Depuis Rennes 1720 le 29 juin 2012
TEMOIGNAGES. Si le CRA de Rennes est propre et moderne, l’attente et la perspective du départ conduisent parfois à des actes extrêmes, comme des grèves de la faim ou des tentatives de suicide.
A chaque arrivée, la procédure est la même. Le retenu est avisé de ses droits, photographié. On lui remet le sésame du CRA : la carte de circulation à son nom. Les objets interdits sont consignés : couteaux, canifs, mais aussi coupe-ongles, téléphone portable, CD et même journaux et revues.
Le centre reçoit environ 70 retenus par mois. La plupart sont là pour séjour irrégulier. Ils côtoient la minorité qui doit quitter la France suite à un délit. Afin d’éviter les tensions entre communautés, les nouveaux arrivants sont autant que possible regroupés par nationalités dans les dortoirs. Hommes et femmes sont séparés. Les familles disposent également de deux chambres à part.
Rasage (surveillé) de près
Les retenus peuvent circuler dans le centre selon des horaires bien précis.
« Le matin, on a une demi-heure pour se raser, raconte Solag, ex-retenu arménien. Quelqu’un te fournit le rasoir et reste avec toi pour te surveiller, tu le lui redonnes après. »
Les repas, pris en commun, consistent essentiellement en des barquettes réchauffées. Elles ne contiennent pas de porc, suite à la demande de nombreux retenus. Des services spéciaux sont également mis en place pour le Ramadan. La qualité des repas est un sujet de plainte récurrent chez les retenus.
« Mon fils a perdu 2 kg en cinq jours », témoigne Anna*, la femme de Solag. L’année dernière, elle a séjourné cinq jours au CRA de Rennes avec son mari et ses deux enfants de six et deux ans.
Un jour, au réfectoire, son fils assiste à une rixe entre des retenus. Un incident exceptionnel, selon la Paf. Anna réagit : « J’ai demandé à manger dans la chambre avec les enfants pour qu’ils ne voient pas de personnes agressives. »
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http://rennes1720.fr/2012/06/29/24-heures-au-centre-de-retention-23-61145/