision de quitter la manifestation. C’est à ce moment que je me suis rendue compte que nous étions complètement cernés par les CRS et le temps que je comprenne ce qui se passait, nous étions chargés par les forces de police dans un déferlement de gaz lacrymogènes, d’injures et de coups de matraques !

Je n’avais encore jamais vu autant de haine s’abattre sur la population française.

Que vous donniez l’ordre de faire évacuer la place afin d’éviter que la manifestation ne dégénère en affrontement, je peux le comprendre mais la violence enragée avec laquelle le dispersement a été mené par vos agents est tout simplement injustifiable et inadmissible.

Dans un communiqué de presse fait à l’Indépendant du 4 avril dernier, vous affirmiez : "Je dispose des moyens policiers", a souligné le préfet, précisant leur avoir donné pour instruction de "réagir de manière adaptée et proportionnée". "Quand on dit qu'il y a des violences policières, je voudrais rappeler que les violences sont le fait de casseurs hostiles et agressifs".

J’ai reçu moi-même un coup de matraque dans le haut de la cuisse accompagné d’injures « tire-toi de la connasse ! » alors que je tentais de m’enfuir. Coup qui m’a laissé un énorme et douloureux hématome.

Une des jeunes amies de ma fille s’est fait également casser la clavicule par un coup de matraque.

Un autre ami de mes enfants s’est fait rouer de coups et interpeller alors qu’il tentait de fuir, coincé dans une impasse lorsque vos agents ont chargé.

C’était la première fois de sa vie qu’il participait à une manifestation…

J’ai également vu des crânes ouverts et des mains abîmées parmi les manifestants en panique et je tiens à signaler que la plupart des personnes que j’ai vues blessées étaient des femmes. Des casseuses ? Non, elles courent juste moins vite…

Des collègues m’ont également rapporté avoir été gazés sans raison apparente alors que la foule des manifestants défilait plut tôt dans la matinée et dans le calme.

Il y avait de toute évidence provocation de la part des forces de l’ordre alors que le cortège était en majorité constitué de gens venus en famille et de syndicats ayant leur service de sécurité.

Si je pouvais m’attendre à ce type de réaction disproportionnée sous un régime d’extrême droite, je n’avais jamais imaginé que cela puisse arriver sous un gouvernement de gauche qui prône officiellement le dialogue social mais qui dans les coulisses matraque ses jeunes et sa population pour avoir osé lui résister.

Aussi, je vous informe que j’ai déposé une plainte auprès du commissariat de Rennes pour coups et blessures volontaires de la part d’un agent de la force publique, et ai fait constater ma blessure auprès d’un médecin légiste du CHU de Rennes.

J’étais venue manifester de façon pacifique, aujourd’hui, je suis très en colère et très remontée contre vous, vos agents et le gouvernement.

Nous entrons dans une ère de totalitarisme à laquelle je refuse de me soumettre.

Je résisterai et demanderai à mes enfants, à notre jeunesse de résister.

Oui Monsieur le Préfet, j’ai mal à ma France et je suis de plus en plus inquiète sur le devenir des générations futures ! Quelle société leur réservez-vous ? Musellement, chômage, répression, violences policières !!!

Ce courrier, je le veux ouvert à tous et je le publierai donc sur les réseaux sociaux, l’enverrai aux médias, aux syndicats et aux comités s’érigeant petit à petit pour dénoncer les violences faites aux manifestants.

Ce courrier je le veux comme un témoignage, non pas d’une étudiante de 20 ans à qui l’on n’accorde aucun crédit parce que si elle s’est fait frapper, c’est forcément qu’elle faisait partie des casseurs.

Moi je suis une mère de famille de 50 ans, cadre du secteur privé, travaillant dans un organisme reconnu d’utilité public, et je témoigne de ce que j’ai vu et vécu, et je dénonce les mensonges et détournements de la vérité que l’on entend dans vos déclarations, celles du gouvernement et dans les informations que nous diffusent les médias sans même en avoir contrôlé la véracité.

Ce courrier, je le fais également pour vous interpeller sur le fait que si ce n’est pas vous qui avez donné l’ordre d’une telle action, et je l’espère très sincèrement, il est grand temps de reprendre vos troupes en main et de vous faire respecter, Monsieur le Préfet, en tant que garant de la sécurité et de l’ordre public mais également en tant que garant du respect des droits démocratiques et républicains de tous, qui font la fierté et la grandeur de notre pays.

Aurez-vous l’honnêteté de remettre en cause le comportement de vos agents afin de rétablir la vérité et de rectifier le communiqué que vous avez publié dans le parisien, le 9 avril 2016 à 19h30 ?

Aurez-vous également le courage de faire des excuses publiques pour les personnes qui ont été molestées et blessées par les policiers dont vous aviez la responsabilité ?

Non Monsieur le Préfet, nous n’étions pas des casseurs et pourtant nous nous sommes fait casser !

Dans l’attente d’un retour de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, mes salutations respectueuses.

S. LUCAIN

Source :
https://blogs.mediapart.fr/rene-doudard/blog/130416/sandrine-lucain-lettre-ouverte-monsieur-patrick-strzoda-prefet-d-ille-et-vilaine

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28 avril 2016 4 28 /04 /avril /2016 11:31

Transmis par X - LILLE, 20 AVRIL

Répression ciblée et intimidation policière après la manifestation contre la loi travail.

Aujourd'hui, la manifestation contre la loi-travail n'a pas autant rassemblée que lors de ses précédentes éditions, mais s'est démarquée par un caractère nettement plus offensif.

Elle avance derrière les banderoles des étudiants de Lille1 qui s'avèreront prophétiques, la première reprenant le mots d'ordre de la CNE "Ni chair à patron, ni chair à matraque" et la deuxième affichant un "Ceci n'est pas un exercice".

L'unef comme les syndicat pro brillent par leur quais absence.

Après une vaine tentative, assez ridicule, les porteurs de banderoles n'étant guère plus de 5, c'est le cortège déter, d'environ trois à quatre cent individus, qui prend la tête de la manif, pour la première fois à Lille.

Slogans véner, fumi, pétards. On avance, suivis par les réformistes et les mous qui tirent la gueule. Les ampoules de peinture volent sur les banques. Des copains collent des affichent sur les vitrines.

La police, d'abord discrète, monte dans les tours.

Rue nationale, elle bloque la rue pour écourter la manif, nous obligeant à bifurquer. Les flics nous mettent la pression.

Dans la rue de l'hopital militaire, des BACeux jaillissent de la porte cochère d'une école de commerce et tentent de chopper deux copains qui collent des affiches.

Sans succès.

Une bonne réaction collective les en empêchent. La foule gueule "Tout le monde déteste la police" et continue.

Mais voilà que les mous veulent nous laisser tous seuls face aux keufs et traine la patte derrière. Il faudra de vigoureux "Tous ensemble" pour leur forcer la main et les amener à se solidariser. Ils s'y résoudront finalement. C'est le minimum syndical, certainement

La manif parvient à son terme, place de la rep.

Et c'est là que ça commence à vraiment partir en sucette.

Nous partons à une cinquantaine groupé pour nous rendre rue d'Arras, à l'insoumise, librairie occupée, pour réunir l'AG de lutte.

Des BACeux nous suivent sur le trottoir d'en face.

Arrivé à portée de l'insoumise, des motards de la nationale déboulent.

Des BACeux courent. Ils nous empêchent de tenir notre AG. Les flics nous poussent rue d'Arras et s'arrêtent devant le local de la CNT, un cinquantaine de mètres plus loin, où une dizaine de personne sont rassemblées.

Et là, des keufs comme si l'en pleuvait. Au moins 20 fourgons de CRS. Des baceux à foison. Des commissaires et des RG... La fête du poulet. Ils veulent se faire les radicaux... C'est clair !

Au moins une centaine de bleus armurés bloquent la rue. La foule se rassemblent gueulant les refrains anti-chtars et des "Libérez nos camarades. Des gens restés place de la rep raboulent. Ca gaze lacrymogène.

La maison condé défonce la porte de la CNT, bien qu'un local syndical ne soit pas sensé légalement être forcé de la sorte.

Résultat, le local est retourné. Les copains dedans rudoyés. Allongés par terre, matraques sur la gueule.

Après hésitations, les fins limiers arrêtent deux copains au hasard, toi, euh non toi, toi, non, euh, bon vous deux. Direction GAV. Bon courage pour trouver des charges solides contre eux.

Tout ce cinéma pour un peu de peinture sur les magnifiques uniformes de la police. Le commissaire en chef présent pendant "l'opération" l'a fait savoir. "Vous lancez de la peinture, on vous nique" en substance. C'est une basse vengeance politique.

Tout le monde bouge au comico de Lille Sud où les copains arrêtés marnent. Une centaine de manifestants sont actuellement sur place.

Les baceux, en force, les menacent. Ils arrêteront tous manifestants masqués. Ils doivent dégager... A suivre"

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27 avril 2016 3 27 /04 /avril /2016 08:16

Le 17 février 2016

En périphérie de Nantes, dans le quartier orvaltais, une femme, mère de quatre enfants, a été brutalement réprimée et violentée par la police, lui infligeant des blessures qui lui ont valu 12 jours d’Incapacité Temporaire de Travail (ITT).

A la vue de son fils, menotté et le nez en sang, la femme est accourue vers lui, avant d’être sauvagement jetée au sol par un policier.

C’est un déchainement de violence qui va s’abattre sur la femme à terre.

Plaquée sur le ventre, la police enchaine des rafales de coups de matraque télescopique (dite « tonfa »).

Comme si la violente agression de la police ne suffisait pas, elle est placée en garde à vue pour une durée de 45 heures.

Révolution Permanente a interviewé cette femme qui a subi un déchainement de violence d’une police qui se croit désormais tout permis sous l’état d’urgence, tout juste prolongé de 3 mois.

Après Pantin où une femme a été elle aussi violentée par la police, puis Katia Lipovoi, militante de la LPO, âgée de 72 ans, plaquée au sol et placée 17 heures en garde à vue, c’est désormais à Nantes que sévissent les forces de répression.

Voici son interview :
http://www.revolutionpermanente.fr/Interview-d-une-femme-violentee-par-la-police-12-jours-d-ITT-et-de-nombreux-hematomes

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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 10:34

Transmis par Christian le 5 avril 2016

Voici le témoignage de mon frère sur les violences policières lors de la manifestation de samedi 9 avril à Rennes.

Je suis très ému et révolté de cette agression contre lui, mon neveu et tous les manifestant-es  !!

Le pouvoir a t-il si peur de nous - et du mouvement social en construction - pour montrer ainsi son vrai visage ??

Plus on sera nombreux à se bouger, plus les dirigeants seront isolés !

De cette société là ON N'EN VEUT PAS !!

***
Salut

J'étais à la manif avec mon fils ce midi contre la loi travail avec des milliers d'autres personnes révoltées par ce projet de loi d'un autre age.

On marchait tranquillement au milieu du cortège entre la banderole intersyndicale et la voiture CGT.

Tout l'hyper centre est barricadé de barrières anti-emeute en passant sur les quais en bas de la place de la mairie les CRS chargent la foule et matraquent !!!

Grenade lacrymogènes et grenades assourdissantes !!!

On court pour éviter les CRS à 3 mètres prêt on se fait tabasser, sans rien demander !!!

Puis c'est le choc, grenade assourdissante explose entre antoine et moi.

Il prend 2 éclats un a travers la chaussure l'autre au molet droit. Moi je sens une douleur vive et une brulure à la cuisse gauche. Il restera des traces.

Le gouvernement choisit la force contre la foule !!!

Dans quel pays est-on ?

C'est révoltant.

Cette manifestation autorisée et organiser par les fédérations syndicales et la police a été disloquée par la force, c'est scandaleux.

La loi travail on n'en veux pas et cette société là on n'en veux pas.

On est plus fort qu'eux !

Ils ne pourront pas détruire tout ce que nos parents ont construit.

ON LÂCHE RIEN !!!

gilbert

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 10:48

Transmis par JP le 16 mars 2016

Nous étions 150 ce mardi matin en assemblée générale de lutte contre la loi travail et les nombreuses attaques que le gouvernement lance contre les travailleur-se-s, les chômeur-se-s, les étudiant-e-s, les immigré-e-s... Nous avons évoqué notre manière de nous mobiliser et quelques perspectives.

Avant cette AG nous découvrons qu'une quarantaine d'agents de sécurité MAG supplémentaires ont été engagés pour éviter tout blocage des bâtiments. Grâce aux mesures liées à l'Etat d'urgence, ils sont autorisés à demander les cartes d'étudiant-e-s et à expulser tout-e non étudiant-e du campus et à le ou la remettre  aux forces de l'ordre. La lutte antiterroriste sert une nouvelle fois à faire taire toute velléité de contestation.

Rappelons que l'AG de lutte n'est pas une AG étudiante, et que ce n'est pas à le direction de l'université de déterminer la forme qu'est autorisé à prendre un mouvement.

En fin d'après-midi, nous étions 150 à 200 à démarrer du Gaillon une déambulation. arrivé place Fontette, le directeur de la sécurité publique, Jean-François Papineau, ceint de son écharpe tricolore, demande la dispersion immédiate de la manif non déclarée et donc jugée illégale en ces temps d'Etat d'urgence.

Une équipe d'interventions de la police nationale équipée se met  alors en place.

Tandis que nous décidons de poursuivre la déambulation vers les rues piétonne, Jean-François Papineau plaque au sol un compagnon masqué. Des coups sont portés contre un compagnon et une compagnonne, notamment des coups de tonfas à la carotide. La BAC et les flashball sont également de sortie. Les menaces sont à peine voilée.

N'ayant pas réussi à dégager la personne arrêtée, nous décidons de poursuivre la déambulation groupé-e-s. Cette charmante compagnie nous reconduis sur le campus où un débriefing s'effectue. Nous attendons de plus amples infos de l'arrêté.

Jean-François Papineau est un multi-récidiviste. Depuis qu'il est sur Caen, il a déjà procédé à la dispersion de 3 manifs, embarqués plusieurs compagnons, et évacué illégalement un squat.

Pour mémoire cet extrait de texte que nous avions repris d'indymédia :

"A la tête de cette croisade, le directeur de la sécurité publique Jean-François Papineau.
Depuis longtemps déjà ce zélé défenseur de la loi a une obscession : l’ultra-gauche-anarcho-autonome-de-la-mort-qui-tue. Et les TOC qui vont avec ce genre d’obsessions.

A Poitiers, où il officiait précédemment, JF s’est fait sa petite réputation.

Après qu’en octobre 2009 lors d’une manifestation anticarcérale, les rues de Poitiers aient été bombées et que quelques vitrines de complices du monde carcéral aient été fracturées, notre cher inspecteur Dérick décide qu’il faut en finir avec l’ultra-gauche locale. Il en épie faits et gestes.

La moindre action anti-pub se transforme en mois de prisons, la moindre manifestation en intervention policière avec son lot de menaces, et de points de suture.

Au quotidien, sa police met la pression sur les militants et militantes. Ils et elles sont suivi-e-s et mencacé-e-s. Si Papineau avait beaucoup aimé Z de Costa Gavras, ce n’est pas pour les mêmes raisons que nous.

Sur Caen JF entend sans doute à l’identique en finir avec la MAC, la mouvance anarchiste caennaise. C’est l’appartenance à cette étrange nébuleuse qui est signalée sur les fiches S dont certains et certaines d’entre nous son affublé-e-s.

En effet les fameuses fiches S ne visent pas que les suposé-e-s apprenti-e-s djihadistes que l’on nous présente en boucle sur les chaînes infos. Il en faut d’ailleurs parfois bien peu pour être soupçonné de djihadisme. Un voyage à l’étranger ou un coup de fil anonyme.

Mais les fiches S visent tous les subversifs, tous ceux et celles qui refusent ce monde. Des « zadistes », des anarchistes, des communistes, des « radicaux », des antinucléaires, des syndicalistes trop remuants.

Fraichement promu à Caen pour service rendu dans le marais poitevain, notre inspecteur Clouzot poursuit sa besogne. Crie-t-il au milieu de son sommeil quelques « gauchistes », « force doit rester à la loi » et autres aménités ?

Nous n’en saurons rien, nous n’avons pas l’ambition de vivre dans son intimité. Ce qui malheureusement ne semble pas être son cas en ce qui concerne la notre."

Mais il ne faut pas se leurrer, notre cher directeur de la sécurité civile ne fait que tenter d'éteindre le début d'incendie qui a commencé à couver la semaine dernière.

Il profite de cette manif plus clairsemée pour créer une ambiance répressive qui vise à nous faire peur, à nous dissuader de poursuivre notre mobilisation. Il obéit aux ordres du gouvernement.

L'évacuation d'un bâtiment occupé à Rouen confirme que cette stratégie vise à s'appliquer partout

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 14:09

En lien avec nos camarades québécois du Collectif Opposé aux Brutalités Policières, nous organisons chaque année à Bordeaux des journées anti-répression.

Du 4 au 19 mars 2016, nous vous invitons à nous retrouver sur divers rendez-vous.

Rencontres, projection, formation, slam, hommage aux victimes et autres concerts, voilà le programme d'un mois dédié à nos libertés pas encore tout à fait perdues, à la solidarité, à la mémoire de ceux morts sous les coups de la police.

Samedi 19 mars - Concert solidaire - L'Orchestre Poétique d'Avant-guerre - O.P.A

21h - L'Antidote, café associatif - 13bis rue Elie Gintrac - Bordeaux Victoire - Prix Libre

Triste anniversaire ? 7 ans jour pour jour après son passage à tabac par la police bordelaise et alors que la répression à son encontre suit son cours, m. - porte-plume et porte voix pour O.P.A - donnera de la voix

Pour remplir la caisse de solidarité du C.L.A.P33.
Amendes, avocats... photocopies, la répression, ça coûte !

C'est la vétérante d'une guerre qui ne dit pas son nom qui vous le chantera, tout en improvisation, tout en électrique !!!
https://youtu.be/TtLI77zxvq8
http://www.opa33.org/gueule-cassee.html

Le programme détaillé des journées anti-répression :
http://clap33.over-blog.com/2016/02/bordeaux-du-4-au-19-mars-2016…

--

collectif Contre Les Abus Policiers - Bordeaux [Fr]
http://clap33.over-blog.com/

Pour nous écrire, pour témoigner :
collectif.clap33@gmail.com

Notre manifeste :
http://clap33.over-blog.com/pages/Le_manifeste-1768283.html

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 11:05

En lien avec nos camarades québécois du Collectif Opposé aux Brutalités Policières, nous organisons chaque année à Bordeaux des journées anti-répression.

Du 4 au 19 mars 2016, nous vous invitons à nous retrouver sur divers rendez-vous.

Rencontres, projection, formation, slam, hommage aux victimes et autres concerts, voilà le programme d'un mois dédié à nos libertés pas encore tout à fait perdues, à la solidarité, à la mémoire de ceux morts sous les coups de la police.

Samedi 19 mars - Déambulation - Mur contre l'Oubli
Hommage aux victimes de violences et crimes policiers

Départ 12h - Place Camille Julian

Action non-violente en solidarité avec les familles et leurs proches, rejoignez-nous pour ne pas oublier et dénoncer les crimes policiers. Pour nous souvenir, pour alerter et informer !

Pour la vérité et la justice !
http://atouteslesvictimes.samizdat.net/?page_id=692
https://youtu.be/xlSWWgP28T4
https://youtu.be/hZ9A2a1reP4

En écho depuis Bordeaux avec tous les mouvements anti-répression...

Programme de la semaine contre la brutalité policière - Québec
Du 9 au 15 mars

http://clap33.over-blog.com/2016/03/quebec-9-au-15-mars-semaine-contre-la-brutalite-policiere.html

***

Manifestation Contre les violences policières - Bruxelles
Mardi 15 mars - 18h - Place Fontainas
http://www.stop-repression.be/agenda/15mars/

***
Manifestation parisienne par les familles et collectifs contre les violences policières
Samedi 19 mars - 14h Paris - Gare du Nord
http://paris.demosphere.eu/rv/45222
http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/

***
Observatoire de l'état d'urgence à Toulouse
http://toulouse.etatdurgence.fr/

Le programme détaillé des journées anti-répression :
http://clap33.over-blog.com/2016/02/bordeaux-du-4-au-19-mars-2016…

--

collectif Contre Les Abus Policiers - Bordeaux [Fr]
http://clap33.over-blog.com/

Pour nous écrire, pour témoigner :
collectif.clap33@gmail.com

Notre manifeste :
http://clap33.over-blog.com/pages/Le_manifeste-1768283.html

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Guides juridiques - C.L.A.P33
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Soutien à m.
Nous n'oublierons pas
le 19 Mars 2009 à Bordeaux !

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Violences Policières

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