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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 12:55

Le 15 novembre 2015

Comme les frères Kouachi ou Mohammed Merah, l’un des terroristes présumés faisait l’objet d’une fiche S. Explications sur ce dispositif de renseignement.

Les frères Kouachi, leur complice Amedy Coulibaly, bien avant ça Mohammed Merah, et bien d’autres : de Toulouse en 2012 à Paris cette année, en passant par l’attaque du Thalys et du projet d’attaque contre une église de Villejuif, les auteurs des attentats ont tous un point commun. Ils faisaient l’objet d’une « fiche S ». S pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

C’est encore le cas aujourd’hui : l’un des terroristes identifiés dans l’attaque menée au Bataclan vendredi soir avait aussi droit à sa fiche.

La procédure administrative se retrouve donc, une nouvelle fois, au centre des attentions. Explications.

1 C’est quoi ?

Une catégorie d’un fichier bien plus fourre-tout : le fichier des personnes recherchées (FPR)

La fiche S est une sous-catégorie d’un fichier bien plus large : celui sur les « personnes recherchées » – ou FPR.

Comme le détaillait Camille Polloni en 2013, on trouve un peu de tout dans le FPR : mineurs, fugueurs, interdits de stade, débiteurs du trésor... Et donc des personnes jugées susceptibles de « porter atteinte à la sûreté de l’Etat ». En tout, ce listing comporterait plus de 400 000 entrées, et a fait l’objet, en 2012, de 85 millions de consultations par les forces de l’ordre.
Lire ici :
http://rue89.nouvelobs.com/2013/08/18/fichier-personnes-recherchees-plus-fourre-tout-jamais-245008

Un décret de 2010 donne des précisions sur le contenu de ce fichier.

On y enregistre :

  • un état civil complet de la personne recherchée : noms, prénoms, date et lieu de naissance mais aussi filiation, sexe, nationalité, alias,
  • une photo et un signalement,
  • les motifs de la recherche,
  • la conduite à tenir en cas de découverte (voir ci-dessous).

Lire le décrêt :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022276189&dateTexte=&categorieLien=id

2 Un objectif : garder une trace

Suivre discrètement les suspects

La fiche S a un objectif : garder à l’œil les personnes que les renseignements jugent dignes d’intérêt.

C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle est une branche du FPR, que les forces de l’ordre consultent en permanence. Comme nous l’écrivions en 2013 :

« Lors d’un contrôle routier ou d’un contrôle d’identité de routine, si le gendarme s’éloigne avec vos papiers et reste quelques minutes dans son véhicule, c’est souvent le temps de passer un appel pour consulter le Fichier des personnes recherchées (FPR). »

Depuis la création de l’espace Schengen, ce fichage ne se limite plus aux frontières françaises : il est européen. Et est mis à disposition aux différents membres de Schengen, au sein d’une base commune, rappelait Le Monde il y a quelques mois.

Suivant cette même logique, le FPR est consulté aux aéroports. Et devrait prochainement l’être encore plus. Comme nous l’expliquions dans un article récent :

« Jusque-là cantonnée au suivi d’une trentaine de destinations à risques (via le fichier Setrader), la surveillance des déplacements aériens s’appuiera désormais sur un traitement automatique des données et la possibilité de faire émerger des profils “à risque”. Des responsables de la douane estiment qu’on passe “d’un vélo à une fusée”. »

Après l’attaque du musée juif, en Belgique, par le Français Mehdi Nemmouche, également fiché S, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait affirmé :

« Si nous avions disposé de cet outil, alors nous aurions pu neutraliser cet individu, comme d’autres qui pourraient commettre des crimes significatifs. »

3 On y trouve qui ?

Pas que des personnes susceptibles d’être liées à une entreprise terroriste

Contrairement à ce que l’actualité pourrait suggérer, les fiches S ne visent pas uniquement des potentiels terroristes, ou des individus proches de mouvements djihadistes.

Le décret de 2010 précise qu’il s’agit de « personnes faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard ».

En d’autres termes, il s’agit de tout individu sur lequel se porte l’attention des services de renseignement : elles émanent le plus souvent de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).

Autant dire que la fiche brasse large. Comme le rappelait Le Figaro en juin :

« Y figurent aussi des militants, des activistes politiques ou encore des hooligans. »

Difficile de savoir avec certitude le nombre de fiches S en circulation. Sans compter qu’elles sont temporaires.

Le plus souvent, les estimations oscillent autour de 5 000 personnes.

Mais en août, Jean-Jacques Urvoas (député socialiste porteur de la loi renseignement il y a quelques mois), évoquait le chiffre de 10 000.

Samedi soir sur TF1, Manuel Valls avançait le même chiffre.

A en croire L’Express en 2013, la moitié de ces fiches porteraient sur des islamistes radicaux.

4 Garder à l’œil, sans intervenir

La fiche S a donc un rôle de mouchard : suivre discrètement un suspect, jugé capable de passer à l’acte, sans pour autant l’avoir fait.

A ce double titre, elle n’autorise en rien une arrestation, comme le rappelle le ministère de l’Intérieur sur une page dédiée à la description du dispositif.

Elle fait purement partie du monde du renseignement (qui est dans la prévention d’acte) et non du judiciaire (qui se met en branle après commission des crimes et délit).

Néanmoins, chaque fiche indique aux forces de l’ordre la marche à suivre, si la personne qui en fait l’objet venait à passer devant les douanes, ou à un simple contrôle de routine.

C’est pour cette raison que ces fiches vont de « S1 » à « S16 ». Le ministre de l’Intérieur s’oppose à l’idée que ces échelles correspondent chacune à un niveau de dangerosité, et indique qu’elles pointent plutôt vers une marche à suivre et un profil spécifiques.

Le Monde, toujours, précisait par exemple :

« Ainsi, S14 correspond depuis peu aux combattants djihadistes revenant d’Irak ou de Syrie. »

5 Un fichage temporaire

Dans la mesure où elle ne se fonde que sur des suspicions, la fiche S a donc un caractère temporaire. Et est donc régulièrement actualisée, comme l’écrit Le Monde :

« Si une personne fichée ne commet aucune infraction et se fait oublier, sa fiche sera effacée au bout d’un an. »

Une révision d’autant plus salutaire que le système de fichage, non seulement intrusif, peut avoir des défaillances.

Dans sa quête pour déterminer si elle oui ou non est fichée, Camille Polloni a ainsi rappelé que bon nombre de fichiers de police comportent des erreurs. Sur le cas particulier du renseignement, elle souligne :

« L’histoire de la Ve République montre [que ces fiches] ont toujours regorgé de ragots, confondu bruits de couloir et faits consolidés, vie privée et sûreté de l’Etat. De l’ “Enquête de police sur Le Canard enchaîné” (éd. Jean-Picollec, 1980) à l’affaire Rebelle (2007), les exemples d’imprécisions et de raccourcis ne manquent pas. »

Confidentielles, ces fiches sont rarement portées à la connaissance de ceux qui en font l’objet. Néanmoins, elles font parfois l’objet de contestation : ainsi, Bekir Gunes a réclamé 1,4 million d’euros à l’Etat pour avoir été fiché par les renseignements généraux – à tort – comme activiste du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré par l’Union européenne comme une organisation terroriste.

6 Suspects mais pas coupables

Suivies de près, mais auteurs d’aucun crime ; suspects mais pas coupables : voilà pourquoi les personnes fichées S ne sont pas arrêtées. Ou flanquées d’un bracelet électronique, comme l’a réclamé Christian Estrosi il y a quelques mois – sans compter que l’affaire n’aurait rien de discret et serait donc contre-productive.

Ou internées, comme l’a réclamé, très rapidement après les attentats de vendredi soir, Laurent Wauquiez (LR).

"Je demande le placement dans des centres d'internement des 4.000 personnes fichées pour terrorisme"
Laurent wauquiez (@laurentwauquiez) 14 Novembre 2015

Interrogé sur cette éventualité sur le plateau de TF1 samedi soir, le Premier ministre Manuel Valls a répondu :
« Je suis prêt à examiner toutes les solutions
qui sont réalistes, conformes au droit, à nos valeurs et surtout qui soient efficaces. »

Sur ce point, beaucoup, comme Frédéric Ploquin, journaliste police/justice à Marianne, invité de France Info ce dimanche matin, rappellent que la France est un Etat de droit. Et que créer un centre d’internement pour les fiches S revenait à créer un Guantanamo à la française, en dehors du système judiciaire français.

Selon le juge antiterroriste Marc Trévidic interrogé par La Voix du Nord, c’est précisément ce que recherche l’organisation de l’Etat islamique : terroriser les Etats de manière à ce qu’ils incarcèrent des personnes qui ne sont coupables d’aucun acte, en se fondant sur des critères qui ne relèvent plus du droit.

« Le but de l’Etat islamique est également de pousser la France à s’en prendre à sa communauté musulmane de façon à ce que celle-ci réagisse. Cette stratégie est claire. N’arrêtons pas n’importe qui ! Ne faisons pas de Guantanamo à la française ! »

Source :
http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/15/les-fiches-s-suspects-coupables-262106

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 11:48

Le 17 novembre 2015

L’antenne régionale du RAID a débarqué dans deux maisons du quartier de Moulins, ce mardi matin. Vu le contexte des attentats de Paris, des riverains et passants se sont demandés s’il s’agissait d’une opération antiterroriste. Rien de tel, le but était d’évacuer des squats. Mais la tension est là.

Descente policière spectaculaire, ce mardi matin, dans le quartier de Lille-Moulins. Vers 8h30, l’antenne régionale du RAID, lourdement équipée, est intervenue dans deux maisons, rues de Maubeuge et Philippe-de-Comines. D’autres policiers, munis de mitraillettes, étaient aussi présents. L’opération n’est pas passée inaperçue.

« C’était très impressionnant, souligne Jules, un étudiant de 17ans, qui passait dans le secteur. Rue de Maubeuge, le RAID a garé son 4X4 sur le trottoir. Armés et cagoulés, les hommes sont montés sur une échelle et ont cassé la fenêtre du premier étage afin d’entrer dans l’habitation. »

Assister un huissier

Beaucoup de riverains et passants se sont demandés s’il s’agissait d’une action liée au contexte post-attentats. « Je pensais que c’était une perquisition chez des personnes suspectées de terrorisme », continue le jeune homme. En fait, selon la préfecture, l’objectif était d’assister un huissier afin d’évacuer des squats. L’ampleur du dispositif a surpris. « Pour des squatteurs, je croyais que ça nécessitait moins de moyens, relève Jules. En même temps, les policiers ne savaient peut-être pas à quoi s’attendre. »

« Un emploi pas ordinaire »

Le déploiement du RAID était-il disproportionné ? D’après la préfecture, il a été employé pour une raison technique : « Les bâtiments étaient barricadés par le bas, le RAID dispose d’une échelle qui permettait d’aller au premier étage. »

Cette unité d’élite, spécialisée dans les interventions à risques, est toutefois rarement appelée pour de banales expulsions. « Ce n’est pas ordinaire d’utiliser ces forces-là pour ce type de missions, confirme une source policière. Mais comme elles sont actuellement très mobilisées, on en profite pour se servir du matériel qu’elles détiennent. » L’état d’urgence amènera-t-il ce genre de situation à se répéter ?

Source :
http://www.lavoixdunord.fr/region/lille-le-raid-intervient-en-force-pour-deloger-des-squatteurs-ia19b0n3166055

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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 17:56

Le 22 novembre 2015

Des milliers de Parisiens sont descendus dans les rues pour défendre les droits des réfugiés et les soutenir. La manifestation a commencé sur la Place de la Bastille.

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans le rues de la capitale aux cris de « Etat d’urgence ! Solidarité avec les réfugiés ! », « Etat d’urgence, état policier, vous ne nous empêcherez pas de manifester ! » et « De l’air, de l’air, ouvrez les frontières ! » malgré l’état de siège décrété par les autorités qui proscrit les rassemblement publics.

Cette manifestation a été organisée par l’Union départementale de la CGT de Paris qui considère que l’interdiction de rassemblement décrétée par les autorités est « un coup porté à l’expression démocratique ».

Plus de 46 organisations et certains politiques ont appelé à rejoindre la manifestation en soutien aux migrants sur le pavé parisien.

Des centaines de policiers ont été déployés dans le centre-ville, ce qui a provoqué des tensions entre les manifestants et les forces de l’ordre.

Source :
https://francais.rt.com/france/10872-manifestation-soutien-refugies-paris

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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 12:41

Le 19 novembre 2015

Ils sont six, trois socialistes frondeurs et trois écolos, à avoir voté contre l'extension de trois mois de l'état d'urgence souhaitée par le gouvernement.

Seuls six députés, trois socialistes frondeurs et trois écologistes ont voté jeudi contre la prolongation pour trois mois de l'état d'urgence et le renforcement de ce régime d'exception, et une socialiste s'est abstenue sur l'ensemble de ce texte, qui a recueilli 551 voix pour. Voici leurs explications :

Les socialistes

- Pouria Amirshahi : le député des Français de l'étranger a appelé sur Twitter à "ne pas perdre son sang-froid" pour la démocratie. Dans une tribune publiée dans Le Monde, il a dénoncé une délibération "dans la précipitation" sur "une restriction sévère de nos libertés publiques". Autre "obstacle majeur": "l'empressement d'une modification constitutionnelle" dans la foulée de ce vote. "Dans quelle démocratie on modifie la Constitution en plein état d'urgence ?" s'est-il interrogé dans les couloirs de l'Assemblée.

- Gérard Sebaoun : sur Twitter, le député du Val-d'Oise a estimé que le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (PS), avait fait un "beau discours", déplorant par la suite des amendements "qui dérivent". Il a expliqué être "pour l'état d'urgence de trois mois et contre le projet de loi parce qu'il élargit le pouvoir" de l'administration.

- Barbara Romagnan : sur son blog, la députée du Doubs a noté que "l'état d'urgence, c'est la mise entre parenthèses de certaines garanties de l'État de droit, cet État de droit même qui a été attaqué et que l'on veut défendre". "Dans un contexte où les terroristes cherchent précisément à réduire nos libertés, n'est-il pas paradoxal que nous les restreignions nous-mêmes ?"

 Les écologistes

- Sergio Coronado : "L'état d'urgence n'offre aucune supériorité opérationnelle dans la lutte contre le terrorisme" et "sert surtout à montrer que l'on agit", a dit cet élu des Français de l'étranger dans une tribune au Huffington Post. Cela "représente tout au contraire une suspension de notre état de droit, et donc des risques pour nos libertés".

- Isabelle Attard : "Que dire d'une loi rédigée et votée en 72 heures ?" s'est interrogée cette députée du Calvados sur son site, dénonçant une "gesticulation guerrière et médiatique". "Très triste journée à l'Assemblée", a-t-elle ajouté sur Twitter, dénonçant un sacrifice des libertés fondamentales "sans ajout de sécurité pour les citoyens".

- Noël Mamère : dans l'hémicycle, le député de Gironde a dénoncé jeudi une "porte ouverte à l'arbitraire". "Nous disposons aujourd'hui de beaucoup d'outils qui permettent de lutter contre le terrorisme, et la réponse ne peut être que sécuritaire face à un problème complexe et multiforme", avait-il auparavant justifié.

Par ailleurs, la députée PS de Paris, Fanélie Carrey-Conte, a voté l'article prolongeant l'état d'urgence de trois mois, mais s'est abstenue sur le texte global, expliquant sur Twitter refuser les "mesures de restriction des libertés" prévues par cette révision de la loi de 1955 sur l'état d'urgence.

Source :
http://www.lepoint.fr/politique/pourquoi-ils-ont-dit-non-a-la-prolongation-de-l-etat-d-urgence-19-11-2015-1983192_20.php

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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 12:19

Le 16 novembre 2015

Le chef de l’Etat a évoqué, lundi devant le Congrès, une vaste révision de la Constitution pour « permettre aux pouvoirs publics d’agir conformément à l’Etat de droit contre le terrorisme de guerre ». François Hollande veut réformer la Constitution en s’inspirant notamment du comité Balladur de 2007, qui proposait d’y inscrire l’état d’urgence. Une source gouvernementale a évoqué la création d’un régime constitutionnel d’« état de crise » et d’un « visa de retour » pour les Français ou résidents en France qui seraient « impliqués dans des activités terroristes à l’étranger ».

M. Hollande veut, plus précisément, rénover deux articles du texte fondamental français :

  • L’article 36, qui organise « l’état de siège », lorsque la France est attaquée ou fait l’objet d’une insurrection armée, et qui prévoit le transfert de certains pouvoirs à l’autorité militaire. Il ne peut concerner qu’une partie du territoire, et permet de transférer les pouvoirs civils de police à l’armée, ainsi que la création de juridictions militaires. L’Etat de siège correspond normalement à une crise grave, guerre ou insurrection armée.
  • L’article 16, l’un des plus controversés de la Ve République, qui permet au président de la République de s’octroyer des « pouvoirs exceptionnels » lorsqu’une menace « grave et immédiate » pèse sur « les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux ».

Il était conçu lors de sa rédaction comme une réponse à l’immobilisme gouvernemental, notamment celui de la France de mai-juin 1940. Il n’a en réalité connu qu’une seule mise en application, lors du « putsch des généraux » en 1961, lors de la guerre d’Algérie. Les pleins pouvoirs avaient alors été accordés à de Gaulle de fin avril à fin septembre.

Le président a déploré que ces deux articles ne soient pas « adaptés à la situation que nous rencontrons », et qu’il qualifie de « terrorisme de guerre », puisque « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics n’est pas interrompu et il n’est pas concevable de transférer à l’autorité militaire des pouvoirs. Et pourtant, nous sommes en guerre ». Dès lors, selon lui, il est nécessaire d’avoir un « autre régime constitutionnel ».

Pour cela, il évoque les propositions du comité Balladur, chargé, en 2007, de réfléchir à une modification constitutionnelle. Ce groupe de 13 experts avait été réuni par le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, et formulé 77 propositions de modification de la Constitution destinées à rendre la Ve République « plus démocratique ».

Concernant l’article 36, le comité Balladur suggérait que l’état d’urgence – dont l’activation relève aujourd’hui d’un décret en conseil des ministres et dont les contours dépendent de la loi – figure dans la Constitution aux côtés de l’état de siège. L’état d’urgence, dans lequel se trouve la France depuis vendredi, n’a en effet pas de définition constitutionnelle. C’est une loi de 1955 qui le définit. S’il suffit d’un décret pour l’instaurer, il faut une loi pour le prolonger au-delà de douze jours.

Cet état restreint fortement les libertés publiques. Sont rendues possibles : l’instauration d’un couvre-feu, la réglementation de la circulation ou du séjour par les préfets, l’assignation à résidence par décision ministérielle, la fermeture de salles, de bars, l’interdiction de réunions, les perquisitions de jour comme de nuit sans passer par un juge, le contrôle de la presse et de la radio…

Surtout, l’état d’urgence n’est pas adapté à une crise durable : les conditions de sa mise en place sont un « péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public ou événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ».

Or, ce que souhaite François Hollande, c’est « pouvoir disposer d’un outil approprié pour fonder la prise de mesures exceptionnelles, pour une certaine durée, sans passer par l’état de siège, ni renier les libertés publiques ».

En clair, il s’agirait d’un état d’urgence un peu « allégé » sur le plan des pouvoirs octroyés à l’Etat, mais qui pourrait durer plus longtemps. Une proposition qui n’est pas sans rappeler le « Patriot Act » que l’administration Bush avait fait voter après le 11 septembre 2001.

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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 10:55

Le 18 novembre 2015

Le gouvernement demande à Twitter et Facebook de censurer certaines publications.

Le ministère de l'Intérieur a fait bloquer la diffusion de la photo macabre de l'intérieur du Bataclan, mais aussi un message faisant l'apologie du terrorisme et une vidéo de propagande de Daech.

"Par respect pour les victimes et leurs familles, ne contribuez pas à la diffusion des photos des scènes de crime", a demandé aimablement la police, dès dimanche midi. Le ministère de l'Intérieur a préféré une voie beaucoup plus directe.

"Le Figaro" rapporte que la place Beauvau a demandé à Facebook, Instagram et Twitter de bloquer tout partage de la photographie macabre qui montre l'intérieur du Bataclan après la prise d'otages, mais aussi d'une vidéo de propagande de Daech.

Lutte contre la photo macabre

D'après une notice publiée sur le site de Lumen, qui relaie les demandes de suppression de contenus sur internet, la photo a été censurée pour "atteinte grave à la dignité humaine" et "atteinte au secret de l'enquête".

"J'ai appris la diffusion d'images de corps. J'appelle au respect de la dignité des personnes décédées, de leurs familles."
Christiane Taubira - 15 Novembre 2015

"Par respect pour les victimes et leurs familles, ne contribuez pas à la diffusion des photos des scènes de crime"
Police Nationale - 15 Novembre 2015

Le cliché propose en effet une vue de haut de l'intérieur du Bataclan, le sol jonché de cadavres et maculé de longues trainées de sang. L'auteur de l'image demeure pour l'instant inconnu, mais elle a été publiée par de nombreux comptes Twitter, Facebook et Instagram d'internautes se revendiquant de l'extrême-droite.

Plusieurs médias étranges ont également décidé de la publier, dont un grand tabloïd britannique, en floutant les corps. D'après BuzzFeed, ce tabloïd l'a achetée 500 livres sterling (environ 713 euros) à Vantage News, une agence britannique spécialisée dans les photos de paparazzis.

Un porte-parole d'Instagram a par ailleurs affirmé au "Monde" que le cliché serait supprimé du réseau social.

Apologie du terrorisme censurée sur Twitter

Depuis février, les autorités peuvent faire censurer des tweets ou des posts Facebook sans passer par un juge. Pour cela, elles doivent envoyer une demande spécifique à chaque message.

Un travail titanesque, qui explique qu'il est encore possible de "tomber" sur cette image macabre. Surtout que certains comptes, proche de l'extrême-droite, ont tenu à diffuser l'image que "la censure" tente de bloquer. C'est le cas notamment de Michel Cataneo, conseiller municipal Front national à Marseille :

Toutefois, Twitter a décidé de marquer systématiquement la photo comme "contenu sensible", une mesure normalement appliquée aux images pornographiques, c'est-à-dire qu'il faut cliquer pour afficher le cliché. Il est ainsi impossible de tomber dessus lors d'une recherche.

Facebook censure une vidéo de propagande

De son côté, Facebook a censuré en France une vidéo de propagande de l'Etat islamique dans laquelle figure deux djihadistes belges. Publiée par un député italien afin de la dénoncer, la séquence n'est plus accessible en France, à la demande du ministère de l'Intérieur selon "le Figaro", mais l'est toujours dans le reste du monde. Elle a été visionnée plus de 17 millions de fois. Il est toutefois possible de la retrouver sur d'autres comptes Facebook.

Entre janvier et juin 2015, Facebook a bloqué au moins 295 publications à la demande des autorités françaises, selon un rapport officiel. Ce chiffre, en forte hausse, fait suite à la loi antiterroriste votée au mois de janvier qui pénalise plus durement l'apologie du terrorisme.

Sur la même période, 238 comptes ont été signalés par les autorités françaises à Twitter, et 29 messages supprimés, selon un rapport officiel.

Contactés par "l'Obs", les portes-paroles de Facebook et Twitter n'étaient dans l'immédiat pas disponibles.

Sur Facebook, il est possible de signaler des "éléments inappropriés" en cliquant sur la flèche à droite de la publication. Même chose sur Instagram. Sur Twitter, il est également possible d'envoyer un signalement de "messages inadéquats" en choisissant l'icône des trois points sur la droite.

Enfin, la plateforme Pharos permet de signaler aux autorités tous "contenus ou comportements illicites auxquels vous vous seriez retrouvés confrontés au cours de votre utilisation d'internet."

Source :
http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20151118.OBS9753/le-gouvernement-demande-a-twitter-et-facebook-de-censurer-certaines-publications.html

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21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 12:15

Le 20 novembre 2015

L’entrée en vigueur de l’état d’urgence, décrété par François Hollande depuis les attentats du 13 novembre, donne au préfet de département une série de pouvoirs, dont la mise en place d’un couvre-feu. Cette mesure va ainsi être appliquée à Sens la nuit, dans le quartier des Champs-Plaisants, à l’ensemble de la population.

La préfecture de l’Yonne a précisé que la mesure interdisait chaque nuit de 22 heures à 6 heures « la circulation piétonne et routière, sauf les véhicules d’urgence », « à compter de vendredi 20 novembre, 22 heures, jusqu’au lundi 23 novembre, 6 heures ».

Ce couvre-feu fait suite à des perquisitions administratives menées dans la nuit de jeudi à vendredi par les forces de police, de gendarmerie et des unités du GIGN, qui « ont donné lieu à la découverte d’armes non autorisées et de faux papiers ». La préfecture a ajouté que des personnes avaient été placées en garde à vue, sans en préciser le nombre.

Une mesure de couvre-feu a été instaurée, dès lundi 16 novembre, en direction des mineurs après les attentats parisiens, à Yerres (Essonne), la ville gérée par Nicolas Dupont-Aignan (DLF). Cet arrêté municipal, qui prévoit l’interdiction de circulation des jeunes de moins de 13 ans sur le territoire de la ville entre 23 heures et 6 heures, devrait prendre fin le 3 janvier.

« C’est une mesure de protection avant tout. Dans cette période trouble, chacun est une cible potentielle. Il nous apparaît important de protéger les plus jeunes en évitant qu’ils se retrouvent seuls le soir dans les rues », a précisé au Parisien Olivier Clodong, premier adjoint au maire.

Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, qui a été prolongé jeudi jusqu’à fin février par l’Assemblée nationale à la quasi-unanimité, « les forces de l’ordre procèdent chaque nuit à des perquisitions », sans lien direct avec les attentats, « décidées par les préfets » et « des assignations à résidence sont prononcées par décision ministérielle », a déclaré mercredi le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

Source :
http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/20/le-premier-couvre-feu-applique-a-l-ensemble-de-la-population-a-sens-dans-l-yonne_4814329_4809495.html

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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 12:06

Le 19 novembre 2015

Les policiers qui le souhaitent peuvent dès ce jeudi porter leur arme en dehors de leurs heures de service, dans le cadre de l'état d'urgence, a annoncé le chef du service d'information et de communication de la police nationale.

Dans le cadre de l'état d'urgence suivant les attentats de Paris, les policiers peuvent à partir de ce jeudi porter leur arme en dehors de leurs heures de service, s'ils le souhaitent. Jérôme Bonet, chef du service d'information et de communication de la police nationale, a confirmé jeudi sur BFMTV une information de France Inter.

"Selon nos informations, dès demain matin les policiers volontaires pourront porter leur arme hors service, durant l’Etat d’urgence."
France Inter

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale (DGPN), a affirmé sur RTL que cela était "nécessaire" dans cette situation "grave et exceptionnelle".

"C'est nécessaire pour les policiers pour pouvoir assurer une présence efficace sur l'ensemble du territoire, pour que l'ensemble du territoire puisse être maillé "
Jean-Marc Falcone

"Les policiers en service assurent cette sécurité mais les policiers sur leur lieu de résidence, sur leur trajet peuvent aussi participer à la lutte contre le terrorisme et à la sécurité de notre pays". "C'est une forte demande des policiers, ce n'est pas un sujet imposé par l'administration. Ils le souhaitent donc c'est tout à leur honneur", a encore déclaré Jean-Marc Falcone qui précise qu'ils pourront utiliser leur arme à tout moment "à condition de respecter le droit et les règles de légitime défense".

La prolongation de l'état d'urgence au Parlement

Les députés votent jeudi un projet de loi renforçant l'état d'urgence, décrété par François Hollande dès vendredi soir. Ce texte, qui devrait recevoir un très large assentiment de l'Assemblée avant d'être soumis vendredi au vote du Sénat en vue d'une adoption définitive, prévoit la prolongation de l'état d'urgence pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre, soit jusqu'à fin février.

Source :
https://www.francebleu.fr/infos/societe/les-policiers-peuvent-porter-leur-arme-hors-service-dans-le-cadre-de-l-etat-d-urgence-1447917867

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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 16:59

Le 17 novembre 2016

A la suite des attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué sur France Info, mardi 17 novembre, le déploiement de « 115 000 policiers, gendarmes et militaires sur l’ensemble du territoire national pour assurer la protection des Français » :

« Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a proposé une augmentation de la mobilisation des militaires sur le territoire national dans le cadre du contrat de sécurité que nous avons ensemble. Ces militaires travailleront en étroite liaison avec la police et la gendarmerie, nous sommes dans un contexte où nous devons mobiliser toutes nos forces. »

Depuis vendredi, 3 000 militaires supplémentaires ont été déployés dans toute la France, portant leur nombre total à 10 000.

Près de 1 000 militaires sont réquisitionnés pour protéger quelque 800 sites sensibles.

S’agissant de Paris, les effectifs de soldats sont passés de 4 000 à 5 000 depuis les attentats.

Création de 5 000 postes de gendarmes et policiers

Sur le nombre de policiers mobilisés pour assurer les contrôles aux frontières, aucun chiffre n’a été dévoilé, si ce n’est les 1 000 postes supplémentaires pour les douanes, annoncé lundi par François Hollande dans son discours devant le Congrès. Avant les attentats, M. Cazeneuve avait annoncé que 30 000 policiers seraient mobilisés. Mais après les attaques de Paris, aucun nouveau chiffre n’a été donné par le ministre de l’intérieur.

Lors de son discours, lundi, M. Hollande a également annoncé la création de 5 000 postes de policiers et gendarmes. D’après le président de la République, ces nouvelles embauches permettraient « de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. […] Cela permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité au niveau qu’elle connaissait en 2007 ».

Ces créations de postes « bénéficieront aux services de lutte contre le terrorisme, à la police aux frontières, et plus généralement à la sécurisation générale du pays », a-t-il indiqué. il a également annoncé le gel de 9 200 suppressions de postes de militaires prévues entre 2017 et 2019.

Source :
http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/17/plus-de-100-000-forces-policiers-et-soldats-mobilises-sur-l-ensemble-du-territoire_4812067_4809495.html

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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 16:46

Le 18 novembre 2015

Le gouvernement a décidé, mercredi 18 novembre, l’annulation de la grande manifestation qui devait se tenir à Paris, entre les places de la République et de la Nation, dimanche 29 novembre, veille de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP21), de même que les événements prévus le dimanche 12 décembre, au lendemain de la clôture de la conférence.

Le gouvernement avait dans un premier temps laissé entendre qu’une solution de remplacement serait peut-être proposée aux organisateurs, mais les hypothèses étudiées telles qu’une initiative statique ou dans un lieu fermé n’ont finalement pas été retenues. Cette décision a été prise lors d’une réunion avec le chef de l’Etat et le premier ministre, mercredi après-midi.

Dans un communiqué publié dans la soirée, le ministère des affaires étrangères, qui assure la présidence de la COP21, écrit :

« La situation créée par les attentats odieux du 13 novembre et les investigations menées depuis imposent que les conditions de sécurité soient renforcées. Dans ce cadre, la totalité des manifestations organisées dans les espaces fermés et aisément sécurisables seront maintenues. En revanche, afin d’éviter tout risque supplémentaire, le gouvernement a décidé de ne pas autoriser les marches pour le climat prévues sur la voie publique à Paris et dans d’autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre. »

« Décision difficile »

« C’est une décision difficile et qui décevra sans doute certains de ceux qui envisageaient d’y participer mais, dans le contexte actuel, l’exigence de sécurité l’impose », ajoute le ministère, qui précise la nécessité pour la COP21 d’accueillir très largement la société civile et ses organisations.

Sans attendre la conférence de presse qu’elle doit tenir, vendredi, la Coalition climat 21 a réagi : « nous regrettons qu’aucune alternative n’ait été trouvée pour permettre nos mobilisations. Pour autant, nous sommes plus que jamais déterminés à faire entendre nos voix sur les questions de justice climatique », a-t-elle déclaré dans un communiqué mercredi soir. « Nous avons conscience de la gravité de la situation. Plus que jamais, nous ferons part de créativité pour mobiliser et rassembler. Pas de COP21 sans mobilisation de la société civile », a ajouté Juliette Rousseau, coordinatrice de la Coalition climat 21 (cent trente ONG, syndicats et associations diverses).

Le week-end des 28 et 29 novembre, à la veille de l’ouverture de la COP21, les ONG espèrent la mobilisation de millions de personnes : « 2 173 événements se préparent dans plus de 150 pays, 57 marches sont prévues dans le monde entier et plusieurs dizaines de marches dans les régions de France sont annoncées », rappelle la coalition, tout en précisant que les organisations trouveraient, pour les deux dates annulées, « une forme alternative de mobilisation citoyenne, pour montrer que la COP21 ne se fera pas uniquement avec les négociateurs ».

Forte mobilisation internationale

Au niveau international, la mobilisation devrait être forte, estiment les ONG. Emma Ruby-Sachs, directrice exécutive d’Avaaz, estime ainsi qu’il « est donc d’autant plus fondamental que les citoyens du monde entier marchent le week-end du 29 novembre au nom de celles et ceux qui ne le pourront pas ». « Nous devons montrer que nous sommes plus déterminés que jamais à relever les défis auxquels l’humanité fait face, motivés par l’espoir et non par la peur. » Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, se félicite aussi des nombreuses marches dans le monde. « Si nous ne pouvons pas marcher pour le climat dans les rues de Paris, nous redoublerons de créativité pour nous faire entendre des décideurs, dans les enceintes des Nations Unies et au dehors », annonce-t-il, regrettant mais comprenant la décision des autorités françaises. Le WWF exprime le même sentiment.

Conscients que la marche du 29, susceptible de rassembler des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, sur le pavé parisien, était devenue synonyme de risque majeur après les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, les organisateurs ont espéré jusqu’au bout que sa sécurisation serait possible.

Mais la crainte par le gouvernement d’attentats et, surtout, de mouvements de panique d’une foule apeurée par des pétards par exemple, comme cela s’est passé place de la République, dimanche en fin de journée, a eu raison des espoirs des ONG. Sécuriser une telle manifestation, mais aussi les dizaines d’autres qui doivent se dérouler en France le week-end des 28 et 29 novembre, demande des effectifs de police et de gendarmerie qui sont, par ailleurs, fortement sollicités pour la protection de nombreux sites, COP21 y compris.

Au-delà de la déception, certaines organisations préparent des alternatives. « Le gouvernement peut bloquer ces manifestations, mais il ne stoppera pas notre mobilisation, et il ne nous empêchera pas de renforcer le mouvement pour le climat, estime ainsi Nicolas Haeringer, de 350.org France. Bien qu’il soit difficile de maintenir ce que nous avions initialement prévu, nous trouverons comment faire en sorte que notre aspiration à la justice climatique soit entendue. »

L’interdiction des manifestations sur la voie publique des 29 novembre et 12 décembre ne devrait pas être accompagnée d’autres annulations. Ainsi, le village mondial des alternatives, le week-end des 5 et 6 décembre à Montreuil (Seine-Saint-Denis), devrait être maintenu. Y compris les nombreuses initiatives qui devaient se tenir dans les rues de la ville. « Même si l’on préférerait que les rendez-vous dans des lieux clos soient privilégiés, on devrait pouvoir sécuriser aussi à l’extérieur, par des barrièrages par exemple », explique-t-on dans l’entourage du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius. La semaine de mobilisation et d’action du 7 au 11 décembre, la « zone d’action climat », la ZAC, au 104, dans le 19e arrondissement de Paris est aussi sauvegardée.

Maintenir des initiatives

Mais cela ne suffira sans doute pas à certains. Ainsi la coordination européenne des collectifs Alternatiba, qui se réunit samedi, pourrait décider de maintenir certaines formes de manifestations le 29 novembre. La Coalition climat 21, à laquelle toutes ces organisations appartiennent, réfléchit aussi à des formes d’action. Une cybermanifestation sur Internet, permettant la mobilisation du plus grand nombre, est envisagée. D’autres formes plus artistiques sont à l’étude, comme l’accrochage de drapeaux aux fenêtres par exemple.

Au sein de la coalition, différentes stratégies vont s’exprimer.

Mais il n’y aura plus de grande Marche mondiale pour le climat à Paris, c’est un fait. La capacité des organisations militantes à assurer la sécurité de leurs initiatives est devenue, dans le contexte de l’après-attentat du 13 novembre, un enjeu.

Ainsi, le Collectif national pour les droits des femmes a-t-il décidé d’annuler la manifestation du 21 novembre, un rendez-vous pourtant attendu qui, chaque année, mobilise plusieurs milliers de manifestants à l’approche de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre.

Au même moment, les réseaux de solidarité aux migrants et aux réfugiés ont décidé d’appeler, eux, à une manifestation à Paris, dimanche 22 novembre, place de la Bastille.

Source :
http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/18/le-gouvernement-annule-les-manifestation-sur-le-climat-du-29-novembre-et-du-12-decembre_4812854_4527432.html

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 12:08

Depuis Politis le 16 novembre 2015

Le premier ministre a annoncé lundi sur RTL que la COP21 à Paris serait « réduite à la négociation » et que les « concerts et manifestations festives » annexes « seraient sans aucun doute annulés ».

« Paris sera la capitale du monde » à l’occasion de la COP21, a déclaré Manuel Valls en confirmant que, depuis vendredi, l’annulation de cette conférence internationale n’a pas été envisagée.

« Bien sûr, toute une série de manifestations qui étaient prévues n’auront pas lieu. Ce sera sans doute réduit à la négociation », a précisé Manuel Valls sur RTL. « Nous sommes en train de regarder ça, mais tout ce qui était extérieur à la COP, toute une série de concerts, de manifestations plutôt festives seront sans aucun doute annulés ».

Le premier ministre ne s’est pas avancé sur la marche mondiale pour le climat prévue le 29 novembre. Ses organisateurs doivent se réunir ce lundi. Ils ont déjà annoncé leurs intentions de maintenir une mobilisation de la société civile, pour ne pas laisser la main aux délégations diplomatiques, dont les engagements sont d’ores et déjà jugés très insuffisants.

Source :
http://www.politis.fr/Manuel-Valls-veut-annuler-les,33026.html

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 12:00

Le 2 novembre 2015

Texte d’appel à la constitution d’un Collectif de soutien aux manifestants interpellés durant la COP21, proposé et adopté lors de la dernière assemblée parisienne contre la COP21.

Du 30 novembre au 11 décembre prochain va se tenir à Paris et au Bourget la prochaine mascarade de l’ONU sur la question du changement climatique : la « COP 21 ». Comme d’habitude, l’État supportera mal toute forme d’expression qui ne s’intégrera pas aux seules qui seront autorisées, c’est-à-dire les formes policées et éco-citoyennes des « espaces génération-climat ». La répression ne manquera pas de s’abattre sur quiconque entendra s’opposer concrètement à la logique capitaliste et productiviste. Il faut donc dès maintenant s’organiser.

Nous appelons à la constitution d’un Collectif de soutien aux manifestants interpellés durant la COP 21 qui mette en œuvre les principes de la défense collective.

La défense collective vise à briser l’isolement face à la répression. Les condamnations pour outrage, rébellion, dégradations, refus ADN, etc., qui s’abattent au hasard des arrestations sont autant de messages d’intimidation adressés à la lutte toute entière. La justice individualise la répression mais la réponse doit être commune. La défense collective permet de se réapproprier les stratégies de défense qui ne doivent pas être laissées aux seuls spécialistes du droit, et de partager les connaissances et l’expérience nécessaires pour s’en sortir au mieux.

Le collectif soutiendra activement toutes les personnes qui auront été arrêtées parce qu’elles se seront opposées à la COP 21, dans la mesure où ces personnes solliciteront son aide. Il apportera à l’avance l’information et le soutien nécessaire pour les actions qui seront organisées dans le cadre de « l’AG parisienne contre la COP 21 ». Il ne se dissociera d’aucune forme d’action entreprise contre la COP 21. Il cherchera à se coordonner, si nécessaire, avec les autres formes de défense collective auto-organisées qui pourraient émerger.

Le collectif fonctionnera sans porte-parole et prendra ses décisions par consensus. Il peut se définir comme anticapitaliste, antiautoritaire et auto-organisé et est ouvert à toute personne qui partage ces principes. Il n’y a pas besoin d’être spécialiste du droit, il suffit de vouloir apporter son aide.

cosomi@riseup.net

Source :
http://anticop21.org/appel-a-la-constitution-d-un-4038

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 17:08

Le 16 novembre 2015

168 perquisitions ont été menées dans 19 départements dans la nuit de dimanche à lundi. 23 personnes ont été interpellées selon Bernard Cazeneuve.

Les forces de l'ordre ont mené dans la nuit de dimanche à lundi 168 perquisitions administratives, dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats de Paris, perquisitions qui ont conduit à 23 interpellations et à la saisie de 31 armes, a annoncé Bernard Cazeneuve.

Au cours des dernières 48 heures, le ministre de l'Intérieur a par ailleurs prononcé "104 assignations à résidence" à l'encontre "d'individus qui font l'objet d'une attention particulière de nos services". Dans la région, quatre personnes sont concernées en Gironde et un habitant des Pyrénées-Atlantiques, à Mourenx, dans le Béarn,

"23 individus placés en garde à vue"

Les perquisitions ont eu lieu "dans 19 départements", en région parisienne, à Lille, dans le Nord, à Lyon, à Toulouse, à Marseille, "dans toutes les grandes agglomérations de France", a précisé le ministre de l'Intérieur lors d'une conférence de presse à Paris. Elles ont mobilisé quelque 1.400 policiers.

Lors de ces perquisitions, "31 armes dont 19 armes de poing, huit armes longues et quatre armes de guerre" ont été saisies, a détaillé Bernard Cazeneuve. "Vingt-trois individus ont été interpellés et placés en garde à vue."

"Ces actions vont se poursuivre. La riposte de la République sera d'ampleur, elle sera totale", a-t-il martelé. "Ces perquisitions nous permettent d'accélérer nos investigations sur les objectifs radicalisés et de nourrir les informations dont nous disposons", a-t-il insisté.

Un lance-roquettes en région lyonnaise

Ainsi dans le Rhône, une perquisition au domicile d'un "objectif" soupçonné de "se livrer au trafic d'armes et de stupéfiants et de soutenir la mouvance islamiste radicale" a permis la découverte d'une kalachnikov, de 3 pistolets automatiques, de munitions et de gilets pare-balles, a-t-il dit.

Une autre perquisition au domicile des parents du suspect "a permis la découverte de plusieurs pistolets automatiques, de munitions, de brassards de police, de vêtements militaires et d'un lance-roquettes". Ces deux opérations ont eu lieu à Feyzin (banlieue sud de Lyon).

Dans le Val-de-Marne, six perquisitions visant "la mouvance radicale" ont été menées. Selon une source proche de l'enquête, "des munitions ont été saisies, mais pas d'armes" et "au moins une personne a été placée en garde à vue".

Trois personnes interpellées à Toulouse

Six perquisitions ont également été menées dans l'Essonne, sur "des objectifs de droit commun liés à des soupçons de radicalisme", sans donner lieu à aucune interpellation ou saisie d'arme, selon une source proche de l'enquête et une source policière.

A Toulouse, au moins trois personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet. Une opération menée en plusieurs lieux de La Reynerie, le quartier toulousain du Mirail, où a vécu l'islamiste Mohamed Merah.

Dans l'agglomération grenobloise, des perquisitions et interpellations ont concerné des dossiers à mi-chemin entre délinquance de droit commun et radicalisme, selon une source proche du dossier.

Dans le Nord, des perquisitions ont été menées, notamment à Jeumont, a confirmé la mairie, sans donner de détails.

Bernard Cazeneuve a précisé que "203 interdictions de sortie du territoire" avaient été prononcées depuis le vote des lois renforçant la lutte contre le terrorisme en 2012 et 2014, ainsi que "62 interdictions d'entrée et de séjour". Il a ajouté que 87 sites internet incitant au terrorisme avaient fait l'objet d'un blocage administratif.

Depuis le début de l'année, six déchéances de nationalité ont été prononcées et "34 arrêtés d'expulsions ont été pris".

Pourquoi ces actions aujourd'hui ?

C'est grâce à la mise en place des dispositions relatives à l'Etat d'urgence que ces opérations policières ont pu être menées.

Le ministre de l'Intérieur peut ainsi assigner à résidence toute personne "dont l'activité est dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics". 104 assignations à résidence ont été prononcées depuis samedi, selon un bilan établi lundi matin par le ministre, Bernard Cazeneuve.

Il peut aussi ordonner "des perquisitions à domicile de jour comme de nuit", sans passer par l'autorité judiciaire.

Pour autant, la prorogation au-delà de douze jours de cet état d'urgence ne peut être autorisée que par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive. Ce sera l'objet d'un projet de loi, présenté mercredi prochain en Conseil des ministres qui fixera cette durée à au moins trois mois.

Ce projet de loi devrait aussi, selon les déclarations de François Hollande aux responsables parlementaires dimanche, modifier la loi de 1955, pour "refixer le périmètre" et "la durée" de la procédure de l'état d'urgence.

Source :
http://www.sudouest.fr/2015/11/16/attentats-de-paris-plus-de-150-perquisitions-et-interpellations-en-france-dans-la-nuit-2187036-6155.php

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