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9 juin 2019 7 09 /06 /juin /2019 18:31

Le 24 avril 2018

Le délit consistant à ne pas donner le code de déverrouillage de son téléphone aux enquêteurs lors d’une procédure pénale est conforme à la Constitution, selon le Conseil constitutionnel.

L’obligation de donner le code de déverrouillage de son téléphone aux enquêteurs validée par le Conseil constitutionnel.

Le délit consistant à ne pas donner le code de déverrouillage de son téléphone aux enquêteurs lors d’une procédure pénale est conforme à la Constitution, selon le Conseil constitutionnel.

Par une décision d’importance [1], le Conseil constitutionnel a déclaré constitutionnel et sans réserve d’interprétation le délit de refus de remise d’une convention de déchiffrement d’un moyen de cryptologie. Créé par la loi 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne et prévu à l’article 434-15-2 du Code pénal, ce délit est puni de trois ans d’emprisonnement et de 270.000 euros d’amende.

Ce délit est défini comme « le fait, pour quiconque ayant connaissance de la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit, de refuser de remettre ladite convention aux autorités judiciaires ou de la mettre en œuvre, sur les réquisitions de ces autorités délivrées en application des titres II et III du livre Ier du code de procédure pénale.

La peine est portée à cinq ans d’emprisonnement et à 450.000 € d’amende si « le refus est opposé alors que la remise ou la mise en œuvre de la convention aurait permis d’éviter la commission d’un crime ou d’un délit ou d’en limiter les effets, la peine est portée à cinq ans d’emprisonnement et à 450.000 € d’amende. »

Malgré les griefs contre ces dispositions soumises au Conseil constitutionnel, ce dernier décide néanmoins de donner un blanc-seing aux services de police concernant les téléphones portables des personnes qu’ils suspectent.

Ils pourront ainsi forcer, avec l’accord formel du Parquet, les individus faisant l’objet d’une enquête à fournir le code de déverrouillage de leur téléphone et leur laisser accéder à toutes leurs données personnelles, même si celles-ci se trouvent être sans rapport avec l’enquête.

Si la constitutionnalité de l’article n’était pas en elle-même remise en cause par le requérant, c’est bien son interprétation qui posait problème.

En effet, dans l’affaire à l’origine de la saisine du Conseil constitutionnel par la chambre criminelle de la Cour de cassation, la personne contrôlée par les policiers avait été trouvée en possession de produits stupéfiants.

Interpellée et placée en garde à vue, elle refusait alors de donner le code de déverrouillage de son téléphone motivant sa poursuite par le ministère public sur le fondement de l’article querellé.

La décision du Conseil constitutionnel est surprenante à bien des égards.

En premier lieu, elle dépasse les observations du représentant du Premier ministre, qui avait sollicité une réserve d’interprétation de cette disposition en excluant son application à la personne suspectée. De plus elle surpasse également les intentions du législateur, puisque selon les débats parlementaires ayant mené à l’adoption de cette disposition, cet article visait à ne punir que les tiers (créateurs de clé de cryptage, fournisseurs d’accès mobile,…) et non les personnes faisant l’objet d’une enquête pénale.

En second lieu, elle porte atteinte à certains droits et libertés fondamentaux consacrés par la Constitution et notamment le droit au silence, le droit de ne pas s’auto-incriminer, ou encore le droit au respect de la vie privée.

La motivation de cette décision largement attentatoire aux libertés (I) risque d’être à l’origine d’un nombre important de dérives qui seront, on l’espère, encadrées par les juges et par la pratique. (II)

I – La motivation d’une décision attentatoire aux libertés.

Le requérant alléguait la violation de l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, protégeant le droit à une procédure juste et équitable, ainsi que l’article 9 protégeant la présomption d’innocence.

Ce dernier article a pour corollaire important le droit de ne pas contribuer à sa propre incrimination.

Selon le requérant, le fait d’avoir été contraint de donner le code de son téléphone revenait à contribuer à sa propre incrimination et enfreignait donc son droit au silence.

Le Conseil constitutionnel balaie les arguments et décide, à travers cette décision, de faire prévaloir l’objectif à valeur constitutionnelle de répression des infractions pénales et de recherche de leurs auteurs.

D’abord, le Conseil constitutionnel entérine la volonté du législateur de ne pas forcer une personne à fournir le code de décryptage d’un appareil si elle ne le connait pas. Le contraire serait un comble.

Ensuite, il précise que l’enquête ou l’instruction « doivent avoir permis d’identifier l’existence des données traitées par le moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit ».

En d’autres termes, seul un indice laissant apparaître que le téléphone du suspect a pu être utilisé pour préparer, commettre ou faciliter le délit permettra à l’enquêteur, d’obtenir le déverrouillage du téléphone.

En plus de laisser cette appréciation à l’agent, qui devient alors juge de sa propre procédure avec l’aval du Parquet, cette motivation, est particulièrement large.

En effet l’adjectif « susceptible » renferme un nombre infini de cas, a fortiori au regard de l’importance qu’ont pris aujourd’hui les téléphones portables dans notre vie quotidienne.

Il paraît d’ailleurs inconcevable d’imaginer qu’une personne suspectée de trafic ou d’usage de stupéfiants, de violences ou de meurtres, d’abus de biens sociaux ou bien encore de vol n’ait pas pu potentiellement utiliser son téléphone à un moment.

De plus il existe un risque non négligeable que les policiers trouvent des informations dans le téléphone autres que celles envisagées à l’origine, concernant soit une autre infraction, soit une autre personne.

Étant donné l’empressement de la chambre criminelle à valider les procédures incidentes, une pratique policière dangereuse de déverrouillage systématique des téléphones sur la foi de poussières d’indices, pourrait alors voir le jour.

Enfin, et c’est là le plus déroutant de tous les arguments des Sages, les données à décrypter sont « déjà fixées sur un support » et « existent indépendamment de la volonté de la personne suspectée ». Ainsi, il n’y aurait pas d’auto-incrimination puisque les données… existent déjà.

Cette argumentation est particulièrement étonnante. En effet, quel serait alors l’intérêt d’accorder des garanties au moment d’une perquisition, les preuves et indices qui seraient découverts existant forcément déjà.

De même, les pensées d’une personne existent également sans qu’on lui impose pourtant de passer aux aveux. Cette motivation du Conseil constitutionnel n’est finalement que la résurgence de la culture de l’aveu, à travers la preuve numérique.

Il convient d’ailleurs de préciser que le téléphone mobile n’est finalement que le domicile virtuel d’une personne permettant tout à la fois de connaitre ses conversations les plus intimes, ses comptes bancaires, ses contacts, son orientation sexuelle, son état de santé.

Toutefois les garanties liées aux perquisitions ne s’appliquent pas ici. En effet la demande de code de déverrouillage peut intervenir sur simple demande des enquêteurs et la loi ne fait aucune distinction en fonction du propriétaire du téléphone.

Ainsi l’avocat et le médecin seront soumis au même régime que toutes personnes non soumises au secret professionnel.

II – Les risques inquiétants de dérives engendrés par cette décision.

Le Conseil constitutionnel a à de nombreuses reprises affirmé l’inconstitutionnalité de dispositions enfreignant de manière disproportionnée les droits et libertés fondamentaux au regard des objectifs poursuivis.

Ce n’est toutefois pas la voie choisie ici par le Conseil, qui a estimé que l’objectif de prévention et de répression des infractions justifiait l’atteinte à la présomption d’innocence et au droit à une procédure équitable de ces dispositions.

C’était pourtant ici l’occasion d’assortir sa déclaration de constitutionnalité d’une réserve d’interprétation en se référant aux travaux législatifs et à un précédent refus par les parlementaires de pénaliser le refus pour un suspect de donner lui-même le code de déverrouillage de son téléphone.

L’ atteinte au droit de ne pas s’auto-incriminer mais également à la vie privée semblent pourtant disproportionnées au regard du but poursuivi, d’autant que, jusque-là, certains services de police avaient recours à des experts afin de décrypter les données contenues sur des supports informatiques.

On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de la nécessité de porter atteinte au droit de ne pas s’auto incriminer alors même que le recours à des experts pour « craquer » les téléphones demeure possible, sur simple réquisition d’un enquêteur ou d’un magistrat.

Il est à craindre que des logiques purement budgétaires soient à l’origine d’une atteinte importante à un droit constitutionnellement protégé.

Les services d’enquête auront désormais la faculté de la menace de poursuites en cas de refus de fournir le code de son téléphone par la personne suspectée (voire de son ordinateur ou de son coffre-fort), et n’en déplaise au Conseil constitutionnel, il s’agit bien ici d’enfreindre le droit au silence de chaque individu, et de dévoiler ses informations les plus privées.

De plus le Conseil constitutionnel reste étonnamment silencieux sur l’un des arguments pourtant soulevés par le requérant selon lequel le code d’un téléphone ne serait aucunement un moyen de cryptologie.

Cette question reste ainsi toujours en suspens et il reviendra à la chambre criminelle de se positionner sur cette question et de définir exactement ce qu’est un moyen de cryptologie au sens de la loi.

Ainsi un mot de passe d’un compte Facebook ou WhatsApp pourrait-il également être considéré comme un moyen de cryptologie ?

Bien d’autres questions et incohérences restent en suspens.

N’est-il pas disproportionné qu’aucune distinction ne soit faite selon les crimes et délits suspectés ? On peut ainsi relever que dans certains cas (usage de stupéfiants notamment) l’infraction principale la plus sévèrement réprimée deviendra le refus de transmettre le code de téléphone aux enquêteurs.

De plus en cas de déverrouillage forcé du téléphone par un expert, en raison du refus de donner le code aux enquêteurs, l’infraction demeurera-t-elle constituée ?

Cette infraction, lorsqu’elle sera poursuivie en concours avec un délit originel, se verra-t-elle appliquer le régime du concours réel d’infractions ou bien un cumul de peines existera-t-il ?

En effet pour des infractions de nature similaires supposant une volonté de se soustraire à l’autorité judiciaire, tel que le refus de se soumettre aux prélèvements ou bien encore l’évasion, les peines sont cumulées avec les infractions à l’origine de ces délits.

On ne peut qu’attendre avec une certaine hâte que ces questions et incohérences soient posées à la chambre criminelle de la Cour de cassation, voire à la Cour européenne des droits de l’homme.

Celle-ci n’en serait pas à tancer pour la première fois la procédure pénale française si elle devait constater l’inconventionnalité de ces dispositions.

Xavier-Alexandre HERNANDO, Avocat
Collaborateur du cabinet LESAGE Avocats
Matthieu Lesage, Avocat à la Cour

Source :
https://www.village-justice.com/articles/obligation-donner-code-deverrouillage-son-telephone-aux-enqueteurs-validee-par,28317.html

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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 14:29

Bordeaux  - Le 4 juin 2019

Collectif de défense des Gilets Jaunes (Avocat-e-s)
Collectif Contre Les Abus Policiers - C.L.A.P33

Procédure de contestation d’une amende forfaitaire
pour manifestation interdite sur la voie publique

Infraction réprimée par l’article R.644-4 du Code Pénal

Le procédé qui suit a été élaboré à Bordeaux par un avocat.

Cette contestation est basée uniquement sur le droit. A aucun moment, elle ne tend à prouver que la personne amendée ne participait pas à la manifestation.

Elle veut démontrer qu’aucunes des conditions prévues par le Code Pénal n’étant réunies pour fonder l’interdiction de manifestation sur la voie publique, l’amende contraventionnelle de 135,00 € s’en trouve parfaitement inapplicable, en vertu des dispositions des articles de ce même Code Pénal.

C‘est aussi un acte politique pour rétablir le droit, aujourd’hui bafoué, de manifester et de revendiquer ses opinions dans l’espace public.

Pour toute autre forme de contestation, sachez qu’il faudra joindre à votre courrier des preuves et des témoignages avec attestation (n’oubliez pas de demander aux témoins de fournir la photocopie de leur Carte d'Identité).
Cerfa n°11527*03 - Attestation de témoin
https://www.juritravail.com/cerfa.php?cerfa=cerfa-n1152703-attestation-tmoin.pdf

Comme indiqué sur l’avis de contravention, vous avez 45 jours pour contester cette amende.

Si vous décidez de la régler, plus aucune contestation n’est possible.

Si vous la contestez, vous n’effectuez pas le paiement.

Pour contester l’amende, cochez le « cas 3 » en bas de la page au dos de votre amende.
Datez et signez cette page.
Joignez-y votre courrier en adaptant le modèle ci-dessous à votre cas particulier.

Envoyez le tout en recommandé avec accusé de réception à :
Officier du Ministère public près le Tribunal de police de Bordeaux
CS 41101
35911  RENNES CEDEX 9

Télécharger le modèle de contestation
En fichier P.D.F
http://www.opa33.org/IMG/pdf/Modele_contestation_AMENDE_135_EUR-converti.pdf

En fichier Word
http://www.opa33.org/IMG/doc/Modele_contestation_AMENDE_135_EUR.doc

****
Quelles suites à votre contestation ?
http://clap33.com/2019/10/manifestation-suite-du-processus-amendes.html

Collectif de défense des Gilets Jaunes (Avocat-e-s)
Collectif Contre Les Abus Policiers - C.L.A.P33


collectif.clap33@gmail.com
http://clap33.over-blog.com/

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 11:22

Le 2 juin 2019

Blessée par un tir de LBD, cette auxiliaire de vie tente d’accepter son nouveau visage. Aux côtés d’autres blessés du collectif « Mutilés pour l’exemple », elle manifeste ce dimanche à Paris.

« Si vous me voyez un visage normal, c’est parce que sous la peau, j’ai trois plaques qui tiennent mes os », nous avait précisé Vanessa Langard lorsque nous l’avions rencontrée chez elle, au mois d’avril.

Cette « gilet jaune » du Val-de-Marne a perdu les trois quarts de la vue à l’œil gauche. 

Blessée au visage par un tir de LBD 40 le 15 décembre 2018 à Paris, cette femme coquette, passionnée de maquillage, peine à accepter son nouveau visage. Un témoignage que nous republions ci-dessous, à l’occasion de la manifestation organisée ce dimanche 2 juin par le collectif des « Mutilés pour l’exemple ».

Créé fin avril, ce collectif qui réunit des manifestants gravement blessés par les forces de l’ordre demande l’interdiction des armes dites de « force intermédiaire », comme le LBD 40.

La plupart d’entre eux sont des « gilets jaunes », à l’image de Vanessa Langard.

Source :
https://www.nouvelobs.com/societe/20190602.OBS13802/je-vois-une-inconnue-vivre-une-eborgnee-du-collectif-mutiles-pour-l-exemple-raconte-sa-nouvelle-vie.amp

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27 mai 2019 1 27 /05 /mai /2019 15:36

Transmis par Résistons Ensemble

Bonjour,

Voici en pdf, le No 182 du 21 mai 2019, du petit journal mobile recto-verso A4 "RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et sécuritaires.

Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l'équipe de rédaction.

Nous attendons vos contributions, propositions, critiques ...

A bientôt.
L'équipe de rédaction

****
Au sommaire

 > Les ficelles de Macron ne marchent plus
 > Répression des Gilets Jaunes : ça continue de plus belle...
 > Répression des profs et des élèves indociles

Chronique de l’arbitraire

  • La police travaille
  • Le fichier « SI-VIC »
  • Police, justice, renseignement contre nos libertés.

Agir

  • Appel à dons de la Coordination contre la répression et les violences policières
  • La 2e Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes
  • Samedi 1er Juin
  • Dimanche 2 juin
  • Samedi 1er et dimanche 2 juin

Lire et télécharger le bulletin :
http://resistons.lautre.net/spip.php?article592

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23 mai 2019 4 23 /05 /mai /2019 14:24

Le 23 mai 2019

La convocation d’Ariane Chemin du « Monde » par la DGSI est vaine : un journaliste ne livre jamais ses sources. Mais en multipliant les petits coups de canif, le pouvoir cherche à intimider les lanceurs d’alerte. Comme dans le supplice chinois, il tarit peu à peu les sources, affaiblissant l’information et au-delà, la démocratie.

« Vous avez raison, ça commence à faire beaucoup ». Sans condamner la DGSI ou le parquet (« il faut garder la tête froide,  je ne parle pas sans savoir, je ne suis pas juge... »), la tête de liste LREM aux européennes, Nathalie Loiseau a, jeudi matin sur France-Inter, ostensiblement pris ses distances avec la décision de convoquer mercredi une journaliste du « Monde », Ariane Chemin, dans les bureaux de la direction générale de sécurité intérieure, à Levallois-Perret.

La candidate s’inquiète à juste titre pour la liberté de la presse et la protection des sources en Europe. Elle déplore ce qui se passe dans d’autres pays, comme la Pologne ou la Hongrie, où Viktor Orbán a mis en coupe réglée la presse nationale.

Ça commence à faire beaucoup, effectivement. En Europe, mais aussi en France.

Ariane Chemin était convoquée pour un de ses papiers sur l’affaire Benalla qu’elle a révélée.

Mais la DGSI a aussi préalablement interrogé mi-mai trois journalistes du site Disclose et de France Info, qui ont démontré, sur la base d’un document “confidentiel défense”, que les armes Made in France vendues aux Saoudiens servaient bien, malgré les démentis du gouvernement français, à des opérations militaires dans la sale guerre du Yémen.

Elle a encore convoqué mi-février Valentine Oberti, une journaliste de l’émission Quotidien (ainsi que sa journaliste-caméraman et son ingénieur du son), qui enquêtait sur les même ventes d’armes et menaçait de « compromettre le secret de la défense nationale »...

Ca commence à faire beaucoup, oui. Quel est le crime d’Ariane Chemin ? A écouter la porte-parole du gouvernement Sibeth N’Diaye, c’est d’avoir révélé l’identité d’un agent des opérations spéciales. Le type en question, sous-officier de l’armée de l’air, a effectivement occupé un temps un poste de comptable dans ces services.

Mais, compagnon de l’ex-cheffe de la sécurité de Matignon, il était également impliqué dans un contrat russe : fallait-il passer cette information sous silence ?

Ca commence à faire beaucoup, aucun doute. Le gouvernement a beau jeu de jouer les ponce pilate, de se cacher derrière la loi, il n’est pas dupe de ce qui se passe.

Dans le cas de Valentine Oberti, celle-ci avait posé des questions à la ministre des Armées, Florence Parly, qui les avait esquivées... et la journaliste avait été convoquée par la DGSI peu après.

Ces auditions, évidemment, ne donnent jamais aucun résultat : les journalistes refusent de répondre aux questions sur leurs sources, comme le Code de procédure pénal leur en donne le droit.

Elles n’ont en réalité d’autre objet que l’intimidation. Chaque coup de canif n’a, en apparence, rien de dramatique ; mais, comme dans le supplice chinois dit des “cent coupures” (ou “Lingchi”), chaque coup, s’additionnant aux autres, affaiblit celui ou celle qui les reçoit. En l’occurence, la liberté.

Le procureur de Paris Rémy Heitz, à l’origine de plusieurs des enquêtes préalables ayant menées à ces convocations, ne peut l’ignorer.

Les journalistes sont des “justiciables comme les autres”, a encore déclaré Sibeth N’Diaye qui explique qu’il est normal qu’un Etat protège ses hommes et ses activités de défense. Mais il serait encore plus normal qu’un Etat protège le secret des sources, un des piliers de la liberté de la presse, et au-delà, de la démocratie.

Aucun journaliste n’a jamais demandé à être au-dessus des lois. Mais la loi, justement - et pas n’importe laquelle, celle du 29 juillet 1881, dans son article 2  ! - exige que l’Etat protège la liberté d’informer. Sans cette protection, cette liberté meurt.

Chercher à violer la protection des sources pour tarir ces dernières, c’est aller dans le sens de Viktor Orbán et consorts et de leurs valeurs liberticides : celles-là même que la majorité présidentielle prétend combattre.

Source :
https://www.nouvelobs.com/edito/20190523.OBS13333/la-liberte-d-information-au-supplice-des-cent-coupures.html

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6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 07:09

Le 3 mai 2019

De nouveaux témoignages viennent contredire les fakes news gouvernementales et attester des violences policières subies par les manifestants à la Pitié-Salpêtrière. Après l'humiliation des lycéens de Mantes-la-Jolie mis à genoux les mains sur la tête, les manifestants de la Salpêtrière mis face contre terre ?

L’affaire de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris dévoile encore une fois les méthodes de l’Etat policier. Alors que Christophe Castaner prétendait que des Gilets Jaunes avaient attaqué l’hôpital lors de la manifestation du 1er mai, plusieurs vidéos et témoignages de soignants sont venues démentir la version du ministre de l’Intérieur, montrant que les manifestants avaient seulement tenter de se réfugier dans l’hôpital des gazs lacrymogènes et de la brutalité des forces de répression qui s’est abattue sur eux.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car en plus du mensonge de Castaner, de nouvelles images montrent les manifestants allongés par terre, en ligne devant les CRS. Selon les dires d’une soignantes dans une vidéo publiée précédemment (à la troisième minute), ce sont bien les forces de repression qui leur ont ordonné de se mettre dans cette position.

Plusieurs témoignages de manifestants et de soignants racontent la scène. Michaël, un manifestant qui s’est réfugié sur le parvis de l’hopital pour échapper aux gaz lacrymogène, où il a été soigné par du personnel de l’hôpital témoigne dans le journal 20 minutes : « 30 à 50 CRS ont déboulé, on était pris en tenaille. Les policiers nous ont collés au mur, nous ont tabassés et nous ont dit de sortir », « J’ai vu une dizaine de personnes allongées sur le sol, face contre terre. J’ai appris plus tard qu’elles avaient été embarquées pour ces faits d’intrusion » .

Il précise bien n’avoir été témoin d’aucune violence de la part des manifestants et avoir reçu des coups à la hanche et à l’épaule de la part des policiers.

Jacques, 67 ans : « On a été couché au sol, certains face contre terre. C’était humiliant. »

Jacques Leleu, retraité d’EDF et militant CGT a passé 28 heures en garde à vue après avoir été interpellé à la Salpêtrière.

Il témoigne dans Le Parisien des violences policières subies par les manifestants : « J’ai voulu me diriger vers la sortie mais à la hauteur des grilles, les CRS ont chargé à nouveau. Ils nous ont refoulés à l’intérieur de l’hôpital. La c’était la panique, les gens hurlaient. Le groupe s’est divisé en deux. On s’est retrouvé sur la gauche et il y avait cet escalier métallique. On est monté : l’idée, c’était d’éviter les coups de matraque, de se protéger. Là-haut, on a vu le personnel hospitalier derrière des portes vitrées. On leur a demandé d’ouvrir pour qu’on puisse se mettre à l’abri. Ils nous ont dit que ça n’était pas possible, qu’il s’agissait d’un service de réanimation. On a compris évidemment ! » Il raconte ensuite : « C’était un peu la panique. Autour de moi, il y avait une dame qui pleurait, qui avait peur de mourir. Et puis un CRS est monté et a dit : il n’y aura plus de violences vous pouvez redescendre. On est redescendu. On a été couché au sol, certains face contre terre. C’était humiliant. ».

Dans Médiapart Gaël, jeune homme ayant également été mis en garde à vue témoigne lui aussi : « un groupe de policiers à moto a surgi, en criant et en disant à tout le monde de se mettre à terre, en plaquant certaines personnes au sol.

Un nouveau Mantes-La-Jolie ?

Des images qui rappellent celles de Mantes-La-Jolie, lorsque de jeunes lycéens avaient été obligés par la police de s’agenouiller en rang les mains sur la tête. Des méthodes de répression qui visent à humilier les manifestants afin de dissuader toute forme de contestation sociale, et qui sont l’expression d’un gouvernement incapable de répondre autrement aux revendications des Gilets Jaunes que par la matraque et les lacrymos.

Source :
https://revolutionpermanente.fr/A-la-Salpetriere-les-CRS-forcent-des-manifestants-a-se-coucher-au-sol-face-contre-terre

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6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 06:58

Le 3 mai 2019

Le 1er mai, un étudiant qui habite dans la résidence étudiante de la Pitié-Salpêtrière a filmé les forces de police dans la cour de l'hôpital. Les manifestants étaient venus s'y réfugier pour se protéger des gaz lacrymogènes. Des membres de la BAC décident alors de prendre en chasse, et violentent, un jeune homme qui réside dans les locaux étudiants, où la scène a été filmée. Nous relayons ci-dessous son témoignage.

Témoignage :

« La BAC commence à charger en bas de ma résidence étudiante. Je prends mon téléphone pour filmer car je vois à leurs regards que les flics s’apprêtent à être violents.

Tout le monde s’enfuit en les voyant arriver, mais ils réussissent à attraper un jeune qui avait la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment (comme moi) ou bien d’être noir. Il n’a même pas traversé de barrage, il ne s’est juste pas écarté à temps au moment où les flics chargeaient (les flics sont arrivés en moto et sont descendus direct de leurs motos pour charger, c’est allé vite).

Je pense qu’ils l’ont pris pour un manifestant.

Mon logement est à l’intérieur de la cour de l’hôpital de la pitié-Salpêtrière (c’est gigantesque, il y a aussi une fac, etc) et il y a une grille qui empêchait les manifestants de rentrer.

Il y avait un max de lacrymogènes dans la rue et les manifestants ont forcé la grille de la cour de l’hôpital (ils ne savaient pas que c’était un hôpital, c’est moi qui leur ai dit après) pour pouvoir fuir les lacrymogènes parce que sinon ils étaient coincés.

Je suis pas resté dehors longtemps mais je peux dire que les lacrymos étaient violents (j’ai pas pu ouvrir la fenêtre pendant 15 minutes même après être rentré chez moi). Il y avait un seul gars de la sécurité de l’hôpital qui était là.

Même si les manifestants étaient calmes, il flippait de perdre le contrôle vu qu’il y avait des dizaines de manifestants (et potentiellement des dizaines de milliers si tout le monde venait à rentrer) devant lui qui était seul.

Alors il a appelé sa hiérarchie pour avoir du renfort. J’imagine qu’ensuite, sa hiérarchie a appelé les flics ou le ministère et que ceux-ci ont envoyé la BAC pour virer tout le monde.

La BAC a pas cherché à comprendre qui avait fait quoi, ils ont foncé dans le tas, et un jeune ne s’est pas écarté assez vite (logique puisqu’il était devant chez lui, il allait pas sortir de la cour, il avait déjà été obligé de faire tout le tour pour pouvoir rentrer) et du coup un flic l’a chopé.

Il s’est enfui pour rentrer dans la résidence (chez lui) et les flics l’ont poursuivi.

Le jeune entre alors dans ma résidence pour se réfugier et se protéger de la violence policière, mais les gars de la BAC réussissent à entrer aussi et ils le matraquent puis essayent de l’embarquer.

Il parvient à s’enfuir en montant les escaliers de la résidence à toute vitesse et, après m’être fait interroger par la BAC et avoir pris l’ascenseur, je le recroise à l’étage où j’habite. Je lui propose donc d’entrer chez moi le temps que la BAC s’en aille car il n’ose pas redescendre pour rejoindre son appartement.

J’ai eu très peur quand les flics nous fonçaient dessus. Mais je me dis que ce n’était pas grand chose, si on compare à toutes les personnes qui finissent défigurées ou avec une main en moins, simplement parce qu’elles étaient au mauvais endroit au mauvais moment. »

Source :
https://revolutionpermanente.fr/Video-Pitie-Salpetriere-la-BAC-s-introduit-dans-un-residence-etudiante-et-matraque-un-etudiant

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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 12:51

Le 18 avril 2019

Excédés et fatigués, ils ont préféré quitter la police nationale et se reconvertir pour ne pas sombrer dans le désespoir. Aujourd'hui, ils dressent un portrait sans concession de leur ancien métier. Racisme, violences, carriérisme, pression du chiffre, heures sup, abus... Nicolas et Yann racontent.

Ecouter le podcast :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/police-tu-laimes-ou-tu-la-quittes?

Yann vient de la banlieue aixoise. Très jeune, son père lui inculque des principes de droiture, de justice, de loyauté. Il dit avoir toujours voulu bien faire et décide de devenir policier. A dix-huit ans et demi, il obtient un premier poste en banlieue parisienne. Très vite, il se rend compte de la "culture du chiffre" imposée aux policiers. 

"J’aimais les affaires judiciaires, mais ce qu’on nous demandait, c’était des affaires déjà élucidées : des petits jeunes avec une barrette de shit. (...) J’avais des affaires beaucoup plus graves mais je ne pouvais pas travailler dessus. C’était plus simple pour tout le monde mais pas pour moi. Psychologiquement, mon idéal était entaché." Yann

Peu à peu, Yann commence à avoir envie de quitter son métier.

"Je n’ai jamais vu un collègue heureux dans sa vie de flic. Dès que vous commencez à réfléchir, c’est le début de la fin. Vous êtes un fonctionnaire, vous êtes là pour fonctionner. Si vous réfléchissez, soit vous quittez la police, soit vous finissez par mâcher le canon d’une arme, contre vous ou contre les autres." Yann

Nicolas a choisi de devenir policier à la fin de ses études secondaires. Au début de sa formation, une question lui vient : "Le vol est mal, le vol est puni par la loi. Qu’en est-il alors de Robin des bois ? Ce qui est légal est-il forcément légitime ?" 

Bien classé à la sortie de l'école, Nicolas débute dans la brigade ferroviaire de la gare du Nord. Le mythe commence à se fissurer. 

"Dès 6h30, il y a les SDF à déloger, les contrôles de fraude dans le métro, alors qu’il y a tellement de choses plus bénéfiques à faire." Nicolas 

"Les gens ne croient plus en leur métier, ils deviennent amers, désagréables. J’ai vu des choses qui m’ont marqué mais c’est toujours fait intelligemment, c’est-à-dire qu’on reste toujours à la limite. Par exemple, un collègue qui crache sur un SDF, un autre qui s’amuse à prendre les pièces des gamines rom qui font la manche." Nicolas 

C’est lorsqu’il sent qu’il est lui-même en train de changer que Nicolas se rend compte qu’il y a vraiment un problème. 

"Je commence à mal parler aux gens, à avoir moins de patience. Je suis cassé à ce moment. J’ai de la rancoeur contre le système, contre cette machine à broyer des hommes." Nicolas

  • Reportage : Olivia Müller
  • Réalisation : Emmanuel Geoffroy

Chanson de fin : "Poison" par le Saian Supa Crew  - Album : "Hold-Up" (2005) - Label : Parlophone France

Merci à Yann Persoglio, Nicolas Garnier, Marc la Mola et Alexandre Langlois.

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28 avril 2019 7 28 /04 /avril /2019 11:35

Le 24 avril 2019

Au tribunal, au commissariat ou en prison, maître Onome doit défendre ses clients à la chaîne. Plongée dans les coulisses d'une justice d'urgence. Maître Onome.

Ce vendredi, je suis de permanence. Je suis inscrite depuis un an sur la liste « Défense pénale d'urgence » du barreau de Marseille. Quand je suis désignée, un mois à l'avance, je sais que je dois rester disponible pendant 24 heures pour assister toute personne placée en garde à vue ayant besoin d'un avocat commis d'office. Il est 14 heures quand mon téléphone sonne : « Bonjour, c'est la permanence, le Quart Sud aurait besoin d'un avocat. » J'ai 28 ans, c'est ma troisième journée de garde à vue.

Je rappelle l'officier de police judiciaire (OPJ) de quart, qui m'indique que je suis appelée pour Monsieur B., interpellé aujourd'hui à Marseille pour des faits d'abus de confiance et d'escroquerie. Elle me précise son prénom, car son fils, qui porte le même nom, est lui aussi placé en garde à vue. Je n'en saurai pas plus : si la loi du 14 avril 2011* a instauré l'obligation de proposer à la personne gardée à vue l'assistance d'un avocat, elle n'impose pas de fournir à celui-ci l'ensemble des éléments du dossier. Je connais donc uniquement l'identité de la personne gardée à vue, les faits pour lesquels elle a été interpellée ainsi que le lieu où ils ont été commis.

Lorsque j'arrive au commissariat, le policier prend ma carte, et va prévenir l'OPJ. On me conduit alors dans le « local avocat », une petite pièce dépourvue de fenêtre, avec deux chaises et une table. Elle est située près des geôles, les quelques cellules du commissariat, d'où émane – comme souvent – une odeur nauséabonde.

Monsieur B. est complètement désorienté, il a du mal à comprendre ce qu'il fait là

Il est 15 heures. Le policier m'amène mon client. Il arrive voûté, l'air perdu, les menottes aux poignets. D'origine malgache, les cheveux poivre et sel, il porte un pantalon de costume et une moustache en brosse. Il a l'âge de mon père.

Je ne sais rien de lui si ce n'est qu'il a été interpellé pour des faits d'escroquerie et d'abus de confiance. Le policier lui retire les menottes pour l'entretien : à partir de maintenant, nous avons 30 minutes pour parler de manière confidentielle, lui et moi. Il sera ensuite entendu par la police, et je serai à ses côtés.

Monsieur B. est complètement désorienté, il a du mal à comprendre ce qu'il fait là. Il bafouille, il a du mal à s'exprimer. Je lui rappelle que je suis son avocate, que je suis tenue au secret professionnel, qu'il peut me faire confiance.

Il se met à m'expliquer avec peine la chronologie des événements. Mardi dernier, Monsieur B. a loué une voiture pour son fils, à la demande de celui-ci. Il lui aurait dit vouloir aller se promener avec sa copine pour 24 heures. L'après-midi même, son fils l'a appelé, lui disant qu'il était contrôlé par la police et lui demandant de lui envoyer une photo de sa pièce d'identité pour pouvoir justifier que la voiture était bien louée à son nom.

Monsieur B. a fait ce que son fils lui demandait, et a tenté de le rappeler plusieurs fois sans succès. Il a commencé à s'inquiéter. Son fils a déjà eu affaire à la police par le passé.

Le lendemain, il lui a laissé un message pour lui dire qu'il avait rendu la voiture à l'agence de location. Monsieur B. l'a de nouveau appelé sans réussir à le joindre. Il s'est donc rendu à l'agence de location pour se renseigner : on lui a alors expliqué que la voiture n'était jamais revenue, et qu'elle avait été déclarée volée.

Le jour de la garde à vue, à midi, il a reçu un appel de la police : « Monsieur, votre fils utilise votre nom pour faire des bêtises, il va falloir que vous veniez nous expliquer. » Monsieur B. a demandé s'il pouvait venir vers 14 heures le temps de venir en bus de son travail, à l'hôpital, où il est agent de service. À son arrivée au commissariat, l'OPJ lui a donné la qualification des faits qui lui étaient reprochés, ainsi qu'à son fils : fausse plaque d'immatriculation, abus de confiance, escroquerie, dénonciation de délit imaginaire.

Il lui a notifié ses droits, et l'a placé en garde à vue. Effaré, Monsieur B. s'est assis dans une geôle du Quart Sud, et il a attendu son avocat. Je suis arrivée une heure après.

Il a manifestement des difficultés à me raconter tout cela. Je l'aide à remonter dans le temps, à reconstruire les faits, à retrouver leur chronologie. Je l'interroge, j'essaye de le préparer aux questions de la police. Je lui dis qu'il va falloir montrer qu'il n'est pour rien dans ce qui s'est passé après qu'il a loué la voiture à l'agence.

Je finis par lui demander pourquoi il a effectué cette location ; savait-il où son fils comptait aller ? Connaît-il sa copine ? Il enfouit la tête dans ses mains. Il a honte, il est triste, il est fatigué. Son fils habite chez sa mère, avec qui il est brouillé, et il ne le voit quasiment jamais. Il lui manque. Je lui demande si c'était une sorte de cadeau : il me regarde sans répondre.

« Par contre, son minot, il va prendre cher ! »

La porte s'ouvre d'un coup, une voix claironne : « Ça fait 30 minutes, Maître ! » Je regarde mon client, qui se décompose. Il n'est manifestement pas prêt à parler à la police. Moi, je me sens un peu frustrée : l'entretien se termine toujours avant que l'on ait eu véritablement le temps de gagner la confiance de son client. Je sais, de par ma courte expérience et par mes confrères plus âgés, que le rôle de l'avocat, lors de l'audition par la police, se résume parfois à faire la plante verte. Nous sommes un peu les « dames pipi de la garde à vue »...

L'OPJ chargé de l'enquête vient nous chercher : il est grand, épais, il a son arme de service à la ceinture. Ses cheveux blonds mi-longs et sa boucle d'oreille argentée tranchent avec le reste de sa personne et avec sa fonction. Il me salue, s'arrête à la hauteur de mon client et le regarde en face : « Monsieur, ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer longtemps. Vous n'avez rien à faire ici, on fait l'audition et vous sortez. » Je suis abasourdie et soulagée à la fois. C'est bien la première fois que j'entends ce genre de chose en garde à vue !

Il nous escorte dans son bureau, nous désigne nos sièges. Monsieur B. est essoufflé, il a du mal à respirer. L'OPJ lui propose immédiatement un verre d'eau, et tente une nouvelle fois de le tranquilliser.

Il s'assoit derrière son ordinateur, me tend le PV de notification des droits pour que je vérifie la régularité de la procédure, puis il commence à poser des questions à mon client. Il lui fait raconter à nouveau son histoire, manifestement persuadé que la garde à vue de Monsieur B. doit prendre fin le plus tôt possible.

De fait, l'audition se révèle plus brève que l'entretien** : au bout de 20 minutes, c'est plié ! L'OPJ a entendu ce qu'il voulait entendre. Il regarde mon client et lui demande aimablement : « Monsieur, si ça ne vous dérange pas, je vais ajouter à la fin du procès-verbal : “Je suis une personne honnête et travailleuse, et je n'ai rien à voir avec tout cela”. »

Surprise, je regarde Monsieur B. Monsieur B. me regarde. Après tout, ça ne devrait pas lui porter préjudice... Nous hochons tous deux la tête à l'adresse de l'OPJ.

Celui-ci imprime le PV d'audition et nous le tend ; Monsieur B. explique, gêné, qu'il ne voit rien et qu'il a besoin de ses lunettes pour relire. L'OPJ se répand en excuses : elles sont dans sa fouille ***, il court les lui chercher. Puis il s'adresse à mon client : « Ne vous inquiétez pas monsieur, on vous ramène en cellule pour l'instant, mais j'appelle de suite le magistrat pour lui dire qu'il faut vous libérer. Je suis désolé qu'on vous ait mis en garde à vue, pour moi vous n'avez rien à faire ici, vous allez sortir vite. »

En attendant, Monsieur B. doit tout de même repartir en cellule. Je lui donne ma carte, il me remercie et la range soigneusement dans sa poche de poitrine. Je lui dis de m'appeler dès qu'il est dehors pour me tenir au courant. Comme à chaque fois, et aujourd'hui plus que jamais, il m'est difficile de voir repartir mon client les menottes aux poignets, vers les geôles, tandis que l'OPJ me raccompagne vers la sortie.

Celui-ci me répète qu'il va tenter de le faire sortir rapidement, et qu'il a malheureusement été obligé de le placer en garde à vue pour avoir sa version des faits : coup de chance pour Monsieur B., sa version colle avec l'idée que la police s'est faite de l'affaire après avoir entendu son fils. « Par contre, son minot, il va prendre cher ! » conclut l'OPJ.

Monsieur B. m'a laissé un message ce même vendredi soir : il a été libéré, il est rentré chez lui, mais les policiers ne lui ont rien dit. Je le rappelle, le rassure, lui dis qu'il n'y aura vraisemblablement aucune suite pour lui. Je lui demande s'il a des nouvelles de son fils. La voix tremblante, il me répond par la négative.

Et puis il me dit qu'il a mal au côté gauche de la poitrine. Ça le lance très fort, à peu près toutes les demi-heures, depuis le début de sa garde à vue.

//////
* Depuis la loi du 14 avril 2011, votée après plusieurs condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l'homme, tout individu a le droit d'être assisté par un avocat dès son placement en garde à vue. Si la personne gardée à vue ne connaît pas d'avocat, elle peut s'en faire commettre un d'office.

** C'est normalement le contraire puisque l'entretien est limité à 30 minutes alors que l'audition peut durer plusieurs heures.

*** Ensemble des objets trouvés sur une personne et qui lui sont retirés lors de sa garde à vue.

Source :
https://www.lepoint.fr/justice/journal-d-une-commis-d-office-les-dames-pipi-de-la-garde-a-vue-24-04-2019-2309152_2386.php

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27 avril 2019 6 27 /04 /avril /2019 11:51

Le 13 mars 2019

Interdire les systèmes visant à évaluer ou comparer les pratiques des juges est contraire au principe de libre accès au droit, selon Me Hannotin.

« Il y a les avocats qui connaissent la loi et il y a les avocats qui connaissent le juge », confessent les vieux routiers du barreau. La sensibilité d'un magistrat, ses inclinations, son mode de raisonnement, sa tendance au laxisme ou à la sévérité envers telle catégorie de justiciables (les salariés victimes de harcèlement, par exemple) seraient un indicateur non négligeable du résultat judiciaire.

La preuve, des entreprises et cabinets d'avocats spécialisés cartographient déjà les pratiques juridictionnelles en fonction du lieu de la décision et de la composition du tribunal. Ce travail, réalisé à partir de données restreintes (décisions rendues dans leurs affaires et bases d'éditeurs juridiques), pourrait devenir plus systématique.

Beaucoup spéculent en effet sur l'open data des décisions de justice, autrement dit la mise à disposition publique et gratuite de toute la jurisprudence permise par la loi Lemaire de 2016.

Des algorithmes sont capables d'établir des modèles statistiques à partir des noms des magistrats, qui sont par nature des données publiques.

Or certains s'en inquiètent. « Il n'y a rien d'anormal à ce que les décisions de justice, publiques, rendues au nom du peuple français, portent mention des noms des magistrats.

En revanche, avec l'open data, qui rend accessibles ces données à grande échelle et permet techniquement leur retraitement informatique, des algorithmes vont prétendre isoler des soi-disant habitudes et comportements sans prendre en compte les données contextuelles et les variables de chaque affaire », pointe le magistrat Yannick Meceneur.

De son côté, l'Union syndicale des magistrats (USM) dénonce le « risque de rapprochement entre des éléments de vie privée et la manière dont ils rendent la justice ». 

Selon le syndicat, ce risque persistera malgré la solution retenue par le projet de loi justice en cours d'adoption au Parlement. Sans pour autant exiger d'occulter à la source les noms des magistrats (sauf en cas « d'atteinte à leur sécurité ou vie privée »), celui-ci interdit sous peine de sanctions pénales l'utilisation d'algorithmes permettant d'effectuer des traitements statistiques et du profilage.

« Les données d'identité des magistrats ne peuvent faire l'objet d'une réutilisation ayant pour objet ou pour effet d'évaluer, d'analyser, de comparer ou de prédire leurs pratiques professionnelles réelles ou supposées », précise l'article 19.

Pour Guillaume Hannotin, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d'État, de telles restrictions sont, dans un État de droit, totalement décalées. Interview.

Le Point : Le président de la Cour de cassation Bertrand Louvel s'est prononcé contre le principe d'anonymisation des noms des magistrats. Qu'en pensez-vous  ?

Guillaume Hannotin : Une connaissance fine de la jurisprudence du juge qui sera compétent pour régler le cas d'un justiciable donné est indispensable, et ce, depuis longtemps. Le juge n'est pas un simple « lecteur » de la loi : il interprète celle-ci, à l'aide des lignes directrices données par les cours suprêmes (Cour de cassation et Conseil d'État).

Mais ces lignes directrices ne disent elles-mêmes pas tout. La marge d'appréciation laissée aux juges dits « du fond » (ceux des cours d'appel et tribunaux) par les « grands arrêts » des juges suprêmes est considérable et il existe – les avocats le savent bien – sur des notions concrètes des divergences d'appréciation selon les formations de jugement.

Ce sont ces divergences que les legaltechs cherchent à modéliser, et c'est cette modélisation qu'interdira désormais l'article 19 de la loi de programmation pour la justice, si elle est adoptée en l'état.

Vous avez l'air de le regretter… Plaidez-vous pour un « profilage » statistique des comportements des magistrats  ?

Le terme « profilage » n'est pas tout à fait exact. Il renvoie à une enquête de type policier dont les magistrats seraient l'objet et qui aboutirait à une forme de « fichage ».

C'est effectivement cet épouvantail qu'ont brandi les promoteurs de l'article 19 du projet de loi de programmation pour la justice.

Or, en réalité, quand on lit le texte adopté à l'Assemblée nationale, on s'aperçoit que les députés ont interdit une opération bien différente, parfaitement légitime et qui, elle, est dépourvue de toute charge polémique : celle consistant à déterminer la pratique décisionnelle d'un juge ou d'une formation de jugement.

Pourquoi trouvez-vous « légitime » de cartographier ces pratiques qui peuvent évoluer dans le temps, ce qui les rend bien relatives  ?

L'application des data sciences aux bases de données recensant les décisions de justice, toutes les décisions de justice (pas une sélection arbitraire, fruit d'un travail dit « éditorial »), avec le nom des juges qui les ont rendues est une évidente avancée pour la connaissance du droit. Je précise : c'est une évidente avancée pour la connaissance du droit concrètement applicable à une personne donnée, une personne qui a un domicile, un état civil, et dont on peut donc déterminer, par application des règles de compétence, qui sera le juge.
 
Cette avancée est comparable à l'avènement de l'imprimerie : avant Gutenberg, les avocats dépendaient de rares compilations de jurisprudences, établies, selon des choix hasardeux, par des jurisconsultes et des copistes. Aujourd'hui, seules les grandes entreprises peuvent connaître, avec la granularité voulue, la pratique décisionnelle du juge compétent.
 
Le DRH d'un grand groupe du CAC 40 qui a son siège à Nanterre sait très bien ce que lui « coûtera » un licenciement devant le conseil de prud'hommes de Nanterre. Il se dit – et s'écrit – que les compagnies d'assurance tiennent des bases de données « privées » relatant la pratique des juges compétents en matière d'assurance.

"Le souci de ménager la tranquillité des juges n'a pas été mis en balance avec les libertés d'information, de communication."

Ce qui sous-entend que les justiciables ne sont pas tous égaux devant la liberté d'information, précisément celle d'avoir cette visibilité sur les pratiques des magistrats…

Vous avez raison de mentionner la liberté d'information du public parmi les bénéfices attendus des nouveaux outils : le droit est également un sujet d'information, une information qui est même capitale dans un « État de droit ».

Et un autre aspect du texte en discussion porte une atteinte forte à cette liberté, puisqu'il est prévu d'interdire le maintien du nom des justiciables dans les bases de données : on peut le comprendre pour des particuliers, c'est plus difficile d'expliquer que ni les journalistes, ni les historiens, ni les sociologues ne pourront plus établir, avec l'aide d'une base de données tout à fait officielle, l'image judiciaire d'une personnalité connue.

Il est donc très étonnant que, lors des discussions parlementaires, et pour revenir au sujet du nom des magistrats, le souci de ménager la tranquillité des juges, de les abstraire de tout « regard scrutateur », pour reprendre une expression de la Cour européenne des droits de l'homme, n'ait pas été mis en balance avec les libertés d'information et d'expression.

Les analystes juridiques doivent pouvoir travailler librement sur l'objet de leur étude, à savoir les décisions de justice, objet qui se trouve être la pierre angulaire de notre démocratie ordonnée par le droit.

Les nouveaux acteurs du marché de la recherche juridique offrent l'espoir d'assurer une pleine égalité dans l'accès à la connaissance du droit entre tous les justiciables, qu'ils soient économiquement puissants ou pas, que leurs avocats soient installés depuis trente ans ou cinq ans.

Le fait de ne pas occulter les noms des magistrats pourrait faire « pression » sur leur indépendance en les amenant à juger en conformité avec la « règle statistique », craignent certains d'entre eux. Qu'en pensez-vous  ?

Je ne crois pas. Comme l'explique très bien Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, les juges sont demandeurs de ces études, car elles leur permettront, avant de décider du montant de dommages et intérêts par exemple, de savoir comment leurs collègues statueraient dans une hypothèse comparable.

Les nouveaux outils que la loi entend interdire sont donc d'abord au service des juges pour leur permettre de ne pas commettre d'erreur d'appréciation et les aider à harmoniser les pratiques sur l'ensemble du territoire national.

Le principe d'égalité devant la loi serait enfin respecté puisque les justiciables pourraient espérer, à situation identique, obtenir la même indemnisation à Lille et à Marseille, à Brest et à Strasbourg. Ce qu'à l'heure actuelle les magistrats ne sont pas en mesure de garantir, et ce qu'ils sont les premiers à regretter.

Mais comment identifier, dans ces décisions qui sont généralement collégiales, la pratique de tel ou tel magistrat  ?

Vous avez raison de soulever ce point. La règle demeure que les décisions de justice sont rendues par des formations collégiales, même si les cas de juge unique sont en constante augmentation depuis longtemps déjà. La question, en présence d'une formation collégiale, n'est pas de savoir quelle est la pratique de tel ou tel magistrat au sein de ladite formation.

Ce qui compte, pour le justiciable et son avocat, c'est de savoir quel traitement recevra son affaire de la part de la formation prise dans son ensemble. C'est là que l'on voit la différence avec le « profilage » que vous évoquiez au début de notre entretien : les nouveaux outils ne s'intéressent pas aux pensées, opinions ou penchants intimes d'untel ou untel.

C'est le comportement professionnel d'une formation de jugement, en présence d'un cas où une marge d'appréciation est reconnue au juge, qui est, seul, intéressant.

Sauf que les magistrats sont toujours saisis d'une demande (par exemple, accorder tel montant d'indemnité) et ils ne peuvent aller au-delà. Comment comparer leurs décisions sans tenir compte de cette variable  ?

Vous faites référence à une situation dans laquelle l'algorithme pourrait nous donner « la » solution. Nous n'en sommes pas encore là. Le logiciel peut fournir la pratique décisionnelle d'un juge donné, dans une famille d'affaires donnée. Ça, il sait faire, c'est facile.

Au-delà, des progrès sont réalisés chaque mois et les ingénieurs s'efforcent de modéliser les litiges, de les mettre en matrice, pour demander à la machine une « solution ».

Mais, outre que c'est un « chantier en cours », chacun est bien conscient qu'il existe des litiges qui ne pourront pas être réduits en équation et que le cerveau humain, celui de l'avocat qui sélectionnera les arguments comme celui du juge qui les appréciera, ne pourra pas être remplacé de sitôt.

Les nouveaux outils doivent être pris pour ce qu'ils sont : des outils. Les recueils de jurisprudence imprimés ont été bien accueillis, me semble-t-il, après Gutenberg : efforçons-nous de nous montrer aussi ouverts à l'égard des legaltechs !

Sur le principe, est-il « sain » de « personnifier » à ce point la justice qui reste dans l'imaginaire public une vertu  ?

Je ne suis pas sûr que l'arrivée, même massive, de nouveaux outils d'analyse de la pratique décisionnelle des juges, ou plutôt des formations de jugement, entraînera une « personnification » malsaine de l'acte de juger. Dans les faits, vous le savez bien, quand on écoute les échos des couloirs du palais, on entend dire de tel ou tel juge qu'« il est répressif », qu'« il est consumériste ».

La machine permettra de substituer une donnée – relative, certes ; avec une marge d'erreur, sans doute –, mais une donnée tout de même, à la rumeur.

En outre, dans les procès médiatiques, vos confrères journalistes ne se privent pas, à l'ouverture des sessions d'assises par exemple, de présenter au lecteur le président : son CV, son passé, ses habitudes.

Certains juges ont des comptes Twitter, d'autres signent des livres sur leur pratique, d'autres, enfin, embrassent une carrière politique. La personnification n'a pas attendu les legaltechs.

Qu'en est-il dans les autres pays  ?

Aucun État sérieux n'a jamais mis en place de mécanisme de dissimulation du nom des juges, du type de celui qui est envisagé en France. À Harvard il y a une legaltech qui permet de tracer la pratique décisionnelle des juges.

Chez la plupart de nos voisins, la question n'a même pas été débattue.

Dans les rares cas où elle l'a été, il y a été répondu fermement par la négative, au motif, notamment, qu'il est difficilement acceptable qu'un juge statuant « au nom du peuple » se sente si peu engagé dans la vie publique qu'il refuse d'assumer ses propres décisions.

Le résultat est que seuls deux États au monde ont pu être cités, au Parlement, comme pratiquant prétendument la dissimulation du nom des juges : la Roumanie et la Russie…

Et ni la Roumanie ni la Russie n'ont mis en œuvre cette idée. Il s'agit d'une fake news ! Le résultat est surtout que, dans de nombreux États, les bases de données officielles en ligne proposent des recherches par nom de juge.

C'est dire si, avec notre article 19, nous sommes en train de créer une « exception française ».

Justement, que risquent les sociétés qui auront constitué des bases de données sur les pratiques et tendances des magistrats  ?

Le texte érige en délit le fait de « réutiliser » des données comportant le nom des magistrats afin de déceler leur pratique professionnelle.

Mais, pour que des poursuites soient engagées avec succès, encore faudrait-il que la loi passe le cap du Conseil constitutionnel, et qu'elle trouve grâce aux yeux de la Cour européenne des droits de l'homme, ce qui n'est pas gagné.

Il n'est pas dit, non plus, que le texte soit conforme au droit de l'Union européenne : celui-ci protège certes les données personnelles, par un règlement dit, en France, « règlement général de protection des données personnelles » (plus connu sous son acronyme « RGPD »), mais il ne faut jamais oublier la fin de la dénomination de ce règlement : il est relatif, aussi, « à la libre circulation de ces données ».

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la France est en passe de faire obstruction à la circulation des données juridiques.

Source :
https://www.lepoint.fr/editos-du-point/laurence-neuer/profilage-des-magistrats-nous-sommes-en-train-de-creer-une-exception-francaise-31-01-2019-2290472_56.php

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23 avril 2019 2 23 /04 /avril /2019 14:55

Le 17 déc. 2018

 

Quelques questions insolentes posées aux forces de l'ordre et des images de leurs manières de faire, du mépris et de la violence qui les anime.
 
Au delà des forces classiques, il y a ces étranges milices casquées qui ne disent pas leur nom...
 
Une vidéo du collectif Désarmons-les !
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22 avril 2019 1 22 /04 /avril /2019 16:03

Vidéo

Intervention de Youcef BRAKNI (Comité "Vérité et Justice pour Adama TRAORÉ) lors de l'Assemblée "Fin du grand débat, début du grand débarras !" à la Bourse du Travail de Paris jeudi 14 mars 2019.

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22 avril 2019 1 22 /04 /avril /2019 15:12

Transmis par Odile le 6 avril 2019

A la veille d'un 21ème samedi de mobilisation pour les Gilets Jaunes, rendez-vous avec Vanessa Codaccioni, politiste et maîtresse de conférences à Paris-VIII, auteure de "Répression. L'État face aux contestations politiques" (Textuel, avril 2019)

Dans l'actualité des idées aujourd'hui, la question du maintien de l'ordre telle qu'elle se pose depuis le mouvement des Gilets Jaunes et au-delà. La France est-elle en train de criminaliser sa contestation ?

Notre invitée est la politologue et sociologue Vanessa Codaccioni, à l’occasion de la publication de Répression, l’Etat face aux contestations politiques (Textuel, 3 avril 2019). Un essai qui dénonce la répression exercée par l’Etat sur l’indignation politique, notamment par un processus de dépolitisation.

En dialogue avec Joachim Barbier du magasine Society qui revient en une sur les violences policières de ces dernières semaines à travers le témoignage du journaliste David Dufresne,  qui, sur son fil twitter « Allô, Place Beauvau ? » et sur Mediapart, signale chaque débordement ou bavures des forces de l’ordre. 

C'est à la fois un travail de journaliste d'investigation et de militant que mène David Dufresne, pour qui la police relève avant tout d'une affaire politique.

Pour Vanessa Codaccioni, c'est justement cette dimension politique de la contestation que les acteurs de la répression tendent à invisibiliser.

"L'Etat français refuse de dire que les personnes réprimées sont des ennemis politiques. On leur enlève toute rationalité en les traitant de casseurs, de terroristes. C'est une manière de dépolitiser leur engagement pour illégitimer leur lutte." (Vanessa Codaccioni)

Cette négation de la dimension politique des luttes passe par divers moyens, parmi lesquels on peut compter une assimilation entre opposants politiques et terroristes, ainsi qu'une répression toujours plus préventive.

"Aujourd'hui, la répression est de plus en plus préventive : on veut interdire les gens de manifester." (Vanessa Codaccioni)

Réécouter l'émission :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/maintien-de-lordre-ou-criminalisation-de-la-contestation

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